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Nature Nièvre : le chat forestier


Si vous faites une balade en fin d’après midi, tendez bien l’oreille. Il se pourrait que vous entendiez des miaulements rauques et des feulements plus doux. C’est la saison des amours chez les chats forestiers. Et si vous avez beaucoup de chance, peut-être pourrez vous même les observer. Tout occupés à se séduire, ils oublient quelque peu leur discrétion légendaire.

Pelage gris clair très peu rayé avec souvent une petite tache blanche sous la gorge, ligne dorsale noire bien visible qui court le long du dos, queue très touffue, cerclée d’anneaux sombres, se termine par un manchon noir, le chat forestier est bien reconnaissable. Mais évidemment, si la vision est trop furtive, on peut facilement le confondre avec un chat haret, c’est à dire un chat domestique redevenu sauvage.

Quelle est la différence vous demandez vous entre un chat sauvage et un chat redevenu sauvage ? C’est génétique. Notre matou domestique est issu du chat ganté d’Afrique qui a sans doute été domestiqué pour la première fois en Egypte alors que le chat forestier est un vrai européen, originaire de nos contrées. Il s’agit donc de deux sous-espèces bien distinctes.

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Sangliers – Géographies d’un animal politique

SangliersD’animal sauvage, le sanglier est devenu animal cynégétique, nous expliquent Raphaël Mathevert et Roméo Bondon, les auteurs d’un livre sur « la bête noire » paru aux éditions Actes sud, dans la très intéressante collection  « Monde sauvage ».

Ce changement de statut remonte aux années 1970. La responsabilité des chasseurs ne fait aucun doute. Lorsque le petit gibier (perdrix, lièvres, lapins) a commencé à disparaître à cause de l’agriculture industrielle et l’utilisation massive des pesticides, il était urgent de proposer aux chasseurs potentiels du gibier à tirer. Pourquoi pas du gros, sangliers et cervidés ?

L’idée a fait son chemin et tout a été fait pour que ce gros gibier se multiplie. La réussite a été au-delà de leurs espérances puisque, aujourd’hui, le « cochon » est partout. L’évolution du nombre des animaux abattus annuellement sur l’ensemble du territoire est significative : 35 000 individus au début des années 1970, 800 000 en 2020 « soit une multiplication par 23 en cinquante ans », soulignent les auteurs. Une augmentation qui pose question d’autant qu’une telle évolution est tellement « contraire aux tendances observées pour la plupart des espèces sauvages aujourd’hui. »

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Sangliers – Géographies d’un animal politique, par Raphaël Mathevert et Roméo Bondon, Éditions Actes Sud – Monde sauvage, 208 pages, 22€  – www.actes-sud.fr

Renards – Les mal-aimés par Pierre Rigaux

« Le parti de cet ouvrage est celui d’une approche basée sur la science, incarnée dans l’immersion sur le terrain », prévient l’auteur dans son avant-propos et c’est ce qu’il s’efforce de faire tout au long du livre. Le naturaliste de terrain raconte une histoire qui commence en hiver, lorsque les cris des renards en rut déchirent la nuit. Les jours de neige au lever du jour, un peu de patience et beaucoup de discrétion, et puis le voilà qui se montre d’un coup à la sortie du bois tout au fond de la prairie. Il regarde le sol autour de lui. Il penche légèrement la tête d’un côté puis de l’autre. « Après un long moment, le renard bondit presque à la verticale et retombe en avant, tel un plongeur, tête la première entre les pattes antérieures tout droit dans la neige, si bien que la moitié de l’animal disparaît sous la surface, littéralement plantée dans le tapis. »

Ainsi, au fil des pages et des saisons, le renard vit sous la plume de Pierre Rigaud. On le voit, on le devine, on le comprend mieux. Savez-vous que « ce n’est qu’au Moyen-Âge que l’animal fut associé au nom de renard avec le Roman de Renart. Le prénom de l’animal-héros de littérature fut si populaire qu’il devint le nom de l’animal réel en langue française.» Avant, on l’appelait goupil. On découvre aussi ses cousins : le renard polaire ou arctique, le fennec ou renard des sables, le renard de Rüppel qui vit au Niger. Le renard du Tibet, le renard du Bengale et le renard corsac habitent le continent asiatique.

La fin du livre fait référence à son statut d’ESOD (espèce susceptible d’occasionner des dégâts), la nouvelle appellation des nuisibles ce qui donne droit aux chasseurs, piégeurs, déterreurs de le poursuivre et de l’exterminer 365 jours par an. Haine obsessionnelle ou plaisir de tuer ? Ses ennemis l’accusent de tous les maux tandis que ses défenseurs se font de plus en plus nombreux. «Ils ne sont pas nos ennemis, pas non plus nos frères. Ils sont seulement des animaux comme nous », conclut Pierre Rigaux.

Enfin, mention spéciale pour les magnifiques photos réalisées par des photographes animaliers passionnés comme Fabrice Cahez, Frédéric Desmette, Jean-François Hellio, Nicolas Van Ingen et bien d’autres qui ont tout en commun d’être diffusés par l’agence Biosphoto. Cette richesse iconographique fait de ce très beau livre un cadeau idéal  pour les amoureux de ce bel animal et de la nature en général.

Éditions Delachaux et Niestlé, 240 pages, 34,90 €
www.delachauxetniestle.com

Nature Nièvre : La taupe

La taupe a tendance à mettre le gazon et les planches de culture sens dessus dessous. Alors forcément, elle est mal aimée voir détestée des jardiniers. Pourtant elle leur rend bien des services en aérant le sol et en consommant tout un tas d’indésirables. Elle ne s’attaque pas aux racines contrairement au campagnol mais il est vrai que les petites plantules des semis récents ne résistent pas à son passage juste en dessous du rang. Parfaitement équipée pour vivre sous terre, elle est capable d’étonnantes prouesses.

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Nature Nièvre : le raton laveur


Originaire d’Amérique, le raton laveur est arrivé en France, il y a environ un siècle. Avec son masque noir qui lui donne un air de brigand, son pelage épais et sa queue annelée, il est facile à reconnaître. Espèce dite invasive, il a été classé nuisible en 2016. Pourtant, notre pays ne dispose d’aucune donnée sérieuse sur l’impact de sa présence ! On lui reproche de s’attaquer aux œufs dans les fermes, de ravager les vignes et les vergers, de voler le miel des ruches et de perturber l’équilibre naturel en détruisant les nichées. Ses ennemis l’accusent également d’être prolifique car les portées sont de 3 à 8 petits mais il ne se reproduit qu’une fois pas an et nombre d’entre eux n’atteignent pas l’âge adulte d’ailleurs, même là où il est bien implanté, notamment dans l’Est de la France, les populations restent assez faibles.

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