Archives de catégorie : Voir, lire, écouter

livres, films, émissions, expositions

Des hommes et des dieux

Olivier Rabourdin interprète Frère Christophe

Encadrés par leurs ravisseurs, trébuchant dans la neige, les moines s’enfoncent dans la blancheur jusqu’à disparaître. Pas de musique alors. Rien que le silence. Et puis les psaumes chantés a capella reprennent tandis que le générique de fin défile. Arrivé à la dernière ligne, le cri d’un enfant retentit, Bismillah ! Au nom de Dieu. Alors l’écran s’éteint. Ce tout petit détail passe inaperçu, et pourtant, il est là, apportant sa force, comme l’ultime signature de ce film parfait. ☞ lire la suite.

Des roses chez Gulf Stream

Des roses, éditions GulfstreamMon petit dernier sera en librairie ce 6 mai. C’est un livre documentaire sur les roses destiné aux enfants à partir de dix ans. Un nouveau registre qui m’a donné beaucoup de plaisir. Merci d’ailleurs aux trois dessinateurs, Hadrien Gras, Amandine Labarre et Michel Sinier dont le talent contribue à la réussite de l’ouvrage ainsi qu’à Jean-Baptiste de Panafieu, le directeur scientifique de la collection.

La première partie est historique, la seconde botanique et la troisième est pratique. Dans cette dernière, on découvre tous les usages que  l’homme fait de la rose:  parfum, beauté, cuisine, bouquets, roseraies … Mon livre s’achève avec une sélection de variétés, roses anciennes et roses modernes, qui sont toutes sur le marché.

Des roses fait partie de la collection « sauvegarde » qui a pour vocation de donner à connaître les richesses et les réalités du monde agricole. Au cours de mon enquête, j’ai découvert un univers extrêmement riche et varié avec des passionnés naturellement passionnants. Et j’en ai rendu compte sans langue de bois. Ainsi, par exemple, entre les engrais chimiques, les pesticides et le transport aérien, les monocultures de fleurs coupées sont catastrophiques pour l’environnement. Heureusement, il existe de plus en plus de filières équitables et, pour les roses à parfum, de plus en plus de fleurs cultivées en bio pour répondre à la demande des industries cosmétiques. Tout cela est dit. C’est important : ce sont nos enfants qui décideront du monde de demain. Autant qu’ils soient bien informés le plus tôt possible.

Des roses, éditions Gulf Stream, 72 pages, 13,50 €
www.gulfstream.fr

Solutions locales pour un désordre global

Affiche du film de Coline SerreauUn paysan qui se suicide aux pesticides… Qui oserait dire après cela que ces produits sont sans danger? Cela se passe en Inde et ce n’est pas un paysan, mais des centaines, et même des milliers. Ils se donnent la mort avec les produits qui les ont ruinés et qui les ont poussés au désespoir. C’est leur manière  de sauver leur honneur. S’ils avaient rencontré Vandana Shiva et l’avaient suivi dans sa lutte contre les semenciers et l’industrie chimique, ils auraient pu continuer à aimer leur terre, la regarder vivre et récolter ses fruits… Coline Serreau dénonce et surtout donne la parole à des gens comme Vandana qui n’ont pas renoncé et qui, au quotidien, montre qu’on peut faire autrement, que c’est possible et à la portée de tous. ☞ suite

Avec Nénette, l’orang-outan du jardin des plantes

Nenette dans le film de Nicolas Philibert

Le temps du film est lent comme celui de Nénette, une femelle orang-outan de 40 ans dont 37 passés au jardin des plantes.  D’abord gros plan sur ses yeux. Que regarde-t-elle? Que voit-elle? Et puis sa bouche. On dirait qu’elle sourit mais on dirait seulement. Et puis le bruit, les voix des visiteurs, les exclamations: c’est Nénette. Elle a 40 ans. Comme mon papa, remarque un enfant. Et puis tout à coup de nouveau le silence. C’est le rythme des journées de Nénette. C’est le rythme sonore du film. On ne voit que Nénette enfin, aussi, un peu, ses trois congénères dont son fils Toubeau. On n’éprouve pas de compassion pour Nénette. On est dans son espace et on en ressent la clôture. Pas de jugement, pas de révolte. Bien sûr, on apprend plein de choses. Elle est née à Bornéo. Elle est arrivée ici en 1973. Elle a eu trois maris et quatre fils. Elle … mais son histoire n’a pas vraiment d’importance. Ce qui importe, c’est d’être dans son présent ce qui ne veut pas dire dans sa tête car, au bout du film, on ne sait rien de plus sur la pensée des orangs-outans ou celle des animaux des zoos. Mais, et c’est là toute la prouesse de Nicolas Philibert, on fait bel et bien l’expérience dans son corps de l’enfermement. Difficile à expliquer, ça se vit. Voilà pourquoi, il faut aller voir ce film.

La voie du Tao

Dieux des murs et des fossés de toutes les commanderies et dieux du sol de tous les districts (détail), Ming, vers 1600 © Rmn, musée des arts asiatiques Guimet, Paris / Thierry OllivierUne exposition sur le Taoïsme, une première en Europe et l’occasion de découvrir cette religion chinoise qui est aussi une philosophie. A l’heure des questions, elle apporte des ébauches de réponse. Libre ensuite à chacun de suivre ou non cette voie du Tao qui prône le respect de l’autre, de ce qui nous entoure et de soi-même ainsi que la modération. La Chine, tellement engagée dans la course à la modernité, devrait prendre le temps de se replonger dans ses racines. ☞ suite

Grand Palais jusqu’au 5 juillet 2010