Renards – Les mal-aimés par Pierre Rigaux

« Le parti de cet ouvrage est celui d’une approche basée sur la science, incarnée dans l’immersion sur le terrain », prévient l’auteur dans son avant-propos et c’est ce qu’il s’efforce de faire tout au long du livre. Le naturaliste de terrain raconte une histoire qui commence en hiver, lorsque les cris des renards en rut déchirent la nuit. Les jours de neige au lever du jour, un peu de patience et beaucoup de discrétion, et puis le voilà qui se montre d’un coup à la sortie du bois tout au fond de la prairie. Il regarde le sol autour de lui. Il penche légèrement la tête d’un côté puis de l’autre. « Après un long moment, le renard bondit presque à la verticale et retombe en avant, tel un plongeur, tête la première entre les pattes antérieures tout droit dans la neige, si bien que la moitié de l’animal disparaît sous la surface, littéralement plantée dans le tapis. »

Ainsi, au fil des pages et des saisons, le renard vit sous la plume de Pierre Rigaud. On le voit, on le devine, on le comprend mieux. Savez-vous que « ce n’est qu’au Moyen-Âge que l’animal fut associé au nom de renard avec le Roman de Renart. Le prénom de l’animal-héros de littérature fut si populaire qu’il devint le nom de l’animal réel en langue française.» Avant, on l’appelait goupil. On découvre aussi ses cousins : le renard polaire ou arctique, le fennec ou renard des sables, le renard de Rüppel qui vit au Niger. Le renard du Tibet, le renard du Bengale et le renard corsac habitent le continent asiatique.

La fin du livre fait référence à son statut d’ESOD (espèce susceptible d’occasionner des dégâts), la nouvelle appellation des nuisibles ce qui donne droit aux chasseurs, piégeurs, déterreurs de le poursuivre et de l’exterminer 365 jours par an. Haine obsessionnelle ou plaisir de tuer ? Ses ennemis l’accusent de tous les maux tandis que ses défenseurs se font de plus en plus nombreux. «Ils ne sont pas nos ennemis, pas non plus nos frères. Ils sont seulement des animaux comme nous », conclut Pierre Rigaux.

Enfin, mention spéciale pour les magnifiques photos réalisées par des photographes animaliers passionnés comme Fabrice Cahez, Frédéric Desmette, Jean-François Hellio, Nicolas Van Ingen et bien d’autres qui ont tout en commun d’être diffusés par l’agence Biosphoto. Cette richesse iconographique fait de ce très beau livre un cadeau idéal  pour les amoureux de ce bel animal et de la nature en général.

Éditions Delachaux et Niestlé, 240 pages, 34,90 €
www.delachauxetniestle.com

Prochain atelier 4 saisons le 8 octobre 2022

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Accueillir la faune sauvage pour l’hiver
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Ecureuil
Samedi 8 octobre à Ignol (18)
14h – 16h30
suivi d’un goûter partagé

Les collaborateurs réguliers du magazine Les 4 saisons, organisent un atelier dans leur région, sur le thème de leur choix. Ces Ateliers sont ouverts aux lecteurs du magazine ainsi qu’aux amateurs de jardinage bio. Ce sera l’occasion d’apprendre ou de réviser, tout en partageant le fameux “esprit 4 saisons”. En temps que collaboratrice du magazine, je serais ravie de vous accueillir dans mon jardin autour du thème : accueillir la faune sauvage pour l’hiver !

Mon jardin c’est des fleurs au milieu des légumes, des légumes au milieu des fleurs, un verger forêt en devenir, un muret de pierre, une haie naturelle, une prairie et beaucoup de liberté pour accueillir la faune sauvage sur 7 000 m2. Un poulailler aussi avec une vingtaine de cocottes. Inspirée par les principes de la permaculture mais aussi de l’agriculture sauvage de Masanobu Fukuoka sans pour autant renier le potager de mon père, j’expérimente. Alors rien n’est figé. Je m’émerveille toujours de voir une toute petite graine devenir une nourriture succulente ou une fleur magnifique et tout ce petit monde, insectes, oiseaux, mammifères, qui vit là, tout près de moi.

Parlez-en à vos amis, cousins, voisins… Les places étant limitées, il est indispensable de s’inscrire au plus vite (2 places par foyer).
☞ télécharger le pdf

Inscriptions :
www.terrevivante.org/contenu/les-ateliers-des-4-saisons

Nature Nièvre : Le guêpier d’Europe

Guêpier d'Europe
Hier je suis allée observer les guêpiers au Bec d’Allier. Quelle beauté.! Avec leurs couleurs chatoyantes, bleu turquoise, vert, jaune et roux éclatant, ils font incontestablement partie de nos plus oiseaux. Un masque noir entoure leurs yeux rouges et prolonge leur bec noir légèrement incurvé. Leur taille est à peu près celle d’un merle, soit 28 centimètres environ. Ils ont des allures d’oiseaux exotiques mais ils sont bien européens. Ils arrivent chez nous fin avril, après un long périple depuis l’Afrique, et repartent mi-septembre : quatre mois et demi donc pour profiter de leur présence.

Les guêpiers nichent dans les falaises qui bordent la Loire et l’Allier en compagnie des hirondelles de rivage. Ils ont  besoin d’une paroi verticale assez friable et bien exposée pour y creuser avec leur bec un tunnel d’environ un à deux mètres qui mène à le chambre de ponte. Comme leur nom l’indique, les guêpiers se nourrissent principalement d’hyménoptères, guêpes, frelons ou bourdons. Ces insectes piqueurs représentent  la moitié de leur régime alimentaire. Les oiseaux complètent leur menu avec des mouches, des coléoptères, des criquets, des sauterelles… Très agile, ils peuvent aussi capturer en vol des insectes très rapides comme les libellules ou les papillons

écouter la chronique (7′27″)

Nature Nièvre : La taupe

La taupe a tendance à mettre le gazon et les planches de culture sens dessus dessous. Alors forcément, elle est mal aimée voir détestée des jardiniers. Pourtant elle leur rend bien des services en aérant le sol et en consommant tout un tas d’indésirables. Elle ne s’attaque pas aux racines contrairement au campagnol mais il est vrai que les petites plantules des semis récents ne résistent pas à son passage juste en dessous du rang. Parfaitement équipée pour vivre sous terre, elle est capable d’étonnantes prouesses.

écouter la chronique  (7′33″ )