Femelle de rougequeue noir © Danièle Boone
Chaque année, j’éprouve la même joie à découvrir leur retour. La première à m’être apparue était une femelle rougequeue noir. C’était le 19 mars. Trois jours plus tard, en allant ouvrir les poulaillers, j’ai entendu la fauvette à tête noire qui chantait à tue tête. Je l’ai vu quelques heures plus tard, se désaltérer dans l’abreuvoir des oiseaux. Le point d’eau est toujours un formidable spot d’observation d’autant que je le vois depuis mon bureau. C’est là que, souvent, je découvre les visiteurs de passage. Certaines espèces en migration font, en effet, une halte dans mon jardin que j’essaie de maintenir accueillant toute l’année. Dans le même temps, est arrivé le pouillot veloce mais son chant fait tellement partie de mon environnement sonore, que je n’ai pas noté précisément le jour de son arrivée ! Ensuite, il m’a fallu attendre presque deux semaines pour entendre le loriot. Ce bel oiseau difficile à observer donne par contre de la voix et là, avec son chant si particulier, impossible de se tromper. C’était le 27 mars.
Ce même jour, j’ai vu le premier aurore, un joli petit papillon qui vole tôt dans la saison. Le lendemain soir, j’ai remarqué les cris familiers des hirondelles rustiques. Elles aussi étaient de retour. Chaque année, j’ai une appréhension sur la huppe fasciée. Va-t-elle revenir ? Je sais qu’elle est arrivée environ deux semaines plus tôt dans le sud du département alors je l’attends chez moi toujours avec impatience. Le 7 avril, enfin, je l’ai entendue. Quelques jours plus tard, le 10, j’ai vu le rougequeue à front blanc et le lendemain matin, le rossignol philomèle chantait. Il était probablement arrivé dans la nuit. Depuis, il m’accompagne dans mon jardinage de ses trilles sonores.
Tourterelle des bois © Danièle Boone
Si tout va bien, la tourterelle des bois devrait bientôt être là. Mais l’espèce est si fragile… ! En cette étrange période où toutes les certitudes sont remises en question, il est rassurant de voir que le rythme immuable de la nature demeure. Petit bonheur ? Peut-être ? Je suis pour ma part convaincue, que la nature a un rôle très important à jouer pour affronter la crise du Covid-19. Elle est une colonne vertébrale qui maintient debout celles et ceux qui savent la voir et la reconnaître, un de ces fameux tuteurs de résilience pour reprendre l’expression de Boris Cyrulnik.
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13 avril 2020 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation.
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