Deux ans d’enquêtes ont été nécessaire à Laurence Paoli pour écrire ce livre passionnant paru aux éditions Actes Sud. De rencontres en rencontres, l’autrice découvre comment le bruit humain perturbe la vie des animaux marins (mammifères, poissons, invertébrés) et comment la prise de conscience de ces effets néfastes s’est progressivement effectuée. Pêche, transport, sports aquatiques, exercices militaires, prospection sismique, constructions offshores, provoquent des nuisances sonores qui participent à l’effondrement actuel de la biodiversité marine mais cette pollution spécifique n’est reconnue que depuis une vingtaine d’années.
☞ On sait maintenant avec certitude que notre mode de vie génère une cacophonie incessante au-dessus et au-dessous de la surface de l’océan composée de sons impulsifs ou continus de plus ou moins forte intensité qui peuvent parfois se propager à des milliers de kilomètres. Ce brouhaha permanent oblige les animaux marins non seulement à modifier une partie de leurs comportements naturels mais ils altèrent aussi leurs facultés motrices et sensorielles les empêchant de chasser, de se reproduire et de communiquer. Certaines ondes sonores provoquent des lésions irréversibles et même la mort. Beaucoup d’hommes et de femmes méconnus travaillent pour trouver des solutions pour, au moins, atténuer le bruit pour le rendre supportable à défaut de le supprimer. Laurence Paoli a rencontré une cinquantaine de ces passionnés. Elle fait avec eux le point sur leurs recherches et leur combat espérant, qu’avec ce livre, ils soient davantage entendus car il y a urgence.
Le chant perdu des baleines – Quand la pollution sonore étouffe les voix des océans par Laurence Paoli,
Éditions Actes Sud, 352 pages, 23,50 €