Ce soir, je suis allée au Théâtre de la Ville entendre le Kočani Orkestar, cet orchestre macédonien découvert par Kusterica pour son film, Le Temps des Gitans, il y a déjà vingt ans. Rien que tous ces mâles souffleurs – 8 sur les 11 musiciens jouent clarinette, saxo, tuba, trompette – c’était déjà exotique. J’avais du mal à rester assise sur cette musique pétillante faite pour danser. Mais bon, nous étions dans une salle de spectacle, gentiment installer dans nos fauteuils. C’était compter sans la liberté tsigane.
A la fin, après un petit conciliabule, les voilà de retour pour un bis hors norme. La fanfare a d’abord remonté la salle puis l’a redescendu par l’autre escalier avant de sortir nous entraînant tous à sa suite. Et pendant une bonne vingtaine de minutes, le concert s’est poursuivi dans le foyer habituellement réservé aux dédicaces et là, bien sûr, les spectateurs se sont mis à danser, enfin pas tout de suite – la rigidité sociale est bien ancrée en nous – mais assez vite quand même. Ceux qui ne dansaient pas bougeaient simplement en rythme, mais ce qui était magique, c’était tous les regards qui brillaient, les sourires qui s’échangeaient…
Depuis le temps que je suis abonnée au Théâtre de la ville, j’ai vu se passer plein de choses, plein de partages, mais jamais l’occupation de tout le théâtre! J’y ai senti la générosité, l’altruisme, la joie de vivre tout simplement qui, ici, nous manquent tant. C’était un beau cadeau, une échappée belle ailleurs, un rafraîchissement de l’esprit, un vrai voyage quoi! Ah oui, au fait, Kočani, c’est le nom d’une bourgade, à 150 km de Skopje, près de la frontière bulgare… Je ne connais pas la Macédoine mais, ce Kočani Orkestar, en super ambassadeur, me donne bien envie d’aller voir ce qui se passe là-bas…
Ah ! pour sûr, je te crois et t’envie même d’avoir pu les écouter!
Figures toi que je les ai vu dans mes Pyrénées , coté espagnol , il y a de ça une dizaine d’années.
La scène, plantée les pieds dans l’eau d’un lac de montagne,à 10 mètres de la berge, et sous une pluie diluvienne !
Poncho et bonnets de laine obligatoires et pourtant, nous étions en été !
C’était au festival » pireneos sur « , à 1800m d’altitude.
Un vrai régal et je les revois après avoir lu ton article !
A cette époque là , moi aussi j’avais envisagé de me rendre » chez eux » accompagné de mon sax…
Le temps a passé et mon désir s’est estompé …
Un jour peut-être …
Bises.
Michel de Pau.