Un coq dans la basse-cour

Il est arrivé un samedi un peu gris, avec son plumage flamboyant. Une de mes amies l’a baptisé Alexandre le magnifique. Son introduction dans ma petite basse cour composée d’une poule de 4 ans, la dominante qui jouait les coqs, et trois poulettes d’un an, a été l’occasion de belles observations.

☞ Afin qu’il fasse connaissance avec sa nouvelle maison, je l’ai enfermé dans le poulailler. Il y a deux autres basses-cours à côté. Mon coq, à l’intérieur de sa maison, a lancé un cocorico. Les trois coqs de mes voisins ont immédiatement répondu. Et ce fut alors un extraordinaire concours. Que disaient-il ces mâles? Quoi un nouveau? Est-ce bien raisonnable? Qui êtes-vous? Moi, je vous préviens, je débarque et je suis le meilleur. Cocorico!

Mes poules, elles, ont un peu tourné autour de leur maison, se mettant sur la pointe des pieds, pour essayer de voir l’intrus. En fait, elles étaient bien sur leur deux pattes, mais l’extension de leur cou et même de leur corps, m’a donné l’impression qu’elles étaient sur la pointe des pieds! Et puis, elles ont joué les indifférentes et vaqué à leurs occupations essentiellement centrées sur du grattage à la recherche de nourriture. Mais, à bien les observer, de temps en temps, elles jetaient un œil interrogateur vers le poulailler.

Et puis, trois quart d’heure plus tard, j’ai ouvert la porte. Et là, il est apparu.

Les poules étaient près de moi, sauf Grisou, plus indépendante. En la découvrant, seule, à sa portée, Alexandre le magnifique a sauté dessus. La pucelle apeurée s’est enfuie et s’est précipitée dans le poulailler.

Lorsqu’elle a tenté une sortie, le beau mâle a déployé ses ailes pour une parade. La poulette toute ébaubie a essayé un rétrogradage pas vraiment concluant.

Elle qui est toujours un peu sauvageonne a couru retrouver ses copines toujours réfugiées derrière moi. Il était temps que je quitte l’enclos et que je laisse ces dames faire connaissance avec leur coq.

Le petit modèle (c’est un coq nain) s’est approché de grande cocotte, la dominante, trois fois grosse comme lui, dans une attitude de parade.

Et puis, il a lancé un tonitruant cocorico sous l’œil éberlué de Grande Cocotte.

Et il a entrepris une sorte de danse du scalp. Ailes écartées, le corps légèrement penché vers l’avant, il s’est mis à tourner autour en se rapprochant de plus en plus d’elle. Elle avait l’air subjuguée ne réagissant que lorsqu’il l’a touché.

Alexandre a du se rendre à l’évidence: le déploiement de ses charmes n’a pas opéré!!!

Mais c’est quoi ces poules! Finalement, Grisou s’est laissé faire (pas pu faire la photo!) L’honneur du mâle était sauf.

Cocorico!
Le soir, Alexandre le Conquérant a dormi… dans le pondoir. Ces dames l’avaient probablement éjecté du perchoir!
Le lendemain, j’ai assisté à une scène plutôt étonnante. Grande cocotte était en train de picorer lorsqu’il a essayé de la prendre par derrière. Non, mais c’est quoi ça! Là voilà face à lui dans un véritable combat… de coqs! Ailes écartées, les deux volailles s’affrontent. Zut, je n’ai pas mon appareil photo! Finalement, c’est Alexandre qui renonce. Impressionné ou stratège?
Le soir, Alexandre avait droit au perchoir mais à l’extrême bout.
Le lendemain soir, Alexandre avait non seulement droit au perchoir mais il était au milieu des poules. Gagné!

Une semaine plus tard, en vrai coq galant, il les appelle lorsqu’il trouve de la nourriture et lorsque c’est moi qui l’apporte, il laisse d’abord les poules manger. Même quand c’est une gâterie irrésistible genre croûte de fromage. Elles dévorent tout goulûment et lui mange à peine plus d’un petit morceau. Touchant non!

Quant à Grande Cocotte, elle, s’est totalement abandonnée. Quoi c’est vrai, une poule c’est pas fait pour être le coq! Maintenant, elle peut enfin être elle-même, une vraie poule.

Et quel bonheur de partager un bain de poussière avec son bel Alexandre!


13/02/2014 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation