Aller à Lille en plein hiver, vous n’y pensez pas! Vous avez tord, c’est une ville tellement dynamique et chaleureuse qu’un week-end y passe à toute allure surtout si, en plus, vous poussez jusqu’à Roubaix qui mérite bien le détour.
Incontournable, la Grand Place dite place de la Déesse, magnifique aussi avec son architecture nordique subtilement alliée aux bâtiments classiques. Centre vivant de la ville, elle est le point de départ de toutes les balades notamment vers le vieux Lille, ses rues étroites avec leur façade en pierre et briques. Voilà déjà tout un programme mais moi, j’ai envie de vous entraîner hors des sentiers battus.
Pas très loin de la Grand Place, dans le square Foch, une mère éternelle chante pour endormir son enfant. C’est le monument dédié à Alexandre Desroussier, le chansonnier qui a écrit Le p’tit Quinquin en 1853. Les gens du Nord se sont immédiatement identifiés à cette dentellière et la berceuse, en patois ch’ti, est devenu leur chanson fétiche. Même aujourd’hui, tout lillois, quelque soit son âge garde une certaine tendresse pour cet air d’autant plus qu’il est sonné par le carillon du beffroi de la chambre de commerce de Lille.
De Gaulle, l’un des grands hommes de Lille! La maison où il vit le jour, rue Princesse, est devenu un musée. L’ambiance de la demeure familiale a été recréée. La carrière du Général y est naturellement à l’honneur. L’accueil est très sympa.
Saviez-vous qu’à Lille, il existe un monument dédié aux pigeons voyageurs et aux colombophiles morts pour la France durant la guerre 1914-1918? Il se trouve tout près de l’entrée de la Citadelle.
Acquérir une maison dans une des anciennes courées du quartier des Moulins est devenu le must des bobos. Il faut dire que dans cet ancien quartier ouvrier, aujourd’hui branché, certaines réhabilitations de friches industrielles comme la Filature ou la Maison Folie Moulins sont des réussites absolues.
J’ai une tendresse particulière pour le populaire quartier Wazemmes avec, notamment cette librairie de livres anciens et évidemment, je craque complètement pour son fabuleux marché du dimanche matin, tout un univers très prisé de tous les lillois et la grâce d’y déguster un thé à la menthe sur un air de musette!
Regardez bien les enseignes de Wazemmes, elles sont à l’image du quartier, cosmopolite, et presque toutes bilingues, français-arabe ou français chinois. Salon de thé, café à chicha, restaurants asiatiques côtoient la très détonante maison-folie, une des plus actives de la métropole côté mélange des cultures.
Roubaix a résolument tourné le dos à sa réputation de ville plombée. Les anciens bains municipaux Art Déco ont été transformés en musée des Arts et d’Industrie plus connu sous le nom de Musée de la Piscine. Ce qui est génial dans cette réhabilitation, c’est d’avoir gardé le bassin de 50 m où se reflètent les couleurs chaudes des deux grandes verrières représentant le soleil levant et le soleil couchant. Des sculptures du XIXe siècle sont réparties autour. Les anciennes cabines abritent des collections d’arts appliqué, céramiques, bijoux et surtout de somptueux et rares tissus dont un fragment copte du IVe siècle.
Autre reconversion, autre réussite, la Condition Publique. Ce lieu unique en son genre fait partie de la mémoire collective roubaisienne.Ce monumental bâtiment abritait les services de conditionnement public qui analysait des laines importées, vérifiaient leur poids et leur taux d’humidité. Il servait également de lieu de stockage. Le décor de la façade est particulièrement soigné. Sur fond de briques rouges, les briques émaillées jaunes, vertes, rouges et blanches sont traitées en damiers, en frises, en tableaux et rehaussées par des cabochons et des motifs floraux en céramique bleue. Du grand art! La Condition Publique a été transformée en centre culturel.
Sur les terrasses, se trouve un étonnant jardin sauvage né des graines apportées par le vent ou transportées d’autres continents dans les ballots de laine. Ce jardin reste en l’état, les botanistes ayant décidé de laisser la nature suivre son cours. Il n’est accessible au public qu’un dimanche par mois.
Y aller:
Le TGV dessert Lille depuis Paris, Lyon, Marseille mais aussi depuis Bruxelles, Amsterdam et Londres.
Se loger:
Hôtel Brueghel. Simple et charmant, très bien situé entre la gare et la Grand Place.
L’Hermitage Gantois. L’ancien hospice Gantois a été transformé en hôtel de luxe absolument magnifique. Sublime pour ceux qui ont les moyens.
Plaisir des papilles:
Il existe plein de bonnes tables pour tous les porte-monnaies. Mes préférées:
– La part des Anges – bar à vin. 50, rue de la Monnaie Tél.: 03 20 06 44 01
– Chez la Vieille – estaminet. 60, rue de Gand. Tél.: 03 28 36 40 06
– Le Compostelle – gastronomique. 4, rue Saint-Etienne. Tél.: 03 28 38 08 30
Gourmandises:
Meert – La pâtisserie lilloise. On y va pour les gaufres mais les cakes à l’orange ne sont pas mal non plus. 27, rue Esquermoise
Les bons pâturages – assurément les meilleurs fromages du Nord. La mimolette extra vieille est à tomber. 54, rue Basse
Et dans vos bagages, mon guide bien sûr! Non sérieux, j’y ai mis tout mon cœur. Le piéton de Lille – dix itinéraires pour découvrir Lille Métropole à pied. Rando Editions, 9,90 €
A consulter:
Lille is mine ou la vision d’Ellis, un blog très sympa sur la métropole lilloise.
Pour en savoir plus:
Office de tourisme de Lille
Office de tourisme de Tourcoing
Musée Charles de Gaulle
Musée de la Piscine
La Condition Publique
© Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation
Merci Daniele!! Lille est en effet une ville pleine de surprise.