Drôle de zèbres à Gaza

C’est une histoire à la fois merveilleuse et désespérante, merveilleuse parce que deux hommes ont eu cette idée absurde de teindre des rayures noires sur des ânes blancs juste pour que les enfants retrouvent leurs zèbres, désespérante parce que cela se passe à Gaza où toute tentative de joie ne dure qu’un instant.  ☞ De fait, personne n’était dupe mais les ânes déguisés en zèbres faisaient l’attraction. L’information circule depuis un certain temps avec des commentaires ni faits ni à faire. Libération est allé enquêté sur place. Un ami m’a signalé ce reportage pas banal sans quoi je le ratais. Merci Gérard ! Dans cet article, on apprend aussi l’horrible massacre des animaux lors de la guerre en janvier dernier. « Le zoo a été bombardé sept fois (…) Quand je suis revenu ici, au premier jour du cessez-le-feu, j’ai trouvé le chameau étendu par terre, éventré par une roquette », raconte le directeur. La plupart des bêtes sont mortes de faim ou tirées par les soldats. Seul le couple de lions a survécu. « Leur cage était défoncée. On les a retrouvé réfugiés dans la salle de bain, complètement terrorisés. » Le directeur n’a pas voulu baissé les bras. Il a repeuplé ses cages de chats et de chiens errants et de pigeons et puis, il a fait revenir deux autruches, un bébé crocodile et des babouins, tout cela par les tunnels de Rafah, les voies de contrebande. Alors évidemment, les faux zèbres, qui ont fait polémique, c’est quelque part génial. « On n’a pas peint les ânes. On n’est pas cruel. On a choisi deux ânes blancs et on appliqué de la teinture. De la teinture française, la meilleure ! ». Voilà, n’est-ce pas, c’est désopilant une telle situation. Bien sûr, renoncer au zoo serait plus raisonnable mais en même temps comment ne pas admirer ces hommes qui refusent de renoncer pour que leurs gamins puissent s’évader même rien qu’une seconde et faire des rêves, parce que rien que la guerre, c’est vraiment pas beau. Encore une fois, je ne peux m’empêcher d’admirer ce peuple qui survit malgré tout à cette situation révoltante et ubuesque.

Lire le reportage paru dans Libé

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