Les Landes nature : du Courant d’Huchet aux Barthes

Le courant d’Huchet à son embouchure © Danièle Boone

Deux jours pour découvrir les réserves naturelles des Landes, c’est juste le temps d’une mise en bouche. La réserve du Courant d’Huchet, notre première découverte, est assez exceptionnelle.  La rivière (ou courant) qui part de l’étang Léon traverse une forêt puis des marais et des tourbières et enfin le cordon dunaire littoral.  

Réserve naturelle du Courant d’Huchet © Danièle Boone

La présence de la Loutre dans le courant d’Huchet témoigne de sa bonne santé. Cette naïade farouche a en effet besoin d’une eau limpide et poissonneuse. Par contre, le vison d’Europe qui était présent se faire rare. Il est même possible qu’il n’en reste plus. Les populations de moins en moins nombreuses, affaiblies par la consanguinité, ne résiste pas à l’invasion de son cousin, le vison d’Amérique.

Réserve naturelle du Courant d’Huchet, marais de la Pipe © Danièle Boone

Cette zone humide abrite quarante-trois espèces de libellules dont le rare agrion de mercure. Mais les plus courantes, sont les caloptéryx, grandes libellules bleues. Il y a aussi plein de passereaux, des fauvettes, troglodytes et autres chanteurs qui s’en donnent à cœur joie. Le chemin passe entre la forêt sauvage et la forêt cultivée. C’est tout à fait symptomatique de remarquer que les chants viennent majoritairement de la forêt sauvage qui forment une bordure de quelques mètres seulement le long de la rivière.

Le courant d’Huchet à son embouchure © Danièle Boone

Les eaux maritimes se mélangent aux eaux douces sur le dernier kilomètre. Dans les dunes protégées niche le petit gravelot à même le sable.  Ses œufs mimétiques peuvent facilement faire les frais d’un promeneur inattentif. Rien que pour cela, à cette période de l’année, mieux vaut choisir de descendre le courant d’Huchet en barque. Cela doit être très beau lorsqu’on traverse la forêt qui prend presque des airs de mangrove!

Osmonde royale (fougère primitive) © Danièle Boone

L’osmonde royale, une fougère primitive, pousse dans la réserve du Courant d’Huchet. Pour le voir en abondance, il faut se rendre dans la réserve de l’Etang Noir, à une petite demie-heure de route.

Larve de cicadelle © Danièle Boone

Les arbres sont envahies de curieux amas de bulle que l’on surnomme « crachats de coucous ». L’oiseau du même nom n’y est pour rien! La responsable en est la larve de cicadelle, un insecte proche de la cigale que l’on aperçoit parfois derrière les bulles. Pour produire son écume, la larve de cicadelle bat son urine en neige. C’est sa manière de se protéger contre les prédateurs.

Réserve naturelle de l’Étang Noir © Danièle Boone

L’étang noir et la zone marécageuse très luxuriante qui l’entoure, accueille entre quatre vingt et cent cistudes. Les tortues apprécient tout particulièrement les troncs et les branches mortes au raz de l’eau qui leur permettent de prendre des bains de soleil.

Hirondelles de fenêtre © Danièle Boone

Le lendemain, nous avons découvert les barthes de l’Adour, des prairies inondables qui représentent un tiers des zones humides des Landes. Mais avant, j’ai observé les hirondelles de fenêtres restaurer leur nid au pont Saint-Jean de Saubusse. Elles prélevaient  la boue au bord de l’Adour. Certaines en construisaient même des tout nouveau. Un employé municipal m’a abordé pour me demander pourquoi cette année, il y avait tellement d’hirondelles qui mouraient. Il en a ramassé plein, des jeunes en particulier. J’avais lu la réponse quelques jours plus tôt. Hirondelles et martinets ont été nombreux à trépasser faute de nourriture. Avec la rigueur de ce mois de mai, il y avait très peu d’insectes.

Réserve naturelle de Saint-Martin de Seignanx © Danièle Boone

La réserve naturelle de Saint Martin de Seignanx était la dernière étape de cette escapade. Elle fait partie des barthes de l’Adour. Cette zone humide a bien failli disparaître. La fédération des chasseurs des Landes l’a restaurée pour pouvoir continuer à pratiquer la chasse au gibier d’eau.

Cigogne blanche © Danièle Boone

La bonne nouvelle, c’est que des  espèces protégées viennent y nicher notamment la cigogne blanche et la spatule.

Mésange charbonnière © Danièle Boone

En me rendant à l’observatoire peu fréquenté, j’ai dérangé une mésange charbonnière. Son nid devait être tout proche car l’oiseau m’a fait une incroyable manifestation de cris et de gesticulations pour me détourner de sa progéniture.blancblanc
Plus d’infos: www.sites-nature.aquitaine.frblanc

26/05/2010 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation

Une réflexion sur « Les Landes nature : du Courant d’Huchet aux Barthes »

  1. Toujours aussi intéressants tes articles !
    Et ces photos … Mmmm…
    Pas étonnant que tu aies décroché le titre de meilleur blog !!!
    Continue à nous régaler de la sorte.
    Bises.

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