Les manchots du Cap

Manchot du Cap - Simon’s Town © Danièle Boone

Les manchots du Cap sont les seuls manchots africains. Vasco de Gama fut le premier à relater leur existence à la toute fin du XVIème siècle. Ces drôles d’oiseaux, tellement attachants, font partie des espèces menacées. Depuis 2001, leur population a diminué de 60 %.

Manchots du Cap - Simon’s Town © Danièle Boone

Les petits manchots du Cap, environ 70 cm, prennent plaisir à jouer avec les vagues. Comment imaginer en les voyant si espiègles, si drôles, qu’ils pourraient disparaître.

Manchots du Cap - Simon’s Town © Danièle Boone

Quelques 3000 couples ont élu domicile sur une plage de Simonstown. Ils sont arrivés en 1982, fuyant les îles où ils vivaient jusqu’alors. Explication probable: la vie y devenait trop dure. Les humains venaient ramasser la guano pour en faire de l’engrais. Les oiseaux ne pouvaient plus y creuser leur nid. Les petits étaient à la merci des prédateurs, notamment les goélands dominicains. Dans le même temps, la pêche, notamment des sardines et des anchois dont ils se nourrissent, s’est intensifiée et les marées noires se sont multipliées. Il semble qu’auprès des hommes, ils étaient mieux protégés des prédateurs.

Manchot du Cap - Simon’s Town © Danièle Boone

Voilà le premier manchot que j’ai rencontré. Il se baladait avec un copain sur une plage publique. Celle où niche la colonie est désormais protégée avec un accès payant donc limité. Les touristes circulent sur un passage surélevé tandis que tout ce petit monde vaque à ses occupations, indifférent aux visiteurs. La cohabitation avec les habitants n’est pas toujours facile. Les oiseaux sont bruyants et circulent parfois dans les jardins!

Manchots du Cap - Stony Point © Danièle Boone

Ses ailes atrophiées auxquelles il doit son nom ne lui permettent pas de voler mais il est un champion hors pair dans l’eau. Cet incroyable nageur doit parfois parcourir jusqu’à 150 km pour trouver leur nourriture. A l’aide d’enregistreurs GPS miniaturisés, un groupe de chercheur sud africains et français a étudié le comportement de recherche alimentaire des manchots.

Manchots du Cap - Stony Point © Danièle Boone

De fait, alarmés par le taux de disparition sans cesse plus élevé des manchots, les scientifiques du CNRS, de l’université du Cap et le ministère de la pêche sud africain ont décidé de la création d’une aire marine protégée autour de la plus grande colonie, une zone de 20 kilomètres de rayon dans laquelle la pêche est interdite. 50 kilomètres plus loin, la pêche était restée autorisée. Les chercheurs souhaitaient  comparer le comportement des manchots de la zone protégée avec la zone témoin où la recherche de nourriture reste difficile.

Manchots du Cap - Stony Point © Danièle Boone

91 manchots ont été équipés d’enregistreurs GPS. Ils ont ainsi pu être suivis 24 heures sur 24. Avant la fermeture de la pêche, les oiseaux devaient chercher leur pitance très loin, parfois obligés de nager 150 kilomètres en deux jours pour se nourrir. 3 mois seulement après la fermeture de la pêche, les plongées restent cantonnées à l’intérieur de l’aire marine protégée.

Manchots du Cap - Simon’s Town © Danièle Boone

Autre constatation:  le temps consacré à la recherche de poissons a diminué de 30%. Comme ils passent moins de temps à chasser, leur dépense énergétique s’est réduite de 40%. Ceux de la colonie située à l’écart de l’aire marine protégée, soumis à la concurrence des bateaux de pêche, ont continué à s’épuiser pour se remplir le ventre.

Manchots du Cap - Stony Point © Danièle Boone

Une deuxième colonie s’est installée  à Stoney Point près de Betty’s Bay. L’endroit, très rocheux, est magnifique. Là encore la zone est protégée et l’accès est payant. Mais les touristes sont bien nombreux. Durant tout le temps où j’étais là, je n’ai croisé qu’un seul couple.

Manchots du Cap - Stony Point © Danièle Boone

Les manchots pondent deux œufs dans un terrier destiné à les protéger des prédateurs, goélands dominicains mais aussi phoques, otaries et requins. Les deux parents couvent à tour de rôle pendant 38 jours. Les poussins naissent couvert de duvet. Leurs parents les nourrissent par régurgitation jusqu’à l’âge de deux mois.

Manchot du Cap - Stony Point © Danièle Boone

Manchots du Cap - Glénat

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A lire:
Manchots du Cap de Jean-Marc Fivat
Glénat, 15 €

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15/06/2010 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation

Une réflexion sur « Les manchots du Cap »

  1. Bien entendu cela donne envie de se joindre aux touristes…alors que ce n’est pas l’idéal…mais notre contact avec les animaux, contact vital finalement, diminuent en proportion de la disparition desdits animaux, c’est le drame.

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