Archives par mot-clé : écologie

Lutter contre l’éco-anxiété avec Élise Rousseau

Elise RousseauPour bien commencer l’année, je vous invite à découvrir la nouvelle bande dessinée d’Élise Rousseau. Nous y retrouvons Poune la narratrice, Nono son petit ami et surtout Cocotte, la petite poule écolo. Après de nombreuses remises en questions (Mais pourquoi j’ai acheté tout ça ?), Cocotte et sa maîtresse se sont fait une maison écologique (Ecocooning). Oui mais voilà, malgré leur engagement actif, le monde ne va pas mieux.

Cocotte est prise d’une angoisse existentielle à l’idée qu’elle serait mangée en cas d’effondrement consulte un psy et projette de créer l’association de défense des vers de terre ! L’arrivée d’un grand coq rien que pour elle la remet sur la voie de la joie de vivre. Il y a aussi Léa, la filleule, ado engagée et désespérée par l’état du monde, le député qui teinte d’un peu d’écologie  son programme, le consumériste égoïste qui finit par prendre conscience de la pollution et n’en dort plus et puis, bien sûr, le psy.

Au-delà de cette fantaisie irrésistible, Élise Rousseau dresse un vrai état des lieux pas vraiment réjouissant c’est pourquoi elle donne plein de conseils très sérieux pour ne pas baisser les bras devant l’ampleur des dégâts car c’est essentiel. « Finalement peut-être qu’aujourd’hui la nature ne nous laisse pas le choix : si on veut survivre, on va être contraints de vraiment devenir de meilleurs êtres humains », conclut Poune bien décidée à relever le défi. Et vu tous les arguments déployés, on est prêt à la suivre !

L’éco-anxiété ne passera pas par moi par Élise Rousseau, éditions Delachaux & Niestlé, 96 pages, 15,90 €

Recyclage, le grand enfumage

recyclage, le grand enfumageJe ne veux pas vous casser le moral, mais il faut bien reconnaître qu’après les énergies vertes, c’est le recyclage qui ne tient pas ses promesses comme le démontre  Flore Berlingen dans Recyclage, le grand enfumage – comment l’économie circulaire est devenue l’alibi du jetable  paru aux éditions de l’Échiquier. De fait, dès que l’industrie s’empare d’un processus vertueux, elle le transforme en business avec toutes les dérives qui vont avec. L’auteur de ce petit bouquin édifiant a réalisé avec un bel esprit synthétique une analyse sans appel. ☞ lire la suite

La face cachée des énergies vertes

Les énergies vertes sont loin d’être aussi vertueuses qu’elles le promettaient. Objet d’un intense business, elles sont aussi à l’origine d’une immense pollution délocalisée liée notamment à l’extraction des métaux et terres rares nécessaires à leur fonctionnement. La pilule peut paraître amère.  Le documentaire de Jean-Louis Perez et Guillaume Pitron (auteur de La guerre des métaux rares LLL éditions, 2018) part de la voiture électrique tellement prisée par nos gouvernants et présentée comme une solution  essentielle au réchauffement climatique. Leur enquête nous conduit, entre autres, au Chili, en Bolivie, en Norvège, en Chine…  À voir absolument.

La face cachée des énergies vertes a été diffusée sur Arte le 24 novembre. Cette enquête sera rediffusée ce 16 décembre et est en accès libre sur internet jusqu’au 22 janvier. ☞ voir le documentaire

A lire aussi, l’enquête en 3 volets sur la voiture électrique parue sur Reporterre ☞ 123

La 5G, un gouffre énergétique programmé

Ceux qui me connaissent savent que je prône et pratique dans la mesure du possible la sobriété numérique. L’état de connexion permanente est une réalité quotidienne pour bon nombre d’entre nous, y compris un grand nombre d’adeptes la sobriété heureuse. Certes internet est un outil formidable mais à condition de savoir l’utiliser à bon escient. Internet serait l’équivalent mental de la malbouffe selon Rob Hopkins.* lorsqu’il est surconsommé. J’adhère assez à cette comparaison. Mais outre cette dépendance malsaine, le pistage de nos données, la surveillance de nos faits et gestes, la manipulation mentale, le tout numérique est un gouffre énergétique. Et la 5G à venir va être de ce point de vue une véritable catastrophe. Je vous renvoie à l’article de Guillaume Dupuis publié sur Reporterre ce 24 octobre 2020.
lire l’article
* Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? par Rob Hopkins, Actes Sud – Domaine du possible

Planète Nièvre : La méthanisation, usine à gaz ou bonne pratique ?

Transition énergétique oblige, la méthanisation a le vent en poupe. Comment cela fonctionne ? Imaginez une grosse marmite. A l’intérieur de la matière organique, lisier, fumier, résidus de l’industrie agroalimentaire, déchets d’abattoir, cultures intermédiaires, paille… et des bactéries qui travaillent à la transformation de toute cette matière. A la sortie : du biogaz et du digestat. Le biogaz est soit épuré et injecté dans les réseaux de gaz naturel, soit il est converti en électricité par un moteur relié à un générateur et l’eau de refroidissement du moteur alimente un réseau de chauffage. C’est ce qu’on appelle de la cogénération. Le digestat, lui, est répandu dans les champs en tant qu’engrais.

Le principe du méthaniseur à la ferme remonte aux années 1950. Le paysan valorisait son fumier et gagnait en autonomie énergétique. Mais la méthanisation étant aujourd’hui fortement subventionnée, donc favorisée par les politiques, les industriels s’en mêlent. Or, un méthaniseur, il faut le nourrir 24 heures sur 24. Plus il est gros, plus la quantité d’intrants augmente. D’où proviennent les déchets organiques, que contiennent-ils ? C’est d’autant plus important qu’au final le digestat est répandu sur les sols agricoles. Le développement des cultures intermédiaires destinées à nourrir le digesteur pourrait bien prendre la place des cultures nourricières. Enfin, quel devient l’intérêt de la méthanisation, si des dizaines de camions parcourent des centaines de kilomètres pour l’approvisionner. Le bilan carbone du gaz « vert » pourrait bien être inversé.

Avec la participation de Philippe Abrahamse, directeur de la Ferme de l’Abbaye de la Pierre qui vire à Saint-Léger Vauban (89), Fabrice Berger, vice-président de Nevers agglomération en charge notamment de l’efficacité énergétique et du plan Climat Énergie Territorial
, Frédéric Maillault éleveur à Devay et, des élus, Philippe Perrette de DualMétha, cofondateur de Helioprod et porteur du projet d’un gros méthaniseur à Prémery, Gérard Voisine, Vice-Président à la communauté de communes Les Bertranges, en charge de l’économie

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