Le théâtre de la ville a célébré Pâques à sa manière avec ce Stabat Mater Dolorosa, création de Julien Jâlal Eddine Weiss. Ce musicien et musicologue remarquable, passionné par le chant byzantin et la musique arabe classique, met en lumière les liens musicaux entre les deux traditions à partir du thème de la Vierge Marie. En effet, Jésus et Marie font partie des personnages saints de l’Islam. Une sourate complète du Coran, la sourate Myriam (Marie en arabe) est consacrée à la mère du Christ et les grands maîtres, Ibn Arabi, Roumi ou l’Emir Abdel Lader ont également rendu grâce à Marie et au Christ. Julien Weiss a recherché et trouvé côté musique.
Le spectacle commence avec Tropos, un chœur byzantin d’Athènes, de magnifiques voix d’hommes. Puis, c’est au tour de Al-Kindî, l’ensemble instrumental fondé par Julien Weiss en 1983 avec la chorale des Mushiddin de la confrérie Qaderi d’Alep et les derviches tourneurs de Damas. Ainsi, les spectateurs ont d’abord découvert les deux traditions musicales séparément. La troisième partie du spectacle est la confrontation des deux, et là, c’est fabuleux. L’intensité n’a cessé de monter pour atteindre, au final, un paroxysme éblouissant. Oui la musique peut être une prière qui mène à l’extase! Après cette démonstration de virtuose, Julien Weiss a présenté l’ensemble des musiciens qui ont accepté de le suivre dans cette aventure. « Ce n’est pas une démarche New Age, a-t-il commencé par dire, mais bien un travail sur deux traditions classiques qui reposent sur des principes musicaux communs ».
N’étant pas musicienne, je ne peux retranscrire son explication qui était pourtant limpide. Le résultat est que chrétiens et musulmans ont fait ensemble un travail sur ce qui les réunit et non sur ce qui les oppose. Comme on aimerait que cela rejaillisse dans la vie quotidienne.
Il n’y a pas de limite dans la tradition soufie pour rendre hommage à Dieu et ses prophètes. Julien Weiss l’a découvert par la musique. Je suis fan de Julien Weiss dans le sens ou il relève un véritable défi et affront passionnant à cette tradition. Je suis issu d’une région au Maroc qui a eu la sagesse d’accueillir un homme SALIH (Saint) qui est Abdel Kader Jiliani, notre tradition Quadiri ne se limite pas ä la musique mais aux chants religieux (j’en ai reconnu certain ds le groupe Al kindi) avec une intonation particulière censées nous ramener vers l’extase de l’Amour de Dieu et de ses prophètes.
Merci encore mille fois Julien Weiss, que Dieu te préserve de tout ce qui peux te nuire.
Salam