Lorsque je me suis installée à la campagne, je voulais deux poules pour les œufs. Le lendemain de mon arrivée, deux poulettes rousses offerte par ma nièce ont rejoint le poulailler hérité de l’ancien propriétaire. J’ai découvert rapidement que les cervelles d’oiseaux sont mieux remplies que ce que l’expression sous-entend ! Plus j’observe tout ce petit monde, plus j’apprends. L’année suivante, trois poulettes industrielles achetées au marché local vinrent renforcer mes effectifs. Et l’année suivante, malgré tous mes préjugés de départ, Alexandre, le petit coq gaulois vint compléter mon cheptel. Une poule limousine a couvé. J’ai gardé trois poulettes noire du Berry sur les 6 poussins qui sont nés. Et, de fil en aiguille, je suis tombée dans la « cocottomania » !
☞ Grand Co est la doyenne du poulailler. Bon pied, bon œil, elle arbore ses huit ans sans complexe. Ma première poule ne pond plus du tout depuis deux ans mais elle garde la première place hiérarchique. Il n’est pas rare de voir les autres poules la déparasiter. Alexandre le coq continue à l’honorer malgré ses gémissements. Mais qu’un jeunot tente le coup, elle ne l’admet pas et le poursuit avec véhémence !
Mes trois petites poules industrielles sont mortes dans leur quatrième année, et une de mes Noire du Berry dans sa deuxième année. Elles n’avaient jamais été éclatantes de santé. Une de mes Noire du Berry a été prédatée par un rapace, laissant terrorisés le coq et les trois poules qui restaient. Dès que je les obligeais à sortir du poulailler, le coq et ses poules couraient se cacher sous les arbres. Bref, face à ce traumatisme persistant, je me suis dit qu’il fallait introduire au plus vite de nouvelles poulettes. Heureusement, mon amie Charlotte m’a donné deux Noires du Berry baptisée Thelma et Louise. Elle avait un magnifique coq coucou qui se battait avec son coq Noir du Berry à tel point qu’elle avait du l’isoler. « Si je ne trouve pas quelqu’un, je serai obligé de le manger. » Et c’est ainsi que Hector est arrivé dans mon poulailler. La première confrontation avec Alexandre, photographiée ici, était impressionnante mais finalement, c’est le petit gaulois qui est demeuré le chef du poulailler, encore un an après.
Un grand coq aussi gentil soit-il a besoin d’un nombre certain de poules et je n’en avais pas assez. Échaudée par l’expérience des poulettes industrielles qui étaient arrivées en plus avec le syndrome respiratoire du poulailler qu’elles avaient transmises aux autres, je voulais des poules de races issues de petits élevages. Et là, j’ai carrément galèré. En mars, il n’y a pas de poulettes disponibles!!! Devant mon désarroi, mon ami René Vazé, éleveur, m’a offert une Braeckel. Cette beauté prénommé Cybèle est une sauvageonne, très indépendante mais elle s’est finalement habituée.
Quelques temps plus tard, j’ai pu me procuré une Worvek (photo) que j’ai baptisé Anastasia. Cette petite poule hyper active est arrivée avec Carmen, une Andalouse, Pénélope, une Barnvelder , Apricot, une Orpington fauve et Scarlett, une autre Breackel.
Quand à Hector qui est vraiment un très gentil coq, il a fini par trouvé sa place notamment en faisant la police auprès des coquelets qui s’intéressent un peu trop à ses femmes. Il a même osé se battre avec Alexandre mais, si dans un premier temps, ce dernier a été dérouté par cette rébellion inattendue, Hector est resté le subordonné. Mais maintenant, il a accès à la majorité des poules. Cela, c’est très amusant car les coqs ont vraiment leurs préférées. De toute évidence, le petit gaulois aiment les grosses rousses, Grand Co et Apricot et il garde toute son affection pour Verdou, une des Noires du Berry née ici et devenue, une belle grosse poule.
Une voisine a du abandonné son poulailler. Elle a quitté le village pour raison de santé. Sur sa vingtaine de poules, j’ai récupéré trois petites naines. Cette étrange beauté cuivrée n’a pas encore de nom.
Celle-ci, c’est Olive. Curieusement, ces trois poules soie ne se mélangent pas aux autres et restent en clan, le jour, car la nuit, naturellement, elles font poulailler commun.
Louise et Thelma ont manifesté le désir de couver. René m’a donné des œufs fécondés. Avoir des poussins est toujours une aventure étonnante même si c’est très prenant. Seule Louise a mené à terme sa couvaison et ce fut une mère expéditive qui laissa tomber ses enfants à un mois ! Le premier soir, les petits ne voulaient pas se coucher sans maman mais finalement, devant le fait accompli, en deux trois jours, ils ont trouvé leur autonomie. Hélas, sur les 6 poussins, il y avait 5 coqs!!!
Eux, ce sont SansNom, un coq wyandotte et Piccolo, un coq hollandaise huppée. Les poussins ont bien grandi! Piccolo est un téméraire qui n’a peur de rien. Il attaque même Alexandre, le patron !
Les coquelets devenant adulte s’intéressent sérieusement aux poules parfois jusqu’à les harceler. Ici, Carmen, petite andalouse, en fait les frais.
Alors, elle va se réfugier auprès d’Hector, son protecteur mais celui-ci se laisse aussi aller quelquefois. Carmen doit donc jongler pour avoir la paix.
Dimitri, superbe Noir du Berry, fait parti des cinq poussins coqs. Il est nettement plus mature que les quatre autres. C’est un super coq très gentil, très posé. Je ne sais si je vais pouvoir le garder mais mon souhait le plus cher est qu’il trouve un terrain d’entente avec Hector et qu’ils arrivent à vivre en bonne harmonie. En effet, lorsqu’on est responsable d’un poulailler, il faut aussi savoir assurer la paix en son domaine et donc maintenir un équilibre entre mâles et femelles, un pari pas toujours aisé lorsqu’on décide d’avoir des poussins ! (Hélas, devant mes poules harcelées et déplumées, j’ai dû me résoudre à donner Alexis. Espérons qu’il s’épanouisse dans son nouveau foyer où l’attendaient des poules célibataires – note du 21 mars.)
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A lire également sur mon blog : un coq dans la basse-cour qui narre l’arrivée d’Alexandre le petit gaulois.
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05/01/2018 © Danièle Boone