L’or sous toutes ses facettes… Voilà une très belle exposition comme sait en concocter le Museum d’Histoire Naturelle. D’abord le côté géologique avec certaines pièces naturelles qui pourraient inspirer les plus grands sculpteurs. A l’état natif, l’or se trouve sous forme de lamelles, de fins filaments ou encore de cristaux géométriques. Le buisson, l’une des plus belles pièces exposées, est un agrégats de cristaux d’or sur une gangue de quartz blanc. Une autre de ces sculptures naturelles est composée d’une série de cristaux d’or, d’un morceau de quartz et d’un fragment de racine. Cette pièce, l’une des plus belles au monde, a été trouvée en 1959, à quelques centimètres sous terre seulement! Puis la section consacrée à l’or chez les précolombiens nous apprend que chez ces peuples proches de la nature, l’or valait moins que le sel gemme. Mais il était réservé aux Dieux!
Les précolombiens ont également inventé le plaqué or. Comme le métal n’était pas facile à trouver, les artisans en faisaient des alliages avec du cuivre ou de l’argent, puis ils trempaient l’objet votif dans une solution acide. En surface, seul l’or résistait. On imagine la tête des conquistadors avides lorsqu’ils découvrirent que ce qu’ils avaient pris pour de l’or massif n’en était pas! Hormis ce détail réjouissant, la fièvre de l’or a fait bien des ravages et en fait toujours. Après une section consacrée à la rué vers l’or du XIXème siècle, la Guyane française aujourd’hui. Bravo aux organisteurs de ne pas avoir escamoter les problèmes: destruction de la forêt, pollution au mercure des fleuves mais aussi de l’air et également destruction de la faune par la chasse illégale notamment sans compter l’horreur humaine. La Guyane est loin certes mais pourtant c’est bien chez nous!
L’or continue à être utilisé en dentisterie mais aussi à dose infinitésimale aussi bien dans les ordinateurs que dans les téléphones portables car c’est un excellent conducteur. En cette période de crise, il est aussi plus que jamais une valeur refuge. Alors, sous forme de lingot, il dort dans des coffres. Mais les trois quart de la production est utilisée en bijouterie. Lorsqu’on sait, toute la destruction
engendrée au nom de l’or, on ne peut que plébisciter les bijoux fantaisie mais en matière naturelle!
Museum d’histoire naturelle, Jardin des Plantes, galerie de géologie et de minéralogie, jusqu’au 11 janvier 2010.