Une nouvelle enquête de Fabrice Nicolino qui sans relâche dénonce l’empoisonnement collectif à grande échelle orchestré par les industriels vient de paraître aux éditions Les liens qui libèrent. L’histoire est la même à chaque fois : des mensonges éhontés, des conflits d’intérêts et une âpreté au gain sans scrupule. Leur alerte auprès des autorités sanitaires étant restée sans réponse, neuf scientifiques dont Pierre Rustin, directeur de recherches à l’Inserm ont signé en avril 2018, un article dans Libération pour alerter publiquement les autorités sanitaires des risques potentiels présentés par une nouvelle famille de pesticides appelés SDHI et demander la suspension de ces derniers. Ces pesticides que personne ne connaissait jusque là sont épandus partout en France. Utilisés sur de très grandes surfaces agricoles comme fongicides, ils agissent en bloquant une enzyme nécessaire à la respiration cellulaire, présente non seulement chez les champignons et les moisissures ciblés mais aussi chez les humains. Ils peuvent entraîner la mort des cellules en causant de graves encéphalopathies ou au contraire une prolifération incontrôlée des cellules provoquant des cancers non seulement chez ceux qui les épandent, mais possiblement aussi chez les consommateurs qui les retrouvent dans leur assiette. ☞ lire la suite
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Coquelicots et lutte pour le climat, marions les !
« Comment pourrait-on supporter d’avoir détruit l’Empire des pesticides si le monde était transformé en fournaise ? » Fabrice Nicolino, président de « Nous voulons des coquelicots » propose aux groupes locaux des Coquelicots d’organiser un mariage festif entre les Coquelicots et la mobilisation contre le dérèglement climatique. Une évidence qu’il vaut mieux formuler, en effet.
Le mouvement des Coquelicots a été lancé le 12 septembre 2018. Entre 700 et 800 rassemblements simultanés ont lieu le premier vendredi de chaque mois devant les mairies de notre pays, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes. Chaque mois. Et 720.000 femmes et hommes ont déjà rejoint l’Appel des Coquelicots, qui n’a jamais été une pétition, mais un solennel engagement à l’action. L’objectif est toujours de cinq millions de soutiens en octobre 2020.
☞ lire la tribune de Fabrice Nicolino sur Reporterre
Planète Nièvre : glyphosate, pourquoi tant de résistance ?
Le 15 septembre dernier, 42 députés sur 80 votants ont refusé d’inscrire dans la loi Alimentation/Agriculture, l’interdiction dans les trois ans du glyphosate, herbicide gravement toxique alors qu’une majorité de français ont désormais pris conscience de la dangerosité des pesticides et souhaitent son interdiction. Pourquoi tant de résistance ? C’est ce que nous avons cherché à comprendre.
Pour cela nous avons exploré les arguments des pro-glyphosates qui souhaitent remplacer une molécule par une autre, argumentant également la mise en concurrence déloyale avec les autres céréaliers européens qui eux pourront utilisé l’herbicide pendant encore cinq ans ainsi que les différentes techniques pour s’en passer, labours profonds, rotations plus larges des cultures et aussi semis dans paillis. Nous nous sommes également interrogé sur le rôle ambigu des coopératives qui, à la fois, conseillent les agriculteurs adhérents, leurs vendent semences et produits phytosanitaires et leur achètent leur production, d’autant qu’elles se retrouvent aujourd’hui au sein des grands groupes de l’agroalimentaire qui eux mêmes investissent dans les pesticides. Enfin, nous avons constaté le rôle non négligeable de la mondialisation : pour être concurrentielles, les céréales à l’exportation doivent être produites au plus bas coût, ce que permet le glyphosate. Entre la santé des humains, la biodiversité et l’argent, une fois encore le choix a été fait au profit de l’argent !
Nous voulons des coquelicots
« Ceci n’est pas un livre. C’est un manifeste. Celui de la vie, des coquelicots dans les champs de blé, des oiseaux au bord du chemin, des abeilles » est-il écrit dans le prière d’insérer du livre sorti en même temps que le numéro spécial de Charlie pour accompagner l’appel des 100 pour l’interdiction de tous pesticides. C’est un immense pari que lancent Fabrice Nicolino et François Veillerette. « Nous allons vaincre un système né en 1945 car il n’est fort que de nos faiblesses et de nos reculs. Du jour où viendrait enfin une révolte calme, unanime, durable de la société, nous affirmons que les pesticides et leur cortège de mort disparaîtraient de notre paysage. »
Fabrice Nicolino et François Veillerette se donnent un à deux ans pour réussir et sortir la France du tout chimique. Pour cela, ils appellent à une mobilisation citoyenne générale. « Nous voulons ardemment des coquelicots et nous allons le montrer, pacifiquement, mais puissamment. C’est maintenant ou jamais » lit-on dans l’introduction. Ensuite, les auteurs rappellent les faits depuis le DDT miracle jusqu’au roundup, la mécanique bien huilée du mensonge utilisée par les lobbies, l’inaction sans faille des politiques au service du fric, la chimère du plan Écophyto. Ils rappellent aussi les nombreuses alertes dont la première fut lancée par Rachel Carson en 1962. Qui pensait, il y a seulement dix ans encore, qu’un jour, le printemps pourrait vraiment être silencieux, c’est à dire sans chant d’oiseaux. Aujourd’hui, à voir la vitesse avec laquelle, ils disparaissent, on sait que c’est possible, et pas dans un siècle mais demain ! Ce livre-manifeste s’achève avec le texte de l’appel.
Éditions Les Liens qui Libèrent, 128 pages, 8 €
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Tribunal Monsanto à La Haye
Monsanto est actuellement jugé à la Haye. De fait, il ne s’agit pas d’un procès mené devant une cour formelle et le jugement sera symbolique et non contraignant. Toutefois, ce tribunal est présidé par de vrais juges. L’un des objectifs des organisateurs est de montrer la nécessité d’introduire le concept juridique d’écocide dans le droit international. L’activiste indienne Vandana Shiva, l’avocate française Corinne Lepage, de l’ancien rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation Olivier De Schutter font, entre autres, parti du comité d’organisation.
Bien sûr, la mise en danger de la santé publique sera au centre de ce procès. On sait aujourd’hui que le glyphosate passe par le placenta et atteint le fœtus. Il serait à l’origine de la véritable épidémie d’autisme qui règne aux États Unis et au Canada. Et chaque années, des milliers d’enfants et d’adultes sont contaminés par les pesticides dans le monde entier y compris en France avec pour conséquence cancers, leucémies, maladies auto immunes, etc. Générations futures, présidée par François Veillerette, a testé une journée de repas ordinaires, du petit-déjeuner au dîner. 36 pesticides différents ont été trouvés, 4 pesticides et jusqu’à dix résidus dans les salades et plus de 8 résidus dan le raisin.
Parmi les autres charges qui pèsent contre le géant de l’agrobusiness, la main mise sur le vivant en le brevetant et le harcèlement des agriculteurs. Parmi les témoins, Percy Schmeiser, un fermier canadien, accusé par Monsanto d’avoir utilisé des semences de colza OGM sans avoir acheté de licence. Après des années de poursuites judiciaires et de pression au quotidien, la Cour suprême de justice a donné raison à l’agriculteur. De fait, Monsanto qui possédait de sa propre force de police, faisait régner la terreur chez les agriculteurs et incitait notamment à la délation en échange de cadeaux.
Pour suivre le déroulé de ce procès fondamental, je vous invite à vous rendre sur le site de Reporterre ou celui des JNE (Association des Journalistes pour la Nature et l’Écologie)