25 décembre 2006: départ à 6 heures du matin de Roissy pour Tripoli via Milan. Les autorités libyennes me délivrent mon visa sans problème. Un jeune tripolitain m’attends. Il me tiendra compagnie durant les quelques heures d’attente avant mon vol pour Sebbha. Il me raconte sa vie, ses espoirs, ses ambitions. Il est comme tous les jeunes hommes du monde avec son téléphonne portable qui sonne souvent. Il affiche son désir de réussite dans la vie, une consécration sociale qui passe par l’argent et la consommation. Côté filles, il a des idées bien arrêtées: c’est bien qu’elles fassent des études et qu’elles travaillent, mais lui, aimerait avoir une épouse qui reste à la maison! La tradition perdure même si comme partout, l’urbanisation et l’habitat en appartement provoque l’éclatement ou tout au moins la réduction de la cellule familiale au couple parental et les enfants.
L’avion est annoncé et je passe en salle d’embarquement mais, de fait, il ne partira pas avant plusieurs heures… Je suis dans le temps alléatoire de l’Orient. Je discute avec un géologue suisse qui vient marcher dans le désert pour ses vacances perso. Il est curieux de découvrir l’un des plus beaux déserts du monde. Enfin, l’avion décolle.
A minuit, j’arrive à Sebbha. Un homme en bleu m’attend, c’est Dodo, mon guide. Il me conduit jusqu’au 4×4 et me présente Ali, le chauffeur et Monou, un jeune homme au regard sombre et sauvage. Je n’ai pas compris qui il est. Il s’asseoit à côté d’Ali. Entre ses pieds, des œufs. Je pense qu’on va l’accompagner jusqu’à son village. Quelques heures plus tard, je réaliserai qu’il s’agit de notre cuisinier! Je n’avais pas imaginer une structure aussi complète pour moi toute seule.
Après une petite heure de route, nous quittons le bitume pour entrer dans les sables. Nous nous sommes arrêtés au creux d’une dune pour le bivouac. Mes compagnons m’ont aidé à monter ma tente. A cette époque de l’année, les nuits sont réellement très froides. Monou a réchauffé une soupe que nous avons partagé avec bonheur. Je me suis endormie comme une masse, encore dans le stress du voyage.
A l’aube, j’ai entendu les trois hommes prier. J’aime leur façon de saluer le jour en se mettant sous la protection du Très Haut. Et puis, j’ai reconnu les bruits du feu qu’on allume et du thé qu’on prépare. Je me suis extirpée de mon duvet et j’ai consenti enfin à jeter un œil dehors. Une lumière sublime éclairait les sables. C’était comme le premier matin du monde. Salam! Ali, le préposé au thé, m’a tendu un verre. Bienvenue, je suis au désert.
Partir:
Allibert, le spécialiste du voyage à pied, est très performant sur la destination.
Salut c’est moi Ali, je voudrais bien avoir des tes nouvelles. J’ai trouvé ton blog par hasard avec un ami, il a vu ma photo et il me l’a dit, c’est incroyable.
Je pense a toi depuis le grand désert Libyen.
En attente des tes nouvelles!
Ali