Ce 2 février, c’est, comme chaque année, la journée mondiale des zones humides. « Depuis bientôt 40 ans, la France s’est engagée à préserver les zones humides sur son territoire, notamment à travers la signature de la convention internationale de Ramsar », peut-on lire sur le très officiel site www.zones-humides-eaufrance.fr et à peu près la même chose sur le site du ministère du développement durable. Près de 70 % des zones humides françaises ont disparu depuis 1900 et ce n’est pas fini, puisque notre cher premier ministre s’est mis dans la tête d’en faire disparaître une, magnifique, pour construire son foutu aéroport. Alors pourquoi faire perdurer cette journée qui n’émeut plus personne. Cela ne sera même pas une journée où on parlera des ces zones en souffrance. François Hollande au Mali va occuper toute l’actu. Alors oui, à quoi sert cette journée?
☞ Pourtant, il y a urgence à préserver les zones humides qui subsistent. Elles sont essentielles à la biodiversité mais aussi à la régulation de l’eau. Leur assèchement et la suppression des haies participent des problèmes d’inondations et autres catastrophes naturelles.
On doit cet étang couvert de nénuphars à la LPO et au WWF qui l’ont racheté en 2007 afin d’offrir une pouponnière aux guifettes moustac et aux très rares guifettes noires. Ces élégants oiseaux qui nichent sur les tapis flottants de nénuphars sont ainsi devenus le symbole de la Brenne qui accueille la plus grande colonie de France.
Les zones humides sont essentielles dans l’équilibre naturel mais elles forment aussi de très beaux paysages très divers. Ci-dessus, la Brière.
Et ici, dans le Lot, le gouffre de Saint Sauveur est entouré d’une végétation luxuriante. Avec les eaux vertes, on pourrait se croire en zone tropicale!
Les estuaires sont également des zones primordiales. Ici en baie de Somme, les limicoles, huîtriers-pies, barges à queue noire, chevaliers gambettes et des canards pilets font partie des hivernants.
Cette foulque macroule couve dans les marais de Bourges (18).
Cette grande aigrette qui va d’un bon pas a été photographiée en Camargue
Et voilà le grand mal-aimé. Avant-hier, j’ai découvert un cadavre de grand cormoran au centre d’un étang privé à 7 kilomètres de chez moi. Il avait été installé sciemment par les pêcheurs afin de servir de repoussoir aux oiseaux. C’est qu’aujourd’hui, il n’est pas question de partager… tout pour l’homme qui veut profiter de tout ce qui est dans la nature sans même se rendre compte qu’à ce jeu, bientôt, il n’aura plus rien.
Les zones humides, c’est bien sûr l’eau mais aussi la végétation. L’homme fait disparaître les nénuphars comme on l’a vu plus haut mais aussi les roselières. Pourtant, ce biotope est essentiel pour bien des espèces qui s’y reproduisent.
Des oiseaux mais aussi des tas d’insectes notamment les libellules.
La salicaire illumine les berges de ses touffes violettes.
Quant aux sphaignes, ces fascinantes mousses gorgées d’eau, elles ne se trouvent que dans les milieux acides, les tourbières par exemple. Elles cohabitent avec les droseras, des plantes carnivores.
Bref, il faudrait des pages, un livre voire une encyclopédie pour décrire la diversité et la richesse de ces lieux magiques. J’espère vous avoir convaincu et sensibilisé en image.
☞ A lire le très intéressant n° de Etudes & documents » n° 23 sur l’évaluation économique des services rendus par les zones humides paru en juin 2009 sous l’égide du Ministère du Développement Durable. Il est stipulé p.7 que 67% des zones humides françaises ont disparu entre 1900 et 1993 et que l’état (pollution, etc.) de celles qui restent est assez déplorable.
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01/02/2013 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation