Ce matin, j’ai ouvert ce livre et je ne l’ai plus lâché jusqu’au point final. Marie Astier a enquêté sur « notre pain quotidien ». Dans l’introduction, elle avoue que des années durant elle ne s’était jamais posé la question jusqu’à ce que, pour un autre reportage, elle devienne locavore pour une semaine. Elle ne devait manger que des aliments produits à moins de 100 km de chez elle. Et c’est là où elle s’est posé la question de la provenance de la farine et l’a posée à son boulanger qui n’en savait rien. Alors, elle a tiré le fil. « Il y a le pain religieux que l’on bénit, le pain social que l’on met sur la table, le pain politique qui provoque des révoltes, le pain touristique que l’on porte sous le bras, le pain gastronomique que l’on accommode de mille façons… » La charge symbolique et son poids culturel nous ont fait oublier que le pain est aussi une nourriture. « Dans l’océan de la malbouffe, notre pain apparaît comme un îlot préservé. Comme si le caractère artisanal de la boulangerie avait endormi notre vigilance. Pourtant, pas plus que le reste de notre alimentation, il n’a échappé à l’industrialisation. »
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