Voilà un livre magnifique paru aux éditions Glénat, pour lequel j’ai immédiatement éprouvé un vrai coup de cœur. Les photos sont splendides et le texte remarquable. Dans son avant-propos, Annik Schnitzler fait un constat douloureux : « Que reste-t-il de la nature sauvage forestière devant l’appétit disproportionné des sociétés modernes ? Bien peu en termes de surfaces naturelles, de sols bien conservés, de régimes hydrologiques fonctionnels ou encore de densité pour les espèces les plus fragiles, celles à très large territoire ou celles qui sont inféodées aux vieilles forêts tranquilles ». Alors, son livre est une invitation à un voyage à travers les forêts du monde (forêts tempérées, forêts boréales et forêts tropicales) pour nous émerveiller et nous convaincre de la nécessité de les protéger.
☞ Spécialisée en écologie forestière, cette ancienne professeur de l’université de Lorraine et chercheuse nous explique les forêts, leur complexité depuis la canopée invisible à notre œil humain jusqu’au sous-bois, les plantes qui y vivent, les animaux qui l’habitent, la vie du sol, les cycles forestiers, etc. Adepte de la libre évolution et du réensauvagement, Annik Schnitzler nous donne des exemples en Allemagne, en Italie, en Arkansas. Oui, c’est possible, cela se passe bien et c’est aujourd’hui absolument vital. Il faut seulement être plus tolérant envers la nature sauvage et accepter de ne pas tout maîtriser, ce qui, de toute façon, est un leurre. L’idée fait son chemin mais les mentalités évoluent lentement. La renaturalisation encore balbutiante pourrait (devrait) être accélérée par des lois plus strictes sur les usages des biens communs que sont les forêts. Toute cette beauté présentée dans ce livre, en éveillant nos émotions, devraient y participer. Souhaitons le avec Annik, pour les générations à venir.
Forêts sauvages par Annik Schnitzler, éditions Glénat, collection Beaux livres nature, 192 pages, 39,50 €