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Blaireaux : le combat continue


Isabelle Vaissade Maillet, présidente de Nature 18, a lu le texte de la lettre remise au préfet lui demandant de ne pas autoriser la période complémentaire de vénerie sous terre demandée par les chasseurs. Ce rassemblement organisé dans le cadre de la journée mondiale du blaireau initiée par l’Aspas est une étape dans le long combat pour protéger le vivant mené notamment par les associations de protection de la nature. Hélas, si les mentalités évoluent – de plus en plus de gens prennent conscience de la dramatique disparition des espèces et prennent parti pour les mal-aimés, le blaireau mais aussi le renard – dans les faits, rien ne bouge. Ainsi, notre mobilisation doit continuer.

voir l’article de France Bleu

15 mai : journée internationale du Blaireau à Bourges

Alors que le blaireau est protégé dans de nombreux pays européens, il est chassable en France. Le pire étant le déterrage ou vénerie sous terre. Les veneurs acculent les blaireaux dans leur terrier à l’aide de chiens, puis, pendant plusieurs heures, ils creusent afin de pouvoir les saisir avec des pinces. On parle aussi de déterrage. Les animaux, dans un état de stress inimaginable, sont ensuite tués. Le Conseil de l’Europe recommande d’interdire le déterrage défendu par ses adeptes au nom de la tradition. Attaquer un animal dans son abri, l’acculer au fond de son terrier, le terrorriser puis le mettre à mort est-il encore acceptable aujourd’hui ?

Pour de faux prétextes, les chasseurs demandent chaque année des périodes complémentaires de vénerie sous terre. Dans le département du Cher comme dans beaucoup d’autres département, cette période complémentaire est systématiquement accordée. Ainsi, le blaireau, une espèce dont les effectifs sont globalement stable, est, de fait, pourchassé et tué sans relâche 9 mois par an !

Mon association, Nature 18, dont je suis administratrice, a décidé d’en appeler à la justice. Un premier recours a été déposé en 2021 auprès du tribunal administratif puis un second en 2022. Ces deux recours sont toujours en attente de jugement. L’arrêté autorisant les périodes complémentaires pour la saison cynégétique 2023-2024 va être pris incessamment. L’enquête publique a eu lieu. Sur les 186 contributeurs, 178 ont exprimé un avis défavorable. Mais bien sûr ces contributions majoritaires ne sont pas prises en compte pas plus que ne l’a été le plaidoyer de Nature 18 en faveur du blaireau lors de la Commission départementale de la Chasse et de la Faune sauvage.

Nous avons donc décidé de faire un rassemblement devant la préfecture du Cher à Bourges le 15 mai de 15 heures à 17 heures pendant lequel une délégation ira déposer une demande au préfet pour qu’il n’autorise pas cette période complémentaire et qu’il mette en place une collaboration avec les associations de protection de la nature pour travailler à une meilleure cohabitation avec cet animal et l’ensemble du vivant dans notre département.

Venez nombreux soutenir le blaireau.

Renards – Les mal-aimés par Pierre Rigaux

« Le parti de cet ouvrage est celui d’une approche basée sur la science, incarnée dans l’immersion sur le terrain », prévient l’auteur dans son avant-propos et c’est ce qu’il s’efforce de faire tout au long du livre. Le naturaliste de terrain raconte une histoire qui commence en hiver, lorsque les cris des renards en rut déchirent la nuit. Les jours de neige au lever du jour, un peu de patience et beaucoup de discrétion, et puis le voilà qui se montre d’un coup à la sortie du bois tout au fond de la prairie. Il regarde le sol autour de lui. Il penche légèrement la tête d’un côté puis de l’autre. « Après un long moment, le renard bondit presque à la verticale et retombe en avant, tel un plongeur, tête la première entre les pattes antérieures tout droit dans la neige, si bien que la moitié de l’animal disparaît sous la surface, littéralement plantée dans le tapis. »

Ainsi, au fil des pages et des saisons, le renard vit sous la plume de Pierre Rigaud. On le voit, on le devine, on le comprend mieux. Savez-vous que « ce n’est qu’au Moyen-Âge que l’animal fut associé au nom de renard avec le Roman de Renart. Le prénom de l’animal-héros de littérature fut si populaire qu’il devint le nom de l’animal réel en langue française.» Avant, on l’appelait goupil. On découvre aussi ses cousins : le renard polaire ou arctique, le fennec ou renard des sables, le renard de Rüppel qui vit au Niger. Le renard du Tibet, le renard du Bengale et le renard corsac habitent le continent asiatique.

La fin du livre fait référence à son statut d’ESOD (espèce susceptible d’occasionner des dégâts), la nouvelle appellation des nuisibles ce qui donne droit aux chasseurs, piégeurs, déterreurs de le poursuivre et de l’exterminer 365 jours par an. Haine obsessionnelle ou plaisir de tuer ? Ses ennemis l’accusent de tous les maux tandis que ses défenseurs se font de plus en plus nombreux. «Ils ne sont pas nos ennemis, pas non plus nos frères. Ils sont seulement des animaux comme nous », conclut Pierre Rigaux.

Enfin, mention spéciale pour les magnifiques photos réalisées par des photographes animaliers passionnés comme Fabrice Cahez, Frédéric Desmette, Jean-François Hellio, Nicolas Van Ingen et bien d’autres qui ont tout en commun d’être diffusés par l’agence Biosphoto. Cette richesse iconographique fait de ce très beau livre un cadeau idéal  pour les amoureux de ce bel animal et de la nature en général.

Éditions Delachaux et Niestlé, 240 pages, 34,90 €
www.delachauxetniestle.com

Rencontre avec Chanee et Sylvain Angerand

Chanee Angerand
De gauche à droite : Chanee, Danièle Boone et Sylvain Angerand © Philippe Van Nieuwkerke

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Chaque année depuis l’an 2000, la Fondation Léa Nature / Jardin BiO organise une Conférence Environnement pour sensibiliser aux causes environnementales qu’elle soutient. Cette année, le thème est la forêt avec les regards croisés de Chanee, fondateur de l’association Kalaweit et Sylvain Angerand, ingénieur forestier, fondateur de l’association Canopée forêts vivantes.

Chanee et Sylvain Angerand sont deux êtres de passion, totalement engagés dans leur combat qu’ils mènent concrètement, sur le terrain. Chanee vit en Indonésie depuis plus de vingt ans. Pour sauver les Gibbons, il doit protéger la forêt contre les industriels de l’huile de palme, ce qui n’est pas sans danger. Sylvain, ingénieur forestier, a créé l’association Canopée qui lutte en France notamment contre les coupes rases et l’enrésinement des forêts. Animer cette rencontre qui a eu lieu le 31 mars au siège de Léa Nature à Périgny (17) a été un vrai bonheur. Je vous invite à découvrir Chanee et Sylvain lors de cette rencontre qui a été enregistrée sur youtube.

Pour plus d’infos
voir l’article sur Chanee paru sur ce blog en 2008
☞ le site de Kalaweit
☞ le site de Canopée forêts vivantes

Qui veut la peau des écolos ?

Qui veut la peau des écolos.
Mon nouveau livre, co-écrit avec Marc Giraud, mon ami et complice de longue date, est en librairie. C’est un sujet très sérieux qui n’étonnera pas les visiteurs réguliers de ce blog. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas des écolos politiques mais bien des écologistes vrais, au sens premier du terme, qui défendent la nature, le vivant donc.

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Voici notre avant-propos :

Nous ne sommes pas encore en dictature, mais de loi en loi, nous nous éloignons d’une démocratie digne de ce nom. Les attentats terroristes ou la crise sanitaire du Covid-19 ont été des occasions de tester des mesures de restrictions de nos libertés, et pourtant, quelle que soit leur gravité, ils ne sont que des sous-ensembles d’un enjeu plus vaste dans le temps et dans l’espace : l’écologie.

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écouter mon interview sur RCF
écouter l’interview de Marc Giraud sur France Bleue