En voyant une foultitude de pissenlits jaillir dans ma prairie avec cet air tout frais qu’ils arborent au printemps, cela m’a donné envie de tester une salade. En commençant ma cueillette, j’ai découvert des tas de rosettes de pâquerettes elles aussi toute neuve. Je suis donc allée voir si, par hasard, je trouverai aussi des feuilles de coucous. Ainsi, je me suis retrouvée avec trois des composantes principales de mes salades printanières. C’était amusant d’y associer des fleurs de l’été: capucines, soucis et bourraches et du maïs doux qui arrive à maturité en septembre. Simplement accompagné d’une gousse d’ail, d’huile d’olive et de vinaigre de cidre parfumé aux fleurs de sureau, cette salade 100% made in « mon jardin » était juste délicieuse.
De fait, avec la sécheresse de l’été, les plantes soumises à la chaleur et au stress hydrique ont ralenti leur végétation. Elles ont, d’une certaine manière, été en dormance comme en hiver. La prairie, entièrement desséchée, était devenue une paillasse. Il est donc normal, qu’avec le retour de la pluie, elles réapparaissent, toute tendre, comme au printemps. J’ai également testé avec succès la soupe d’ortie. Si je me réjouis de ces saveurs inattendues à cette saison, je m’interroge aussi sur le choc subi par les plantes. Certes leur résilience est incroyable, mais jusqu’à où ? A quelques semaines de la COP 21, le changement climatique est déjà dans nos assiettes pour le meilleur dans cette salade printanière d’automne mais aussi pour le pire comme en témoigne la famine en Afrique ou cette sécheresse qui perdure depuis quatre ans en Californie où les habitants peignent leur pelouse en vert pour tenter de se remonter le moral!