15 mai : journée internationale du Blaireau à Bourges

Alors que le blaireau est protégé dans de nombreux pays européens, il est chassable en France. Le pire étant le déterrage ou vénerie sous terre. Les veneurs acculent les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens, puis, pendant plusieurs heures, ils creusent afin de pouvoir les saisir avec des pinces. On parle aussi de déterrage. Les animaux, dans un état de stress inimaginable, sont ensuite tués. Le Conseil de l’Europe recommande d’interdire le déterrage défendu par ses adeptes au nom de la tradition. Attaquer un animal dans son abri, l’acculer au fond de son terrier, le terrorriser puis le mettre à mort est-il encore acceptable aujourd’hui ?

Pour de faux prétextes, les chasseurs demandent chaque année des périodes complémentaires de vénerie sous terre. Dans le département du Cher comme dans beaucoup d’autres département, cette période complémentaire est systématiquement accordée. Ainsi, le blaireau, une espèce dont les effectifs sont globalement stable, est, de fait, pourchassé et tué sans relâche 9 mois par an !

Mon association, Nature 18, dont je suis administratrice, a décidé d’en appeler à la justice. Un premier recours a été déposé en 2021 auprès du tribunal administratif puis un second en 2022. Ces deux recours sont toujours en attente de jugement. L’arrêté autorisant les périodes complémentaires pour la saison cynégétique 2023-2024 va être pris incessamment. L’enquête publique a eu lieu. Sur les 186 contributeurs, 178 ont exprimé un avis défavorable. Mais bien sûr ces contributions majoritaires ne sont pas prises en compte pas plus que ne l’a été le plaidoyer de Nature 18 en faveur du blaireau lors de la Commission départementale de la Chasse et de la Faune sauvage.

Nous avons donc décidé de faire un rassemblement devant la préfecture du Cher à Bourges le 15 mai de 15 heures à 17 heures pendant lequel une délégation ira déposer une demande au préfet pour qu’il n’autorise pas cette période complémentaire et qu’il mette en place une collaboration avec les associations de protection de la nature pour travailler à une meilleure cohabitation avec cet animal et l’ensemble du vivant dans notre département.

Venez nombreux soutenir le blaireau.

À la découverte des oiseaux

Voici mon nouveau livre qui vient de paraître aux éditions Fleurus dans la superbe collection « défis Nature ».

Destiné aux enfants de 6 à 12 ans, il explique qui sont les oiseaux, ce qui les caractérisent, pourquoi ils chantent, comment ils s’aiment, leur intelligence. Tête de linotte, cervelle d’oiseaux sont des expressions qui laissent à penser que la gente ailée est stupide pourtant, ils ne cessent pas de nous surprendre.

Malheureusement les oiseaux sont aujourd’hui en danger. Les enfants trouveront quels sont les bons gestes pour les aider ! Et, en bonus, des jeux et des vignettes à découper pour apprendre en s’amusant !

Au sommaire :
La plume fait l’oiseau
Des oiseaux partout
Pas bête du tout
Les compagnons des jardins
Pourquoi les oiseaux chantent-ils ?
Les oiseaux amoureux
Le nide de famille
L’hiver
Observer les oiseaux
Les oiseaux en danger

N’hésitez pas à en parler autour de vous.

A la découverte des oiseaux, éditions Fleurus, « Défis nature », 32 pages, 8,95 €

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Une histoire des jardins potagers

Voilà un véritable petit bijou que je recommande vivement à tous les adeptes de jardins nourriciers. Le principe d’un espace où cultiver de quoi manger est sans doute concomitant à la domestication des plantes et des animaux par l’homme, il y a plus de 15 000 ans. Mais, de fait,  il aura fallu du temps, pour qu’apparaisse un jardin vraiment spécialisé et encore un peu pour qu’il prenne le nom de potager.  L’expression « jardin potager » apparaît pour la première fois en 1564 dans « L’Agriculture et maison rustique », un texte écrit par le médecin agronome et imprimeur Charles Estienne. C’est cette histoire que nous conte Yves-Marie Allain, l’un des « plus grands spécialistes du monde du jardin et de l’horticulture, » selon le préfacier Alain Baraton jardinier en chef à Versailles !

Le jardin potager a été tantôt glorifié et admiré, tantôt déclassé, méprisé et rejeté, pour finalement disparaître, avant de réapparaître sous des formes multiples depuis quelques décennies. Cette histoire des jardins potagers est donc riche en rebondissements. Voilà de quoi mettre l’eau à la bouche de tous les passionnés de jardins nourriciers. Le livre est brillamment illustré de tableaux, gravures, dessins, photos, un vrai plus qui complète le texte, lui-même très érudit, ce qui ne l’empêche pas d’être très accessible à la lecture. Un régal !

Une histoire des jardins potagers par Yves-Marie Allain – préface d’Alain Baraton
Éditions Quæ, 144 pages, 26 € – www.quae.com

La Vallée de Fabrice Hyber à la Fondation Cartier

Arbre mental
La fondation Cartier accueille Fabrice Hyper jusqu’au 30 avril, le temps d’une exposition, à la fois ludique et riche de sens, propice à l’interrogation. L’artiste, académicien depuis 2018, est aussi un homme de la nature. Fils de paysan, il n’a pas supporté que les terres de son enfance risquent d’être polluées par l’agriculture conventionnelle. Qu’à ne cela tienne, il se débrouille et rachète soixante-dix hectares avec l’idée de planter une forêt. Mille arbres sont installés. C’est un échec. Pourquoi ne pas semer ? Le pari est fou.? Pas du tout. C’est comme de la régénération naturelle quelque peu aidée. Trois millions de graines sont semées selon une technique mise au point avec son père. Vingt cinq ans plus tard, c’est une vraie forêt, encore jeune, certes mais en pleine forme et riche d’une incroyable biodiversité. Elle compte environ cent mille arbres : des pins, des feuillus, des arbres fruitiers qui se renforcent les uns les autres et qui favorisent une biodiversité d’animaux, d’insectes, de végétaux, de champignons… La Vallée où se trouve cette forêt est devenue un lieu d’inspiration comme en témoigne cette exposition qui rassemble une soixantaine de toiles.

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Nature Nièvre : le chat forestier


Si vous faites une balade en fin d’après midi, tendez bien l’oreille. Il se pourrait que vous entendiez des miaulements rauques et des feulements plus doux. C’est la saison des amours chez les chats forestiers. Et si vous avez beaucoup de chance, peut-être pourrez vous même les observer. Tout occupés à se séduire, ils oublient quelque peu leur discrétion légendaire.

Pelage gris clair très peu rayé avec souvent une petite tache blanche sous la gorge, ligne dorsale noire bien visible qui court le long du dos, queue très touffue, cerclée d’anneaux sombres, se termine par un manchon noir, le chat forestier est bien reconnaissable. Mais évidemment, si la vision est trop furtive, on peut facilement le confondre avec un chat haret, c’est à dire un chat domestique redevenu sauvage.

Quelle est la différence vous demandez vous entre un chat sauvage et un chat redevenu sauvage ? C’est génétique. Notre matou domestique est issu du chat ganté d’Afrique qui a sans doute été domestiqué pour la première fois en Egypte alors que le chat forestier est un vrai européen, originaire de nos contrées. Il s’agit donc de deux sous-espèces bien distinctes.

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