Chaque 1er juin, la foire de Pesselières, un petit hameau du Cher, non loin de Sancerre, est un événement que beaucoup ne manquerait pour rien au monde. Elle perdure depuis le Moyen-Âge mais le temps d’une matinée seulement.

☞ Des centaines de camelots s’installent dans le petit hameau et des milliers de visiteurs arpentent ses rues habituellement si calmes. De fait cette tradition qui s’est maintenue naturellement est chère au cœur des habitants de Pesselières qui ont pris conscience qu’ici il y avait quelque chose de singulier qui avait refusé de s’éteindre face à la modernité.

Le moulin à huile en un un bel exemple. Autrefois, dans ce pays riche en noyer, il y avait un moulin dans chaque village. Aujourd’hui, il en reste pratiquement plus. Mais à Pesselières, on amène encore ses cerneaux de noix et on revient quelques jours plus tard récupérer « son » huile faite à son goût.

A la retraite à 80 ans de son oncle, Guy Millérioux, docteur en biologie, passionné d’arbres, a décidé de quitter l’agro-alimentaire pour reprendre le moulin qui, croyait-il appartenait à sa famille depuis deux cents ans. Mais très récemment, la découverte d’un acte de vente a montré que ce n’était pas depuis deux siècles mais quatre!

Sa sœur Irène est venu le rejoindre. Tous les deux offrent un accueil chaleureux aux berrichons de leur connaissance mais aussi aux touristes de passages. Ce qui les caractérise tous les deux, c’est leur passion pour leur petit coin et le désir farouche de le préserver. Ils sont membres très actif de l’association des amis de Pesselières qui éditent un petit journal qui paraît tous les deux mois. L’histoire du hameau qui dépend de la commune de Jalogne est au centre de cette parution. Ils ont aussi restauré une soirée « calons » où toute la communauté vient décortiquer les noix. Le résultat de cette soirée collective est une cuvée spéciale des amis de Pesselières dont les bénéfices reviennent à l’association.

L’autre atout de Pesselières est son château. L’actuel propriétaire l’a restauré et l’a fait inscrire aux monuments historiques, une inscription qui préserve aussi son environnement bâti et naturel.

Le parc est maintenant ouvert au public et bientôt les visiteurs pourront découvrir aussi un jardin moyenâgeux – faut attendre que ça pousse un peu!

Si je vous invite aujourd’hui à aller à la foire de Pesselières et de découvrir le hameau, c’est que je trouve que son dynamisme est exemplaire. Tant de patrimoine bâti et naturel se dégrade à toute vitesse. Les beaux murs de pierre de mon village sont en train de disparaître les uns après les autres pour être remplacés par des haies de thuyas, cet hideux béton végétal!

Et, effet boule de neige oblige, un couple de maraîchers bio est venu s’installer et tout récemment, un ferronnier d’art. Enfin  Guy Millérioux a initié un conservatoire de fruitiers pour sauver toutes les vielles espèces elle aussi en voie de disparition, une initiative parrainé par le conservatoire pomologique du Berry.

☞ Huilerie Millérioux – tél.: 02 48 72 90 12 – ouvert du lundi au samedi 9h-12h et 14h-18h. En juillet, août et septembre, ouvert seulement le mardi et le samedi.
☞ Château de Pesselières – tél.: 02 48 72 90 49 – ouvert du mercredi au samedi du 24 avril au 3 août et du 28 août au 31 octobre – 10h-12h30 et 14h-18h – tarif: 5 € – www.pesselieres.com
☞ Ferme de La Huerta, chemin des Poteries – François Reveau, maraicher bio – tél.: 02 48 72 84 83 – vente à la ferme le vendredi après-midi
☞ Atelier de Mehdi Harzallaoui (ferronnier, ciseleur), 6 chemin des vignes

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29/05/2013 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation