Sewen : les sortilèges d’un lac

Il y a tout juste un an, j’étais en Alsace, au bord du lac de Sewen, en reportage pour le magazine, La Salamandre. Je ne connaissais pas du tout l’endroit. J’ai eu un vrai coup de foudre. L’article vient de paraître. Je peux donc vous dévoiler ce lieu absolument magique.

☞ Là, c’était mon endroit préféré. Je m’asseyais et je me laissais imprégner par cette incommensurable beauté. J’ai passé trois jours à hanter les rives du lac, au petit matin, au zénith, en fin de journée et même la nuit. Je ne me suis pas lassée. Au contraire, je ne rêve que d’y revenir.

Toutes sortes de libellules et de demoiselles  décrivaient pour moi seule d’émouvants cœurs copulatoires.

Et puis, il y avait des tas de criquets. J’adore ces petits insectes un rien effrontés, qui vous observe sans ambages et se contente de tourner autour de leur tige, croyant ainsi disparaître à vos yeux. Et c’est bien le cas, pour le commun des mortels qui ne remarquent pas ces créatures mimétiques.

Une couleuvre à collier qui ondule à la surface de l’eau créant des mini déferlantes argentés, cela suffit à me combler de bonheur.

Je n’étais pas seule au bord du lac. Les pêcheurs l’habitent aussi. Certains s’aventurent sur les tremblants, véritables radeaux de végétaux flottants aux mailles serrées, qui s’enfoncent à chaque pas car Sewen est un lac de tourbière.

Ce qui frappe à Sewen, c’est l’incroyable transparence de l’air et le miroitement.

Les arbres s’y reflètent de manière si parfaite que, parfois, on ne distingue plus, le feuillage réel de son double.


Le lac est alimenté par une petite rivière, la Seebach qui vient du lac d’Asfeld, un peu plus haut. On y trouve beaucoup de vers porte-bois, larves de phryganes. Avec un peu de chance, on y découvre le chabot, un petit poisson qui vit caché au milieu des pierres.


Sur le lac vit une famille de castors, une des rares en Europe à vivre dans une hutte car, ici, dans la tourbière, il n’y a pas de berges qui lui permette d’avoir un terrier avec accès sous l’eau. J’ai vu la hutte qui ressemble à un énorme tas de branchages. Pas très spectaculaire finalement. Et puis, je suis allée, à la recherche de ses traces. Heureusement, j’avais un guide pour me diriger dans la tourbière. Nous avons trouvé des crayons – c’est ainsi que l’on nomme les morceaux de bois taillés par le castor, un barrage et même des traces de pattes toutes fraîches dans la boue. Mais je n’ai pas vu le castor. Les pêcheurs très matinaux, sur leurs barques, ont davantage de chance de le voir.


Le lac est bordé d’une forêt sur éboulis essentiellement constituée de hêtres et de sapins.


Juste pour le plaisir, ces champignons sur un arbre mort et quelques mousses.

A cette période, il n’est pas rare de rencontrer de jeunes grenouilles rousses.  Elles ont quitté leur mare natale et rejoignent les sous-bois où elles vont demeurer jusqu’au printemps prochain qui les ramènera auprès de leur mare, le temps de la saison des amours.

La plus belle vue sur le lac de Sewen et la vallée de la Doller se découvre depuis le sentier pédagogique du ballon d’Alsace.

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A lire mon article paru dans la Salamandre n° 211 – Août-septembre 2012
Le dossier de ce numéro est consacré au Castor, pur hasard!

Pour lire l’ensemble du reportage, vous pouvez commander le numéro (6€)  sur www.salamandre.net

03/09/2012 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation

 

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