Archives par mot-clé : économie

L’écologie de production

« L’écologie de production », voilà une formule directement sortie des neurones de notre président omnipotent. Quelle trouvaille ! Croit-il donc par la juxtaposition de ces deux mots pouvoir séduire à la fois les personnes sensibles aux problèmes écologiques et les adeptes de l’économie néo-libérale qui ne jurent que pas la croissance ?  A bien y réfléchir, ça n’a aucun sens et cela n’a pas échappé à l’économiste Maxime Combes dont je vous invite à lire l’interview sur Reporterre.

Maxime Combes : « Emmanuel Macron veut disqualifier les pensées écologistes »

L’économe symbiotique par Isabelle Delannoy

Economie-symbiotiqueVoilà un livre paru chez Actes Sud à découvrir  absolument au seuil d’une nouvelle année, moment traditionnellement plein de bonnes résolutions. C’est quoi l’économie symbiotique ? Une économie qui couple les activités humaines avec la croissance des écosystèmes et des liens sociaux, nous explique Isabelle Delannoy. La richesse naît de la coopération et non plus uniquement de la compétition. L’horizontalité et la gouvernance coopérative sont à la base de cette nouvelle économie en émergence dans le monde entier. C’est assurément une vraie révolution, une autre façon de voir et de vivre la vie qu’il faudrait appliquer au plus vite. ☞ lire la suite

La première monnaie locale à Lignières (18) il y a 60 ans

Au début des années 1950, Lignières, une petite ville du Berry, végète. Refusant la léthargie qui gagne leur ville, Pierre Tournadre (horloger), et Georges Lardeau (directeur du cinéma), veulent que Lignières se redresse ! Ils se heurtent à une municipalité vieillissante et à un maire “indétrônable”, ils constatent que toutes les idées nouvelles sont rejetées sans examen. Mais eux, veulent relancer une économie intra-murros.

le 26 avril 1956 est déclarée au “Journal Officiel” la “Commune libre de Lignières en Berry” (aucune loi ne régit les communes libres qui s’administrent … librement). Les deux amis ouvrent une mairie dans un des commerces abandonnés de la Grande-Rue, Pierre Tournadre est maire et Georges Lardeau, secrétaire. L’aventure commence et quelle aventure: une monnaie locale bien avant l’heure. Et cela va marcher, incroyablement.

La belle aventure durera deux années. La Banque de France s’inquiète du succès de cette initiative et envoie la Police Judiciaire en 1957 pour une enquête car “l’État seul a le droit de frapper monnaie”. Les inspecteurs repartent comme ils étaient venus, sans trouver rien d’illégal, les bons étant couverts par un dépôt en banque. Mais à la fin; les hautes instances de l’Économie mettent les pieds dans le plat pour que s’arrête cette monnaie parallèle. Cela marchait trop bien !

J’ai découvert cette belle histoire sur Gilblog qui annonce par la même la création d’une nouvelle monnaie locale en Berry en 2016. Lire l’article ☞ ici.

Les marchands de doute

Le livre de Naomi Oreskes et Erik M. Conway, historiens des sciences, est paru au printemps 2012, trop discrètement. Je n’ai découvert son existence qu’en fin de l’année. Et pourtant, c’est un livre remarquable. Discréditer la science, saper la réputation des scientifiques et entretenir la controverse avec l’aide de soi-disant « experts indépendants », telle est la stratégie des « marchands de doute ». Et ça marche. Le réchauffement climatique, malgré ses effets qui commencent à se faire sentir, est toujours taxé, par certains, de supercherie. Il en a longtemps été de même pour les effets du tabac sur la santé. Cet exemple historique est intéressant car plus personne aujourd’hui ne remet en cause les conséquences néfastes du tabac non seulement sur les fumeurs eux-mêmes mais aussi sur ceux qu’on appelle les fumeurs passifs. Le but de ces manipulateurs est de retarder toute réglementation, afin de pouvoir encore et toujours faire du fric sur le dos de l’humanité. Après moi le déluge, en quelque sort. ☞ lire la suite

Jersey, paradis fiscal!

A lire dans le Monde Diplomatique de décembre, un dossier édifiant intitulé « La tourmente financière vue d’un paradis fiscal » ou la chronique des jours ordinaires à Jersey. J’y ai appris, entre autres, que là-bas, les riches pouvaient carrément être exemptés d’impôt mais pas les pauvres! En contrepartie, ils verseraient ce qu’ils veulent aux associations locales. Comme ça, en plus, ils peuvent se croire généreux! Je suis peut-être naïve mais je suis réellement scandalisée par la logique démente qui prévaut chez les dirigeants de cette île ! Michael Dun, un historien local choqué de voir son île « capturée » par l’industrie offshore, s’est lancé dans une étude sur l’histoire de la piraterie. Il résume bien la situation: « La piraterie est une vieille tradition chez nous. Autrefois, les îles Anglo-Normande servaient de refuge aux boucaniers des mers; aujourd’hui elles servent de paradis aux pirates de la finance ».