L’empereur, un film de Luc Jacquet

Le dernier film de Luc Jacquet vient de sortir sur les écrans. C’est un film absolument superbe. On prend un immense plaisir à voir ces images sublimes. Mais pourtant, je suis restée sur ma faim. On sait tout de la biologie de ce manchot, mais, finalement, on ne sait rien sur sa vie. Quels autres animaux côtoie-t-il ? Qui sont ses prédateurs ? Quelles menaces pèsent sur lui ? C’est d’autant plus surprenant que ce film a été impulsé par la mission scientifique Antarctica. Je vous conseille néanmoins d’aller le voir, pour le plaisir de la belle image...

☞ J’avais interviewé Luc Jacquet lors de la sortie de son film, « le renard et l’enfant », un magnifique plaidoyer pour notre rouquin inscrit par les chasseurs sur la liste des nuisibles. Luc aime passionnément la nature et je ne mets pas en doute sa sincérité. Pourtant, j’aurais aimé que dans cette nouvelle version de l’Empereur, il aille plus loin, que son film soit aussi une alerte. Récemment, un immense iceberg s’est détaché de la banquise antarctique, signe de réchauffement climatique mais dans l’Empereur, finalement, tout semble aller bien.

Il y a une très jolie séquence dans le film d’où est extraite cette photo, c’est le premier plongeon des jeunes manchots dans la mer. Ils hésitent plusieurs jours et puis, d’un coup, ils se lancent et découvrent cet univers aquatique dont ils sont les rois.

Luc Jacquet est un authentique amoureux des pôles et des manchots empereurs. Il est totalement fasciné par leurs capacités d’adaptation à ces conditions extrêmes. Pour ces oiseaux, au-dessus de moins vingt, c’est chaud. Les filmer est donc une façon de montrer la puissance du vivant. La belle image, pour lui, est un manifeste pour toucher les gens afin qu’ils s’approprient ce monde fabuleux. Le parti pris de Luc Jacquet est de faire naître l’émotion. La voix de Lambert Wilson y participe. Le réalisateur  part sans doute du principe que les risques qui pèsent sur ces animaux extraordinaires sont connus. Tout le monde sait aujourd’hui que la glace des pôles fond. C’est un parti pris qui correspond aussi à l’esprit Disney, le producteur du film. Hommage également à Laurent Ballestra, biologiste naturaliste marin, à qui l’on doit les sublimes séquences sous-marine.

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L’Empereur

un film de Luc Jacquet

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17/02/2017 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte est soumise à autorisation.