La binette déchaînée, journal d’opinion jardinière

Un nom pareil, ça donne forcément envie! En tout cas, moi, je n’ai pas hésité une seconde en le découvrant chez ma marchande de journaux, curiosité oblige. Hélas, nous en sommes déjà au numéro 2. En effet, même si j’essaie de soutenir le petit commerce, je ne suis pas une grande consommatrice de magazines et ne la fréquente donc pas régulièrement. Ce « journal d’opinion jardinière » comme l’indique la baseline tient ses promesses : je l’ai dévoré de la première à la dernière page sans faire de pause. Bon, certes, c’est un huit pages format journal (30×44,5 cm). Il est présenté plié en deux et s’apparente donc au format classique des magazines jardin, ce qui facilite sa mise en place dans les kiosques. Il n’y a aucun espace perdu : pas de pub, pas de blabla. On lit donc absolument tout.

Sur le site, on peut lire : « Jardiner, c’est se poser des questions, faire preuve de curiosité, essayer d’anticiper l’avenir, éprouver son rapport à la nature, reconnaître ses échecs, penser à soi, à son plaisir et à ses besoins, mais aussi aux autres, au monde qui nous entoure et à ce que nous en faisons, au jardin et ailleurs. (…) Aussi, c’est plein d’espoir, et dans un esprit frondeur, que nous lançons ce premier journal d’opinion jardinière, afin qu’à l’ère du dérèglement climatique et du massacre de la biodiversité, nous abordions le jardinage avec bon-sens, quitte à remettre en question certaines théories fumeuses et à nous méfier des mirages du « greenwashing », qui ne sont, au final, que des patchs sur les efforts que nous devons tous faire au jardin. »

Qui ose cette initiative ? Là, les noms parlent. Dans l’équipe, nous retrouvons notamment Patricia Beucher qui s’est fait connaître avec son «.beau jardin du paresseux.», une épicurienne qui aime prendre le temps de vivre, et Xavier Mathias, incroyable érudit, fin connaisseur de la littérature sur les jardins depuis le XVIIème siècle, auteur de «.La vie érotique de mon potager.» et du «.potager d’un frimeur.». Alors oui, « en 2025, lancer un journal papier sur le jardinage s’apparente à tenter la culture de la mâche ou à faire fleurir des tulipes en plein mois d’août… Mais, après tout, l’époque étant au bouleversement climatique, on tente le coup ! »

Un défi qui justifie un prix relativement élevé: 5 € le numéro et mon soutien, d’ailleurs, je vais de ce pas m’abonner. C’est trop bien !

www.labinettedechainee.com

Le bestiaire fantastique de Niki de Saint Phalle

Cette exposition à l’Hôtel de Caumont d’Aix en Provence invite à la découverte du bestiaire fantastique – oiseaux facétieux, araignées, serpents multicolores, dragons et autres créatures imaginaires – qui peuple l’œuvre haute en couleur de Niki de Saint Phalle. Figure incontournable de Nouveau Réalisme, mouvement artistique des années 1960, l’artiste est surtout connue pour ses « Nanas », joyeuses figures féminines colorées pleines d’allégresse. Mais l’exposition met surtout en lumière la place centrale des animaux dans son œuvre.
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Geneviève Omessa s’en est allée

Geneviève Omessa – 13 avril 2017 aux Mardelles de Prémery

Mon amie Geneviève nous a quittés le 16 juillet 2025. Elle avait tout juste 82 ans. Elle était une infatigable militante. Elle pulsait l’envie de se battre contre l’injustice et la maltraitance des animaux, de la terre et des hommes aussi. Fourmillante d’imagination, elle était toujours prête à lancer de nouvelles formes de combats mais en restant toujours dans le concret.
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On arrête tout et on réfléchit avec Jacques Caplat sur l’agriculture industrielle

« On arrête tout et on réfléchit », tel est le nom de cette collection qui invite à faire le point et donc réfléchir sur un sujet qui impacte notre quotidien. Jacques Caplat fait l’exercice sur l’agriculture industrielle avec la grande précision qui caractérise cet agronome et ethnologue, fils de paysan comme il aime à le rappeler. « Cet ouvrage ne fait pas le procès du monde agricole, mais vient au contraire le défendre face à la machine agro-industrielle qui l’écrase » précise-t-il à la fin de son introduction.

La main mise sur l’agriculture par des « sachants » remonte au XVIIIème siècle avec la création des premières académies. Celle d’agriculture a été créée en 1761. Cette vision élitiste des savoirs sensée éclairer les paysans supposés ignares a eu pour conséquence la désastreuse perte des savoirs paysans qui reposaient sur l’observation et le bon sens. Jacques Caplat explique de manière très argumentée comment on est arrivé non seulement à la crise actuelle du milieu agricole mais aussi aux crises environnementale et de la biodiversité.

Labour profond, engrais minéraux, pesticides, élevage industriel, loi des marchés… imposés par l’industrie capitaliste ont laminé profondément le monde paysan. Mais Jacques Caplat ne s’arrête pas à ce constat pessimiste. Il donne « des clefs pour demain » et propose « un caléidoscope de moyens d’action » s’appuyant sur ces autres agricultures – cultures associées, biologique, agroforesterie, semences paysannes, etc. – qui ont fait la preuve qu’on peut sortir du système industriel. Un livre à lire absolument pour acquérir les bases d’une argumentation solide face à tous ceux qui pensent qu’on ne peut pas faire autrement à commencer par nos gouvernants.

Éditions Rue de l’échiquier, 144 pages, 13,90 € www.ruedelechiquier.net

Ubu au Chautay : l’école en danger

Vierge de douleur dans l’église Saint Saturnin du Chautay, image à méditer ! © Danièle Boone

Le Chautay est un village dans l’est du département du Cher. Les maisons entourent une magnifique église romane. La commune a bien d’autres atouts : une demeure seigneuriale médiévale, un moulin, un ancien four à chaux, le canal du Berry, une forêt, des étangs et surtout une école.

Cette petite école comme autrefois est une classe unique de 11 élèves. La maîtresse, qui fait un boulot extraordinaire, veille à l’épanouissement de chaque enfant, développant une vraie solidarités entre eux, les plus grands aidant notamment les plus petits. Résultat : des enfants vifs, bien dans leur peau, qui aime l’école. Pas d’échec scolaire. Oui mais une école avec onze élèves, ce n’est pas rentable, pire ça coûte notamment à la commune. Mais se battre pour garder une école dans un village, c’est aussi se battre pour maintenir la vie de ce village et pour le respect des valeurs républicaines et universelles véhiculées par l’école.

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