J’étais à Sète ce week-end pour l’assemblée générale de l’AJT, l’association de journaliste de tourisme à laquelle j’appartiens. C’était mon troisième séjour là-bas et je dois dire que je plus je vais dans cette ville, plus je l’aime. Il y règne l’ambiance active des ports. Les journées sont rythmées par la sortie et le retour des pêcheurs que ce soit en mer ou sur l’étang de Thau.
Un de mes lieux préférés est le musée international des Arts Modestes, le Miam, un délicieux programme rien qu’avec le nom! Bric-à-brac incroyable de toutes les babioles de notre quotidien d’hier et d’aujourd’hui, des petites voitures à la boîte de petits pois Bonduelle, des bondieuseries aux kitcheries souvenirs… un savant désordre de fait, très organisé. Tout est lié dans un délire d’idées finalement loin d’être délirant! Je parle en connaissance de cause, j’ai eu la chance de faire la visite avec Bernard Belluc, un des deux fondateurs – l’autre c’est Hervé DiRosa – et c’était absolument génial. Bernard est le collectionneur par qui tout est arrivé car c’est lui qui a réuni tous ces objets bien avant le projet. Rassurez-vous même sans guide, le charme opère. J’ai découvert le musée en 2004, j’y suis retournée en 2006 et j’y retournerai encore. Il y a des endroits comme ça, qui ne s’épuisent pas, où chaque visite en appelle encore une autre.
De fait, ce musée ne pouvait être qu’à Sète car l’une des singularités de la ville est d’engendrer des créateurs célèbres mais pas n’importe lesquels, Paul Valéry, Georges Brassens, Agnès Varda, Robert Combas ou les frères Di Rosa… Il y a aussi François Liguori, le créateur de Pescatore. Au départ, la particularité des ses objets étaient d’être fabriqué avec du métal qui avait séjourné dans l’étang de Thau. L’eau salée donnait une patine et une couleur particulière qui ont participé au succès. Aujourd’hui, mondialisation oblige, les lampes et les meubles sont fabriqués en Tunisie.
Le canal royal traverse la ville. Tout au long des quais s’égrènent cafés, restaurants et boutiques. On y trouve aussi deux hôtels très sympa, le Grand Hotel et l’Orque Bleue. Des gros bateaux y sationnent. Ce sont des thonniers. Au contraire des chalutiers, ils n’ont pas de poulies pour remonter les filets mais un petit bateau, qui sert à cerner les thons. Selon un projet, ils devraient aller s’installer ailleurs… Moi, je pense que leur départ banaliserait le centre ville. Il resterait joli mais perdrait de son caractère et deviendrait un lieu purement touristique, c’est à dire lisse.
Le port de pêche, très actif, est un paradis pour les goélands leucophée. Un adulte et un jeune de l’année s’affrontent à propos des restes de poissons qui viennent d’être jeté par dessus bord par les pêcheurs qui nettoient leur bateau. De fait, le jeune s’exerce à impressionner mais il renoncera très vite.
A l’opposé, au bout du canal royal, c’est la Pointe-Courte, le pittoresque quartier de pêcheurs de l’Etang de Thau. A cette époque de l’année, les dorades venues se reproduire dans l’étang repartent pour le grand large par les trois passages avec la méditerranée, les graus, véritables poumons de l’étang. Quelle aubaine pour les pêcheurs qui sont parfois si nombreux que les lignes, quelquefois s’emmêlent, provoquant des éclats de voix et de gros mots.
Les nombreux ruisseaux qui l’abreuvent en eau douce et en alluvions et l’apport d’eau salée de la Méditerranée font de l’étang de Thau, un écosystème original. Avec ses herbiers de zostères et ses champs d’ulves (algues), il offre un refuge à de nombreuses espèces dont les hippocampes. Leur tête sont perpendiculaire à leur corps et ils nagent à la verticale. Son mode de reproduction est assez unique. Madame dépose les œufs fécondés par monsieur dans sa poche incubatrice grâce à un tube de ponte qui évoque un pénis. Cette poche ventrale paternelle peut contenir jusqu’à une centaine d’œufs. A la fin de la gestation, il se contorsionne afin de les expulser par petits groupes, au moyen de contractions abdominales apparemment pénibles qui évoquent un véritable accouchement!
Mais l’étang de Thau doit surtout sa réputation à ses huîtres et ses moules. Les 600 établissements conchylicoles produisent environ 12 000 tonnes d’huîtres par an. Une visite au musée de l’Étang de Thau m’a appris qu’il y a 20 millions d’années, Bouzigues était déjà le pays de l’huître! Et pour les déguster, n’hésitez pas à vous rendre au mas conchylicole La Grande Bleue, les coquillages y sont cuisinés sous toutes les formes. Dégusté avec un Picboul, un vin blanc de la région, bien frais, c’est absolument divin. J’ai testé.
L’étang de Thau, c’est aussi une foultitude d’oiseaux: avocette élégante, échasse blanche, mouettes rieuses, flamands roses, chevaliers gambettes… Ces trois aigrettes garzettes, résidentes permanentes, ont adopté le port de pêche de la Pointe courte.
Pour votre séjour
S’y rendre:
TGV direct depuis Paris ou Lyon
Se loger:
Moi j’ai un grand grand faible pour le Grand hôtel. Idéalement situé le long du canal royal, il est entièrement décoré par Pescatore. En deuxième position, je place l’Orque Bleue tout aussi idéalement situé mais à l’autre bout du canal, face au port.
Et pour un séjour bucolique auprès de l’Etang de Thau, pas d’hésitation, choisissez les chambres d’hôtes de charme du Domaine de la Bellonette.
Gourmandises:
Difficile de choisir entre la Tielle, tourte à base de calamar, et la Macaronade, des pâtes enfin, je veux dire, une sauce! Alors mieux vaut goûter ces deux spécialités sètoise.
A Marseillan, sur les bords de l’étang de Thau, le Noilly Pratt est fabriqué sur son site d’origine depuis 1850. Offrez-vous l’ambré ou le rouge, ils ne sont disponibles que localement!
Autre incontournable de la région, le muscat. Je vous recommande sans hésitation Le Mas Rouge à Vic-la-Gardiole. Adresse très classe, accueil chaleureux et produit remarquable.
Plus d’infos:
Office de Tourisme de Sète: 04 67 74 71 71
© Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation
Le dynamisme est surprenant pour une ville portuaire de cette envergure, grand choix de commerces et d’activités, bons réseaux de transports urbains et suburbains surtout pour aller vers les plages, facilités d’accès par le tgv. Même l’autoroute passe à proximité. Population autochtone très sympathique et serviable à mon goût. La tielle sétoise est un plat incontournable, le spectacle des joutes est une institution à part entière qu’il ne faut pas négliger.
J’ai été très heureuse de lire cet article. Mes grands-parents paternels étaient sétois et dorment à présent paisiblement au cimetière marin. J’ai passé toutes mes vacances à Sète durant mon enfance et ma jeunesse. Je me souviens avec émerveillement des dimanches passées à la baraquette (cabanon ) au Mont-Clair et des retraites au flambeau le 15 août autour de la chapelle… Les bateaux de pêche accostaient alors au bord des quais et les grandes caisses pleines de thons et de baudroies y étaient directement débarquées : c’était la sortie incontournable après la plage !
Bonsoir Danièle,
Une très belle ville, des paysages marins sympas. Le musée Brassens, le mont Saint-Clair, et pas très loin Bouzigues et sa plage préservée et son restaurant le grand bleu, le pépinièriste des jardins secs Phiippi à l’entrée de la ville de Mèze, et la villa Loupian ( site de mosaiques romaines)
Plus loin la jolie ville de Pézenas, et ses maisons du 15 ème siècle et son marché animé du samedi matin.
Une belle région maritime
Yveline
https://passion-jardin.over-blog.net/
Une bien belle petite ville de vers chez moi! Très pittoresque.