Je reproduis en fin de ce billet, un article de Cécile Cassier paru ce samedi sur Univers-Nature. Il me fait réagir mais en même temps, il se passe hélas de tout commentaire. L’irresponsablité générale est accablante! A côté de cela, les particuliers sont sommés de mettre leurs fosses sceptiques aux nouvelles normes. Le jeune contrôleur de chez Véolia venu chez moi la semaine passée m’a expliqué que les normes d’hier ont été revues parce que les ingénieurs s’étaient trompés sur le système choisi. Qui prouve que les ingénieurs d’aujourd’hui ne se trompent pas encore une fois? Certes, il est nécessaire de vérifier la qualité de eaux usées qui sont rejetées dans les nappes phréatiques qui alimentent l’eau du robinet mais, ne faudrait-il pas mieux analyser les eaux rejetées dans la nature par les particuliers qui n’ont pas accès au tout à l’égout . Si elles sont « clean », il me semble que le système fonctionne et qu’il est inutile de tout changer.
☞ Mais il faut savoir que la facture du contrôle obligatoire effectué chez moi par Véolia est de 48 euros et que la mise aux normes représentent une facture de 5000 à 8000 euros. Je dis cela de façon très à l’aise puisqu’en ce qui me concerne, mon système fonctionne! Donc, c’est comme les éthylotests qui contiennent des matières très dangereuses pour l’environnement et qui, ma fois, sont globalement inutiles pour le particulier, leur obligation est par contre une vraie manne pour le fabricant! En d’autres termes, ces opérations sont davantage des mesures de relance économique complètement artificielles qu’une véritable préoccupation de l’environnement, de la santé et de la sécurité publique.
Et pendant ce temps, les agriculteurs encouragés par les coopératives agricoles et les grandes firmes de l’agroalimentaire, des semenciers et de l’industrie chimique continuent à déverser leurs biocides qui vont direct dans les nappes à tel point, que, en France, de nombreux points de captage doivent être fermés chaque année tant les taux de nitrates et compagnie dépassent les taux autorisés! Quant aux industriels qui manipulent des produits excessivement dangereux, ils semblent ne même pas être désolés lorsqu’une catastrophe arrive. Ce n’est pas vraiment leur problème: ils remettent le dossier à leur assurance et à leur avocat, et en avant la musique! Je vous invite maintenant à lire cet article de Cécile Cassier, un fait divers parmi les autres, à peine signaler aux infos nationales.
» Le 5 juillet 2012, l’une des cuves de l’usine de fabrication de pâte à papier Smurfit Kappa, implantée à Biganos, en Gironde, s’est éventrée, répandant 300 000 litres de soude caustique et autres composés dans la Leyre, principal affluent du Bassin d’Arcachon. Le 19 juillet, l’association Sibylline (1) faisait déjà état de plus de 350 kg de poissons en décomposition, de rats et ragondins ramassés. Mais l’impact sur la faune (loutres…) de cette zone classée Natura 2000 sera probablement bien plus lourd avec un risque de contamination des nappes phréatiques. En outre, ces rejets menacent l’activité conchylicole de ce bassin déjà fragilisé. Etat de corrosion avancé des installations d’où des cuves non étanches, simple talus en terre en guise de bac de rétention etc., font que, bien qu’accidentelle, cette pollution était prévisible. Une autre pollution, celle-ci programmée, confirme le faible degré de sensibilité à la préservation de l’environnement de la société. Celle-ci projette en effet de déverser prochainement 3 500 000 litres de ses résidus directement dans l’océan, au niveau du Wharf de la Salie. Dissimulé en profondeur pour préserver le public de l’aspect rébarbatif des déversements, cet émissaire en mer est utilisé pour rejeter les effluents épurés du Bassin d’Arcachon. Le 20 juillet, sous l’égide du sous-préfet d’Arcachon, Mr Jean-Pierre Hamon, l’ensemble des acteurs concernés se réuniront pour entériner cette nouvelle pollution. »
Alors, maintenant, vous comprenez mon amertume!
22/07/2012 © Danièle Boone et Cécile Cassier