L’arrivée au pouvoir de François Mitterrand a mis fin à un conflit de onze ans au Larzac. L’arrivée de François Hollande en a déclenché un de même acabit: la défense d’un lieu de vie par ses habitants. A Notre-Dame-des-Landes, comme au Larzac, la décision est arbitraire, injuste et injustifiée car dans les deux cas, un lieu de nature exceptionnelle est condamné au nom… de quoi? D’un caprice oligarchique, il n’y a guère d’autre mot qui convienne.
Que ce nouveau conflit ait pris une ampleur nationale après l’envoi de la force armée alors que, dans les discours, le gouvernement tout neuf ne parlait encore que de concertation, n’est pas étonnant. Et c’est rassurant et légitime. La nature appartient à tous et détruire une zone humide indispensable au maintien de la biodiversité est un crime contre la vie. Tout le monde sait, même ceux qui veulent cet aéroport, et malgré leur déni, que ce projet va contribuer encore un peu plus à la crise climatique et à la crise économique (le projet est estimé à 580 millions d’euros et à près de 3 milliards avec les aménagements routiers et ferroviaires). Alors oui, il est normal que les français qui vont devoir payer, au sens propre et au sens figuré, uniquement pour servir la vanité d’un seul homme se révoltent.
Même si je ne me suis pas encore déplacée en Vendée, je suis avec ces milliers de personnes qui se sont mis en chemin pour dire Non. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont tout faux. Et François Hollande qui a confié la France à cet homme est encore plus blâmable. Ils se sont jeté dans une impasse. Soit ils parviennent à leur fin, et ils laisseront dans l’histoire l’image d’une fierté calamiteuse et d’un manque totale de responsabilité, soit ils cèdent à la force populaire et renoncent. Le mieux, ne serait-il pas d’entendre et de voir pendant qu’il en est encore temps. Mais est-ce possible au royaume des sourds et des aveugles où règnent ceux qui pensent être les puissants du monde?
☞ A lire Notre-Dame-des-Landes : le nouveau Larzac ? paru sur ce blog le 15 juillet 2012 et mes réserves sur ce premier ministre promoteur de cet aéroport dans « Un nouveau cycle politique mais quid de l’écologie » paru sur ce blog le 15 mai 2012.