Les félins sont à l’honneur sur le grand écran. Après la superbe panthère des neiges, voilà le lynx, un grand prédateur de chez nous. Laurent Geslin vit dans le massif du Jura. Peu importe que ce soit du côté suisse, les animaux ne connaissent pas les frontières. Ainsi, c’est à sa porte qu’il piste le lynx depuis plus de dix ans. Il arrive dit-il à reconnaître un individu grâce à ses traces. Les images sont magnifiques et le suivi des lynx époustouflant. À voir absolument.
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La panthère des neiges : un hymne grandiose à la beauté du monde
La nature la plus sauvage, les paysages immenses du Tibet, la neige et le vent pour décor… Et puis le monde du vivant : les yacks, les étranges antilopes chiru aux cornes infinies, la drôle de tête du renard du Tibet ou du chat manul, et bien sûr, la panthère des neiges, celle qu’on espère, le graal, un rêve pour Sylvain Tesson, un rendez-vous pour Vincent Munier.
Le photographe initie l’écrivain à l’affût. Face à l’imperturbable patience du naturaliste, le grand voyageur bavard, toujours pressé de traverser le monde, prend conscience de l’incroyable indifférence avec laquelle il a traversé des paysages pendant des années sans imaginer qu’ils étaient habités et du nombre de bêtes qui l’ont vu sans qu’il ne s’en soit douté. Ses commentaires en voix off extraits de son livre sont d’une justesse lumineuse.
Derrière la caméra, Marie Amiguet, biologiste et cinéaste, capte la rencontre improbable de ces deux hommes et leur quête commune du prédateur mythique. Les séquences purement animalières bénéficient de l’esthétique élégante de Vincent Munier et sont sublimées par la musique de Warren Ellis et le chant de Nick Cave. Tous ces talents puissants convergent pour une célébration sensible, vibrante et magique de la nature et des bêtes qui l’habitent.
Loups, un mythe vivant
Non, il ne faut pas dire le loup mais les loups car il existe une multitude d’individus avec leur caractère propre et une morphologie différente selon qu’ils sont européens, américains ou africains. Le loup, au singulier, renvoie au mythe, à l’entité ancrée dans nos imaginaires, magique ou malfaisante selon. « Le loup n’existe pas » : Pierre Rigaux annonce la couleur dès les premiers mots du livre qu’il vient de publier aux éditions Delachaux et Niestlé. Il raconte ensuite sa quête et ses rencontres qui se résument parfois seulement à quelques traces. Il dit ses expériences, ses émotions et fait l’état des lieux sur les connaissances actuelles sur cette espèce, biologiques et éthologiques. C’est l’occasion aussi de parler d’autres espèces sauvages : les petits cousins canidés, le chacal et le renard, les proies herbivores, etc. ☞ lire la suite
L’ourse, récit naturaliste de Jean-Paul Thévenin
Le roman du naturaliste et écrivain Jean-Paul Thévenin vient d’être réédité. C’est une excellente nouvelle car ce récit est magnifique. Il se passe dans la Cordillère cantabrique, au nord-ouest de l’Espagne et nous entraîne à la rencontre de l’Ourse Vanessa, le personnage principal. Le lecteur suit la quête de Francis, un naturaliste français et, très rapidement, la fait sienne. Il parcourt avec lui la montagne, frémit devant un indice, se réjouit de la présence inattendue de l’animal se régalant de baies avec son petit. Et puis, il y a Alberto, le berger et braconnier qui fait comme son père, et avant lui son grand-père. Ces deux hommes « sont les représentant de deux mondes qui s’affrontent ; celui de Francis, d’origine citadine pour qui la relation avec la nature était toute empreinte d’affectivité et de contemplation ; et celui d’Alberto, venu du fond des âges, où les hommes luttent contre la nature et les bêtes sauvages comme si leur survie en dépendait. »
Si Jean-Paul Thévenin dépeint merveilleusement la beauté de la nature et les émotions naturalistes, il sait aussi transcrire la douleur puis la colère d’un homme face à l’attaque de son troupeau. Et puis, il y a les pages où il est l’ourse. On entre alors dans la vie secrète de l’animal, ses bonheurs simples, sa lutte pour vivre lorsqu’elle est prise dans un piège, puis son incroyable adaptation malgré son infirmité jusqu’à être de nouveau mère. De fait, Vanessa, l’ourse amputée d’une patte arrière, a vraiment existé et Jean-Paul Thévenin l’a vu. Après cette rencontre impressionnante mais éphémère, sa connaissance de cet animal mythique, son admiration et son talent de conteur ont fait le reste. L’écriture est belle, imagée, sensible et pudique à la fois. Que du bonheur quoi !
Éditions Hesse, 160 pages, 20 €
Marche avec les loups
D’abord de splendides images sur la vallée où Jean-Michel Bertrand a pu observer le comportement des louveteaux, chaque été, pendant trois ans. Entourés et choyés par les membres de la meute, leur arrivée enclenche un processus de remplacement essentiel : Les jeunes de l’année précédente, les subadultes vont devoir céder leur place et quitter la protection de la meute. C’est pour en savoir plus sur le devenir des ces jeunes loups solitaires que Jean-Michel Bertrand a décidé de partager le voyage de l’un d’entre eux, et d’en faire le sujet de ce nouveau film. C’est, de fait, une invitation à s’émerveiller de la beauté de la nature sauvage et à sentir le monde à la façon d’un loup solitaire.
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