Les reines-claudes de Bavay sont une variété tardives des fameuses prunes de la reine Claude, femme de François 1er ! Ce frelon a trouvé là matière à se nourrir et, dans le même temps, se désaltérer. J’aime beaucoup les frelons européens (Vespa crabo), ces grosses guêpes mal aimées alors qu’ils nous rendent plein de services.
☞ C’est tellement bon, qu’il rentre quasiment dans la prune ! Le frelon européen fait peur pourtant c’est un pacifique qui n’attaque que pour défendre son nid si on s’approche vraiment trop près. Et encore, ils préviennent l’intrus en tournant autour de lui tout en vrombissant très fort. S’il déguerpit, ils l’accompagnent jusqu’à ce qu’il sorte du périmètre de sécurité et la mésaventure s’arrête là.
Mon frelon fait une pause. C’est bon la prune, mais ça colle. Alors, il se nettoie les pattes. Saisir un fruit à pleine main où se délecte un frelon, voilà l’une des seules raisons d’être piqué. En effet, le frelon se sentant piégé se défend avec son arme à lui : un dard puissant qui lui sert habituellement à tuer des proies. Et là, ça fait mal ! Mais guère plus qu’une piqûre d’abeille domestique.
Mais comme la chair tendre, juteuse et sucrée est irrésistible, il y retourne ! De fait, c’est une ouvrière. J’aurai pu croiser un mâle, c’est l’époque où ils commencent à apparaître. Le nid fondée par la reine au printemps est à son maximum d’activité. Il peut abriter jusqu’à 700 ouvrières. La reine a pondu les œufs non fécondés qui donnent naissance aux mâles. Les jeunes reines vont apparaître d’ici deux à trois semaines. Une fois fécondées, elles vont se retirer pour l’hivernage. Elles réapparaîtront au printemps prochain pour un nouveau cycle mais beaucoup d’entre elles ne survivent pas.
Le frelon n’est pas le seul gourmand. Il a creusé la prune rendant le fruit accessible aux autres amateurs comme ces mouches attirées par cette délicieuse prune. Elles sont l’une des proies potentielles du frelon, mais là, elles n’ont rien à craindre, il est trop occupé ! Je disais au début de cet article, que le frelon nous rend de grands services notamment en nous débarrassant de nombreux insectes. Les humains, toujours pressés de cataloguer les animaux en nuisibles et utiles, lui reprochent ses dégâts dans les vergers. Je comprends qu’un professionnel puisse être mécontent mais un particulier ne peut-il pas accepter de partager un peu plutôt que de sortir ses pièges mortels et de faire détruire les nids lorsqu’ils les découvrent ? D’autant, que ces particuliers laissent bien souvent perdre une part importante de leur production par paresse ou par négligence !
Chez nos voisins allemand, le frelon européen est protégée depuis 1987. Certains éleveurs allemands installe un nichoir à frelons à proximité de leur élevage de bovins. En chassant les mouches, la colonie limite les nuisances et les risques sanitaires liés à ces dernières, tout en réduisant l’utilisation de pesticides destinés à protéger le cheptel. Le frelon européen, peu agressif, est en effet un précieux auxiliaire pour la lutte biologique contre les parasites des bovins. Si une colonie est installée trop près d’une habitation et représente une menace, elle est déplacée dans un endroit sans danger pour les frelons et les personnes.
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3 septembre 2020 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation.
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