Enfin une bonne nouvelle : Edouard Geffray, le rapporteur public du Conseil d’Etat, a recommandé l’annulation des autorisations annuelles de mise sur le marché de l’insecticide Cruiser 350 de Syngenta, délivrées en 2008, 2009 et 2010 par le ministère de l’Agriculture. Décision sous quinzaine.
La France est championne d’Europe pour les dérogations des usages de pesticides interdits. Pour le Cruiser, l’Union nationale de l’apiculture française (UNAF) avait saisi le Conseil d’Etat aussi en 2008 et 2009. Il semble que cette année, elle a été enfin entendue. Comme quoi, il ne faut jamais renoncer ! Un petit pas dans la bataille : cet insecticide est déjà interdit dans la plupart des pays européens comme l’avaient été auparavant le Gaucho et le Regent. Lequel va-t-on nous sortir maintenant de la boîte de Pandore ?
De fait, on pourra vraiment parler de victoire, lorsque l’agriculture conventionnelle renoncera aux produits chimiques. Malgré les preuves de plus en plus nombreuses de leur nocivité, ils restent encore synonymes de progrès et de rendement dans la plupart des têtes. Mais cela change doucement. On ne peut plus ignorer lorsque la maladie est dans son corps ou dans celui de ses enfants. Les consciences bougent. Les langues commencent à se délier. J’en veux pour preuve une rencontre organisée à Ruffec par le Mouvement pour les générations futures de François Veillerette. En 2010, ils étaient une quarantaine à témoigner. Une autre rencontre doit avoir lieu en 2011, ils sont déjà 90 à s’être inscrits. Paul François, l’un des rares agriculteurs malades à avoir osé attaqué Monsanto (il a gagné) reçoit de plus en plus d’appels de confrères en détresse et la MSA (mutuelle agricole) octroie de plus en plus le statut de malade professionnelle aux victimes des pesticides.