En décembre 2011, Loire Vivante et Decavipec, deux associations de protection de la Nature de la Nièvre découvrent dans l’enquête publique ce qui avait été présenté comme une simple scierie et qui, de fait, était un incinérateur, déguisé sous l’appellation de centrale à cogénération, utilisant du bois récupéré dont du bois pollué dans un rayon de 300 km. L’affaire Erscia commençait.
Ce projet se situait près du hameau de Marcilly dans le bois de Tronçais sur la commune de Sardy les Épiry, près de Corbigny. Pour construire, ce que, à un moment, on a qualifié de Wood Valley, il fallait détruire une centaine d’hectares de forêt en zone humide, ainsi que des espèces protégées.
Les habitants de Marcilly se sont rapidement constitués en collectif et ont décidé de suivre les deux associations pré-cités au tribunal. Peu après, se crée Adret Morvan, l’Association pour le développement dans le Respect de l’Environnement en Territoire Morvan. Cette association de veille citoyenne va agir sur le terrain. Une ZAD se constitue lorsqu’il est flagrant que la préfète ne va pas tenir ses promesses.
Le 18 octobre 2016, la cour d’appel de Lyon a confirmé l’annulation de l’arrêté d’autorisation du préfet et rejeté la requête de Erscia qui avait deux mois pour lancer une nouvelle procédure. Le délai est passé sans que Erscia n’ait déposé de requête. Ce feuilleton juridique qui a duré trois ans et demi a donc été définitivement clos quelques jours avant Noël.
Avec mes confrères de Planète Nièvre, nous avons décider de revenir sur ce dossier, un de ces grands projets inutiles, capteur de subventions publiques, soi-disant prometteur d’emplois, mais aussi objet de séduction des politiques. Nous avons donné la parole à Jacqueline Thévenot (Loire Vivante), François Laballery (Decavipec et Loire Vivante) et Jérôme Bognard (Adret Morvan).