Archives de catégorie : Voir, lire, écouter

livres, films, émissions, expositions

Solutions locales pour un désordre global

Affiche du film de Coline SerreauUn paysan qui se suicide aux pesticides… Qui oserait dire après cela que ces produits sont sans danger? Cela se passe en Inde et ce n’est pas un paysan, mais des centaines, et même des milliers. Ils se donnent la mort avec les produits qui les ont ruinés et qui les ont poussés au désespoir. C’est leur manière  de sauver leur honneur. S’ils avaient rencontré Vandana Shiva et l’avaient suivi dans sa lutte contre les semenciers et l’industrie chimique, ils auraient pu continuer à aimer leur terre, la regarder vivre et récolter ses fruits… Coline Serreau dénonce et surtout donne la parole à des gens comme Vandana qui n’ont pas renoncé et qui, au quotidien, montre qu’on peut faire autrement, que c’est possible et à la portée de tous. ☞ suite

Avec Nénette, l’orang-outan du jardin des plantes

Nenette dans le film de Nicolas Philibert

Le temps du film est lent comme celui de Nénette, une femelle orang-outan de 40 ans dont 37 passés au jardin des plantes.  D’abord gros plan sur ses yeux. Que regarde-t-elle? Que voit-elle? Et puis sa bouche. On dirait qu’elle sourit mais on dirait seulement. Et puis le bruit, les voix des visiteurs, les exclamations: c’est Nénette. Elle a 40 ans. Comme mon papa, remarque un enfant. Et puis tout à coup de nouveau le silence. C’est le rythme des journées de Nénette. C’est le rythme sonore du film. On ne voit que Nénette enfin, aussi, un peu, ses trois congénères dont son fils Toubeau. On n’éprouve pas de compassion pour Nénette. On est dans son espace et on en ressent la clôture. Pas de jugement, pas de révolte. Bien sûr, on apprend plein de choses. Elle est née à Bornéo. Elle est arrivée ici en 1973. Elle a eu trois maris et quatre fils. Elle … mais son histoire n’a pas vraiment d’importance. Ce qui importe, c’est d’être dans son présent ce qui ne veut pas dire dans sa tête car, au bout du film, on ne sait rien de plus sur la pensée des orangs-outans ou celle des animaux des zoos. Mais, et c’est là toute la prouesse de Nicolas Philibert, on fait bel et bien l’expérience dans son corps de l’enfermement. Difficile à expliquer, ça se vit. Voilà pourquoi, il faut aller voir ce film.

La voie du Tao

Dieux des murs et des fossés de toutes les commanderies et dieux du sol de tous les districts (détail), Ming, vers 1600 © Rmn, musée des arts asiatiques Guimet, Paris / Thierry OllivierUne exposition sur le Taoïsme, une première en Europe et l’occasion de découvrir cette religion chinoise qui est aussi une philosophie. A l’heure des questions, elle apporte des ébauches de réponse. Libre ensuite à chacun de suivre ou non cette voie du Tao qui prône le respect de l’autre, de ce qui nous entoure et de soi-même ainsi que la modération. La Chine, tellement engagée dans la course à la modernité, devrait prendre le temps de se replonger dans ses racines. ☞ suite

Grand Palais jusqu’au 5 juillet 2010