Couleuvre d’Esculape : une belle rencontre

J’étais dans mon jardin. Je venais de cueillir et hacher des orties pour la préparation d’un seau de purin et traversais d’un bon pas la pelouse pour aller ajouter de l’eau lorsque je l’ai vu étalée sur l’herbe.

☞ J’ai cru un instant qu’elle était morte. Je me suis accroupie pour mieux regarder cette belle couleuvre d’Esculape d’environ un mètre trente. Même si c’est la couleuvre la plus commune, il ne m’avait jamais été donné d’en observer une ainsi à loisir. Devant mon insistance, elle s’est redressée et a activé sa langue.

La langue des serpents est fendue en deux longitudinalement. On dit qu’elle est bifide. Les serpents se dirigent avec leur langue à la manière d’un aveugle qui tâtonne à droite et à gauche avec sa canne pour repérer les obstacles. Leur langue capte les odeurs, ce qui leur est bien utile pour pister leurs proies. De fait, ils sentent avec leur langue. Leurs narines, contrairement aux mammifères, leur servent seulement à respirer.

Cette couleuvre arboricole devrait sans doute être en chasse. Elle se nourrit entre autres, de micromammifères, d’oiseaux et de lézards et, dans mon jardin naturel, ces proies ne manquent pas.

Après ce face à face de plus de cinq minutes, avec plusieurs tentatives d’attaque (le pire qui puisse arriver aurait été, pour moi, une petite morsure superficielle et sans venin et pour elle, la perte de… ses dents!) lorsque mon appareil photo était trop proche d’elle,  je l’ai laissé tranquille tout en l’observant filer vers le muret de pierre. Elle s’est faufilée dans sa base, parmi le lierre, et a disparu.

07/10/2014 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation