Un virus nous impose une pause mondiale. Comme dans chat perché, il faut une vraie raison pour crier «.Pouce !.». Le covid-19 est-il une vraie raison ? Les décisions prises à la hâte ne seraient-elles pas démesurées, comme un aveu de l’impuissance de nos gouvernants ? Et incohérentes : est-ce que cela a du sens de tout fermer et, dans le même temps, de maintenir le premier tour des municipales ? Un vent de panique semble avoir saisi l’humanité alors que 96 % des personnes atteintes par le covid-19 guérissent. Je ne dis pas que le covid-19 n’est pas une vraie raison mais il y a beaucoup d’autres vraies raisons concernant la santé qui auraient pu nous inciter à stopper notre course folle bien avant, notamment l’épidémie de SRAS de 2002-2003 dont nous n’avons pas su retenir les leçons.
Alors oui, pouce, mais pour en profiter pour réfléchir plutôt que paniquer, voire d’orchestrer la panique. Que nous dit la crise actuelle ? La mondialisation néolibérale révèle sa fragilité. La Chine, le modèle de la croissance économique, en chute libre, entraîne à sa suite tout le monde occidental. La menace du krach financier fait frémir toutes les places boursières. Mais prendrons-nous conscience que la financiarisation du monde et le consumérisme qui va avec, est une voie absurde qui mène l’humanité à sa perte ou plutôt, allons nous cesser de faire l’autruche et prendre enfin notre destin en main ?
☞ A l’aune de la crise, on découvre de nouvelles aberrations comme ces avions qui volent quasi à vide juste pour ne pas perdre leurs créneaux horaires ou les molécules les plus courantes de l’industrie pharmaceutique qui sont fabriquées pour la plupart en Chine nous rendant complètement dépendants. «.Il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour.» a affirmé le président Macron dans son discours aux Français du 12 mars.
« Pouce, on ne joue plus », cela ne veut pas dire « on ne joue plus tout court mais on fait une pause..» Il est sous-entendu que le jeu va reprendre. Plus tard. Avec les mêmes règles. Dans son discours du 16 mars, Macron a affirmé que demain ne sera plus comme avant. Nous verrons si, enfin, il s’attaquera à ce qui semble le plus fondamental à un nombre croissant d’entre nous. L’épidémie de coronavirus nous montre la voie : elle a fait baisser les émissions de CO2 de la Chine de 25% et les émissions mondiales de gaz à effet de serre et toutes les autres pollutions ont reculé fortement sous l’effet de la nette décrue de la croissance mondiale.
Avec cette épidémie inédite, nous vivons les conséquences du dérèglement climatique et de la perte de la biodiversité dans notre chair et ce n’est qu’une première étape si nous ne changeons pas de manière radicale. Le moment semble venu de se mobiliser tous ensembles, non pas seulement momentanément pour lutter contre un virus mais pour transformer notre société ultra libérale en société plus résiliente. Alors oui, pouce. Posons nous, remettons tout à plat, mobilisons nous et changeons les règles ! Et si nos gouvernants ne le font pas, faisons le nous-même. «.Ne doutez jamais qu’un petit groupe de citoyens engagés et imaginatifs puisse changer le monde, car il en a toujours été ainsi.» disait l’anthropologue américaine, Margaret Mead.
16/03/2020 © Danièle Boone