Fondée par le Museum National d’Histoire Naturelle en 1989, Vigie-Nature est un vaste observatoire où scientifiques et amateurs travaillent ensemble, en d’autres termes un programme de sciences participatives. En effet, le chercheur professionnel ne peut pas être partout et tout le temps alors que les bénévoles sont très nombreux et partout. « 2000 personnes travaillent au Museum dont 1000 en recherche mais 10 000 personnes sont avec nous », constatent Gilles Bœuf, chercheur et directeur du Museum. Le but: comprendre les liens entre changements de biodiversité et perturbations humaines (changement climatique, changement d’occupation des sols, pollutions…).
☞ Tout le monde peut participer. Le citoyen lambda qui veut apporter une pierre à l’édifice choisira des observatoires avec des protocoles simples comme « Papillons des jardins », « Oiseaux des jardins » ou « Sauvages de ma rue ». D’autres plus avertis, pourront contribuer à des programmes comme Spipoll où il faut photographier les insectes pollinisateurs. Et puis, il existe aussi des observatoires plus professionnels comme l’observatoire agricole de la biodiversité qui repose sur 400 agriculteurs en questionnement qui ont eu envie de se lancer dans l’aventure. Beaucoup sont en reconversion en bio.
Et chaque année, de nouveaux programmes voient le jour. Cette année, c’est « Opération cymbalaire » du nom d’une petite plante commune, spécialiste de la colonisation des murs et des murets. Elle arbore de délicates fleurs aux pétales mauves et jaune destinés à séduire les insectes pollinisateurs. Oui mais voilà, ces derniers se font parfois trop rares pour assumer leur rôle. Et bien, dans ce cas, aussi étrange que cela puisse paraître, la cymbalaire sort son jocker : elle s’auto-féconde! Les chercheurs aimeraient savoir si ces plantes continuent à fabriquer d’attirants pétales pour les pollinisateurs seulement dans les milieux riches en insectes ou, si, même en plein « désert urbain », elles continuent à se mettre sur leur 31.
Par ailleurs, BioLit, l’observatoire du littoral fondé par l’association Planète mer a rejoint Vigie-Nature en 2013. Petits et grands sont invités à observer, photographier et identifier algues et coquillages.
Et bientôt Vigie-Nature va être dans les écoles (collèges et secondaires). Cette opération réalisée en lien avec le ministère de l’éducation nationale sera testée dans une centaine d’écoles à la rentrée. Une première phase pilote avec des enseignants a eu lieu cette année 2012-2013. Les programmes « Sauvages de ma rue », « Opération escargots » et « Spipoll » ont été retenus avec un protocole adapté pour qu’il puisse s’intègrer dans les programmes scolaires.
Ces millions de données reçues sur des années sont vérifiées et analysées par les scientifiques. Elles permettent d’avoir un véritable suivi des évolutions des environnements qui nous entourent et surtout, elles donnent plus de légémité aux résultats. Alors, envie de rejoindre la communauté des observateurs? N’hésitez pas, cela donnera plus de rigueurs à vos observations et vous incitera à aller plus loin. Ce qui pourrait paraître comme une contrainte (noter, transmettre) se révèle en fait un excellent moteur.
☞ Site de Vigie Nature
☞ Blog de Vigie Nature
☞ Opération symbalaire
☞ BioLit
☞ Vigie-Nature-école
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12/07/2013 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation