Archives par mot-clé : liberté presse

Peut-on informer sur les activités du groupe Bolloré ?

Peut-on mener une enquête critique sur les activités du groupe Bolloré en Afrique et en Asie ? La reprise d’articles d’enquêtes sur Internet, comme dans les revues de presse, est-elle possible sans menace juridique ? Telles ont été les deux questions posées jeudi 11 février au sein de la XVIIe chambre correctionnelle du Palais de Justice de Paris. Deux questions essentielles pour la liberté d’informer.

En effet, Le groupe Bolloré poursuit le site indépendant Bastamag pour avoir publié une enquête sur l’accaparement des terres dans les pays pauvres qui cite les activités du groupe Bolloré en Afrique. En plus des trois journalistes de Bastamag (Nadia Djabali, Agnès Rousseaux, Ivan du Roy), de son directeur de publication de l’époque (Julien Lusson), cette plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », la journaliste Dominique Martin Ferrari, qui a cité l’article dans son site « scoop it » (Options Futurs) ainsi que trois autres personnes ayant partagé l’article sur leurs blogs (Thierry Lamireau, Laurent Ménard et Guillaume Decugis).

Lire le compte rendu du procès par Barnabé Binctin sur Reporterre
Lire également la tribune publiée avant le procès également sur Reporterre

Quand l’info se fait douteuse

Surprise, ce matin sur la page de France Info,  je suis sensée être le 1 000 000 ème visiteur et être le gagnant potentiel d’une voiture de la marque Peugeot!

La page du site France Info ce 13 juillet 2011

Voilà, une fausse info même si sur le côté en tout petit apparaît le mot « publicité », un attrape-couillon, comme on dit, pas digne de cette radio spécialisée justement dans l’info. Je sais bien que cela n’a rien à voir avec l’équipe rédactionnelle, il n’empêche que je suis choquée. Le moindre mal lorsqu’on s’offre de la publicité, c’est au moins de la contrôler, d’avoir une éthique. Si je suis si tellement hérissée, c’est que 1) la publicité est toujours manipulatrice et que 2) ce genre de publicité totalement mensongère flatte les rêves consuméristes et berne les plus naïfs.

L’un des grands drames de la presse aujourd’hui réside dans sa dépendance quasi totale à la pub. En conséquence, le poids des commerciaux sur le contenu rédactionnel, est de plus pesant: il ne faut pas fâché les annonceurs potentiels. C’est vrai, surtout dans la presse magazine où on cherche désormais davantage à séduire ces annonceurs que les lecteurs. Mais du coup, c’est toute l’info et notre métier qui sont dévalorisés. Voilà pourquoi, je suis particulièrement hérissée par ce genre de dérive sur le site d’une bonne radio. Espérons qu’il ne s’agisse que d’un dérapage non contrôlé.