Plus que jamais engagé pour la paix au Proche-Orient, le chef d’orchestre et pianiste, vient de célébrer à sa manière le soixantième anniversaire de la fondation d’Israël. Il a dirigé ce 28 mars 2008, à Jérusalem, 33 musiciens des deux nationalités qui ont interprété ensemble Mozart et Mendelssohn. “Un concert par deux peuples pour deux peuples” a précisé Daniel Barenboïm, la seule personne au monde à avoir à la fois un passeport israélien et, depuis février dernier, un passeport palestinien.
Assez lucidement, le musicien ne croit plus que la politique politicienne soit capable de solutionner le conflit entre Israël et Palestine. Le contact humain, l’effort pour comprendre l’autre lui semble une voie possible, c’est pourquoi il a créé l’orchestre Divan occidental-oriental où des instrumentistes des deux nationalités partagent le même pupitre. « Il importe de recréer des liens culturels entre nos deux peuples. Ce n’est pas une démarche naïve. Pendant quelques heures, j’ai réussi à réduire le niveau de la haine à zéro. Ni plus ni moins. La fin du conflit passe par une solution humaine et morale ».
Je me souviens d’un extraordinaire reportage sur le quotidien de deux ambulanciers, l’un israélien, l’autre palestinien. Ils faisaient le même boulot, et l’un et l’autre, avaient sauvé la vie de l’autre parce qu’à ce moment là, il n’y avait plus d’ennemi mais un être humain en danger. Et ni l’un, ni l’autre ne se prenait pour un héros. Chacun des deux hommes ont vu les images de l’autre et à la fin du reportage, ils se sont échangé au téléphone leur reconnaissance mutuelle. Plus émouvant encore, ces parents palestiniens qui ont accepté de donner le cœur de leur enfant décédé pour sauver la vie d’un enfant israélien et cela aurait pu être dans l’autre sens.
C’est à force d’autisme politique que des peuples se haïssent. Alors bravo Mr Barenboïm, vous avez raison, il n’y a ni solution militaire, ni solution politique à ce conflit mais seulement du lien humain à recréer en combattant l’ignorance qui règne dans les deux camps à propos de l’autre.
Retour page d’accueil © Danièle Boone
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