Safari dans mon jardin

Abeille sur chardon
Un des grands plaisirs d’un jardin naturel est d’observer la vie qu’il accueille. En ces temps de chaleur et de sécheresse, de nombreux hôtes se cachent en attendant une météo plus clémente. Pas étonnant donc que dans cette balade, j’ai surtout rencontré des insectes comme ce bourdon des champs.


☞ Les fleurs ne sont pas si nombreuses, c’est pourquoi, au cœur de l’été, les cirses communs sont une manne pour les pollinisateurs. Hélas, beaucoup de personnes ne supportent pas ces sauvageons considérés comme mauvaises herbes. Les préjugés sont très ancrés pourtant si vous regardez vraiment cette plante de la famille des marguerites, et oui, elle est magnifique ! Certains n’hésitent pas à mettre dans leur parterre des espèces cultivées comme le chardon bleu tandis qu’ils arrachent sans concession leurs cousins sauvages par manque d’imagination sans doute.

Guêpe sur chardon
Cette fois, c’est une guêpe, probablement une guêpe saxonne, une espèce commune très pacifique.

Bourdon sur gaillarde
Côté plantes cultivées, la gaillarde est une de mes préférées. Elle fleurit avec une grande générosité du printemps à l’automne. Et on peut laisser les capitules en place : cet hiver, leurs graines nourriront les oiseaux granivores comme le chardonneret ou la linotte mélodieuse. Ce bourdon terrestre couvert de pollen m’a attendri.

Papillon
Autre plante sauvage précieuse, la scabieuse. Elle se plaît beaucoup dans ma prairie et chaque année, j’en ai davantage. Je vous renvoie à « Scabieuse et papillons », un article publié sur ce blog, il y a quelques étés.

Petit nacré
Le buddleia n’est pas surnommé pour rien l’arbre à papillons. Les bienfaits de l’arbuste pour l’entomofaune sont contestés. Alors qu’il est réputé invasif, le mien est chétif, mon terrain ne doit pas lui plaire. Je le laisse vivoter et il m’offre l’occasion de belles observations de papillons comme ce petit nacré. En plus, il est très photogénique.

Piéride
Cette piéride a du pas mal bourlingué vu l’état de ses ailes. Elle a sans doute échappé à un prédateur genre oiseau. Dans mon potager, comme tout le monde, j’ai des soucis, de la bourrache et des tagètes à fleurs simples. En effet, il faut savoir que les fleurs simples offrent toujours plus de pollen et de nectar que les fleurs à multiples pétales. Observez, une de ces roses anciennes magnifiques genre « Souvenir de Malmaison », vous aurez bien du mal à y découvrir une quelconque étamine. En effet, chez les fleurs doubles, les pétales surnuméraires proviennent de la transformation des étamines en pétales.

Chenille de Machaon
La chenille du Machaon est magnifique. Elle est ici sur un pied de fenouil, la plante hôte préférée de ce joli papillon. A défaut, il se contentera des carottes. Lors de ma balade de ce jour, j’ai rencontré l’adulte mais il était apparemment pressé et je n’ai pas pu le photographier. Mais la chenille était déjà un beau cadeau. Je vous renvoie à un autre article de ce blog : «Le machaon, papillon ambassadeur »

Verger
Les atouts de mon jardin pour la biodiversité, c’est d’offrir à la faune sauvage, le gîte et le couvert dans la mesure du possible. Si toutes les petites bêtes s’y sentent bien, elles s’installent. Dans différents endroits, je laisse pousser des espaces de prairies avec des fleurs sauvages donc.

Friche
Et puis, j’ai laissé un coin carrément en friche.

Pierres
J’ai un vieux muret en pierres sèches dont une partie risque de s’écrouler. J’ai récupéré des pierres pour pouvoir bien le restaurer. Ce tas envahi par les plantes sauvages abrite sans aucun doute du monde : des araignées, des mulots, une couleuvre, des lézards ? Comme l’un de mes mots d’ordre est «.ne pas déranger.», je ne cherche pas à savoir.


Lorsqu’on a un jardin même sauvage, on aime bien que ce soit joli et je l’agrémente notamment de poteries animalières comme ce pigeon près de ma terrasse.

Guêpes
Et bien, des guêpes l’ont trouvé très à leur goût. Mais non, mais non, je ne crains rien. Je petit-déjeune et dîne tous les soirs à moins de trois mètres du nid. Elles ne s’intéressent absolument pas à moi. De fait, parmi le grand nombre d’espèces de guêpes, seules la guêpe germanique et la guêpe commune insupportent les humains dont elles viennent déranger les repas, attirée par les sucreries mais aussi les charcuteries et viandes. Et cette image de bestiole dérangeante s’est propagée à toutes les guêpes. Comment je sais qu’il ne s’agit pas de ces espèces, et bien c’est simple, le nid de celles qui nous embêtent est souterrain ! Donc j’ai décider de les laisser s’installer et la cohabitation est vraiment sans problème. Si chez vous, un jour, vous trouvez un nid de guêpes dans votre grenier, ne vous affolez pas et ne le faites pas détruire.

Guêpe buvant
Le gîte et le couvert, c’est bien mais n’oubliez pas d’offrir aussi à boire à tout ce petit monde. Les guêpes ont besoin d’eau pour se désaltérer, pour construire les cellules de leur nids et pour rafraîchir la communauté et lorsqu’on s’est choisi une maison de terre en plein soleil, il y a fort à faire pour maintenir la température constante nécessaire au couvain. Les oiseaux adorent se baigner. L’écureuil vient se désaltérer. Le petit peuple de la nuit, comme les hérissons, l’apprécieront également.


9 août 2020 © Danièle Boone – Toute utilisation même partielle du texte et des photos est soumise à autorisation.