Crapauds et compagnie

En ce moment, c’est la saisons des amours pour les amphibiens. Crapauds et grenouilles rejoignent la mare de leur naissance pour s’y reproduire. Oui mais voilà lors de cette courte migration, ils leur arrivent fréquemment de devoir traverser une route et là, c’est l’hécatombe. Pour les aider, les naturalistes installent des crapauducs. Ce sont des aménagements temporaires qui permettent aux amphibiens de ne pas se faire écraser ☞ lire la suite

☞ Des barrières directionnelles canalisent les animaux vers un piège, un seau en général. Le lendemain matin, les naturalistes les lâchent de l’autre côté de la route. Evidemment, cela nécessite une main d’œuvre importante. Alors n’hésitez pas à donner un coup de mains aux associations. lire la suite

J’en profite pour vous présenter notre crapaud commun, bufo bufo en latin. Dans les contes de fée,  le vilain crapaud se transforme en  prince charmant. Dans la nature, le crapaud commun, bufo bufo en latin, est un rustre un tantinet obsédé sexuel qui saute sur tout ce qui bouge. Il enserre sa dulcinée potentielle de ses petits bras musclés mais quelquefois, il arrime un autre mâle ou une botte de naturaliste ! Réalisant son erreur, il relâche l’étreinte et repart vers de nouvelles conquête ! Il n’est pas rare de voir une femelle submergée sous 4 ou 5 mâles. Un tel rassemblement frénétique peut conduire la princesse à la noyade !

Cette orgie montre l’excitation des mâles, bien plus nombreux que les femelles. Vu que les crapauds mâles n’ont pas d’organe copulateurs, la fécondation, est externe et s’effectue dans l’eau. Le mâle, positionné sur le dos de la femelle, arrose de son sperme les ovocytes mûrs qui sortent du cloaque féminin. Les spermatozoides nagent dans tous les sens pour atteindre les ovocytes et les féconder. La femelle pond en moyenne de 3000 à 7000 œufs disposés en chapelet de 2 à 3 mètres.

Têtard de crapaud
Le Crapaud commun fait partie des amphibiens – cela veut dire qui a deux vie. Les grenouilles, les salamandres et les tritons appartiennent également à cette grande famille. La première se passe dans l’eau sous forme larvaire. C’est le têtard. Il possède une queue aplatie latéralement qui lui permet de se propulser. sa métamorphose n’est pas un phénomène de croissance, mais une réorganisation complète jusqu’à sa  transformation en crapelet. Il passe ainsi du milieu aquatique, avec une respiration branchiale, au milieu terrestre, avec une respiration pulmonaire. C’est vraiment deux vies pour un même animal.

Au moment de l’émergence, des milliers de tout petit crapelets de 1 cm de long se dispersent dans la végétation. Mieux vaut alors éviter de fréquenter les berges des mares car les risques d’écrasement sous nos pas sont importants !

Encore un détail, toucher un crapaud ne donne pas de boutons ou de verrues contrairement à l’idée reçue. Les petites glandes présentent sur le dos du crapaud sécrètent un mucus qui humidifie la peau et la rend élastique mais d’autres glandes fabriquent du venin irritant pour les yeux et la bouche si vous vous frottez après en avoir touché un. Pensez à vous laver les mains après une manipulation mais en règle générale, mieux vaut quand même éviter de les toucher.

Grenouille rousse

Les crapauds comme les grenouilles sont d’utiles auxiliaires du jardinier. Ils mangent des tas d’insectes mais aussi des escargots et des limaces. Malheureusement, avec la dégradation des milieux humides indispensables à leur reproduction, les populations des crapauds comme celle de tous les amphibiens déclinent à grande vitesse. Et bien sûr l’addition des pesticides, des métaux lourd et des substance endocriniennes que nous relâchons dans l’environnement, les crapauds et tous les amphibiens cumulent des stress de toxicité, ce qui affaiblit leur système immunitaire quand cela ne les tue pas.


05/03/2018 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation.