En ce 24 décembre où selon la tradition, une étoile a guidé les rois mages vers l’enfant divin, je me suis plongée dans ces « Nuits des Cévennes » où il n’est pas question de l’étoile de Bethléem mais des cieux exceptionnels du parc national consacré cet été Réserve internationale de ciel étoilé d’Europe. Et j’en suis encore toute émerveillée. Le défi de montrer la nuit est parfaitement relevé. Chaque séquence d’images est séparée par une double page présentant une constellation : la chevelure de Bérénice visible qu’au printemps, celle d’Hercule pour l’été, de Cassiopée pour l’automne et d’Orion pour l’hiver. Les légendes reportées en fin d’ouvrage renseignent sur le lieu, l’heure de la prise de vue et fournissent moult précisions qui permettent d’affiner la lecture de l’image mais on peut aussi se contenter de tourner les pages et se perdre dans l’infini si somptueusement capté par les différents photographes.
Côté texte, cinq cahiers demi-format sont intégrés. Écriture blanche sur fond bleu foncé. Samuel Challéat, chercheur en géographie de l’environnement, parle de la perception de la nuit qui peut aller de l’enchantement à la peur absolue du noir selon les individus. Arnaud Rykner, écrivain, propose « ce que taisent les étoiles », un texte plein de fantaisie et de poésie. Jean-Paul Salasse, co-président des Écologistes de l’Euzière, raconte ses expériences naturalistes en quête du cerf, du grand duc et s’émerveille d’un duo entre le petit duc et le crapeau accoucheur… Guillaume Cannat, amateur d’étoile, nous entraîne au Mont Aigoual pour observer le ciel hivernal. Enfin Alain Renaux, ethnobotaniste, salue la beauté des « belles de nuit », ces fleurs qui, comme les onagres, s’ouvrent le soir pour offrir leur beauté parfumée aux papillons et autres insectes nocturnes.
Éditions du Rouergue/Parc national des Cévennes, 160 pages, 35 €
www.lerouergue.com