Un nouveau cycle politique mais quid de l’écologie ?

Voilà, nous avons officiellement un nouveau président. La passation de pouvoirs est faite. J’ai beaucoup aimé le discours de François Hollande sur l’école car, il vrai, que c’est souvent là que se décide une vocation, que s’oriente une vie. La rencontre d’un « maître » qui va ouvrir à ce quelque chose en nous qui ne demande qu’à s’épanouir est une chance extraordinaire notamment pour les enfants des familles les plus modestes. François Hollande a raison de souligner que l’école laïque est celle de l’égalité sociale. Il a raison aussi d’insister sur cette laïcité, une invention française qui a permis d’extraire l’enseignement des dogmes. Puisse-t-il tenir la promesse que visiblement, il s’est fait à lui-même, de revaloriser un métier essentiel, puisque formateur des générations à venir. Je renvoie à mon article sur les Amanins où je parle de l’école du Colibri. Je suggère d’ailleurs que la fondatrice, Isabelle Peloux, soit consultée car sa méthode est géniale. Elle inclut notamment la dimension écologique. Car c’est bien là que les questions doivent se poser

☞ François Hollande est sûrement un homme honnête et sincère mais il ne me semble pas  mesurer l’urgence à changer notre façon d’être. Bon, il a nommé le monde de la finance comme l’ennemi à abattre et il affirme haut et fort que l’argent ne doit pas gouverner le monde, et c’est un grand pas que de l’entendre affirmer  mais il y a aussi la vie à sauver. En Suisse, les mesures environnementales font que, sans être 100% bio, le pays le devient chaque un peu plus et, en tous cas, que les excès chimiques sont en passent de disparaître. Si ce petit pays a réussi cette prouesse, c’est qu’il ne fait pas partie de l’Union Européenne où les normes sont beaucoup trop laxistes. L’exemple nous vient aussi des pays dit en voie de développement : le Kerala, un état de l’Inde, a fait le choix du tout bio. Pour y parvenir, les paysans en conversion sont aidés financièrement et les filières de distribution ont été réorganisées car celles-ci sont fondamentales. En France, il faut avoir une sacré personnalité pour se convertir à la bio. Le paysan convaincu doit trop souvent se débrouiller tout seul pour écouler sa production notamment s’il est dans une région où le traditionnel domine. Nous sommes, de fait, terriblement en retard. La production est très loin de pouvoir satisfaire à la demande qui ne cesse de croître. Favoriser cette filière n’a rien d’une utopie. Au contraire, c’est une manière de booster l’économie puisque c’est une forme d’agriculture qui crée de l’emploi. De plus,  elle réglerait un certain nombre de problèmes qui coûtent très chers à la société comme l’eau par exemple. De nombreux captages ont été fermés pour cause de pollution et je ne parle pas des coûts de la dépollution pour obtenir au finish une eau qui est loin d’être satisfaisante. Les dépenses de santé pourraient également être réduites de manière spectaculaire relativement rapidement. La chimie dans les champs, les communes et les jardins privés, c’est comme la cigarette autrefois, de l’empoisonnement passif! Interdire tous les biocides dans les espaces publics donc dans toutes les petites communes, serait déjà un grand pas en avant.

Nous avons aussi un nouveau premier ministre. Là, je ne suis pas du tout convaincue. Comment un homme qui a dépensé sans compter son énergie pour le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes pourrait-il être favorable à l’écologie. Non seulement, ce projet est une gabegie mais en plus il ferait disparaître une zone essentielle pour la biodiversité ainsi que de nombreuses terres agricoles. A l’heure où les économies d’énergie s’imposent comme évidente, comment peut-on défendre un projet aussi inepte? N’oublions pas non plus l’énorme facture qui endettera la région pour des années, un non-sens particulièrement inquiétant alors que le monde est en train de s’écrouler pour avoir vécu au-dessus de ses moyens. Jean-Marc Ayrault semble, de plus, n’avoir témoigné d’aucune compassion pour les paysans entrés en grève de la faim pour sauver leurs terres, donc leur métier ! Certes François Hollande a provisoirement tranché et Jean-Marc Ayrault, sous sa pression, a répondu aux grévistes mais ce premier ministre, d’emblée, n’est pas crédible pour pas mal de monde. On peut alors se demander pourquoi le nouveau président démarre son quinquennat avec cet handicap ?

15/05/2012 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte est soumise à autorisation

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