Archives par mot-clé : Luttes

Ubu au Chautay : l’école en danger

Vierge de douleur dans l’église Saint Saturnin du Chautay, image à méditer ! © Danièle Boone

Le Chautay est un village dans l’est du département du Cher. Les maisons entourent une magnifique église romane. La commune a bien d’autres atouts : une demeure seigneuriale médiévale, un moulin, un ancien four à chaux, le canal du Berry, une forêt, des étangs et surtout une école.

Cette petite école comme autrefois est une classe unique de 11 élèves. La maîtresse, qui fait un boulot extraordinaire, veille à l’épanouissement de chaque enfant, développant une vraie solidarités entre eux, les plus grands aidant notamment les plus petits. Résultat : des enfants vifs, bien dans leur peau, qui aime l’école. Pas d’échec scolaire. Oui mais une école avec onze élèves, ce n’est pas rentable, pire ça coûte notamment à la commune. Mais se battre pour garder une école dans un village, c’est aussi se battre pour maintenir la vie de ce village et pour le respect des valeurs républicaines et universelles véhiculées par l’école.

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Trois victoires pour le blaireau dans le Cher

Voilà plusieurs années que mon association Nature 18 se bat pour faire évoluer le statut du blaireau. Le 11 juin, le tribunal administratif nous a donné raison en annulant l’arrêté relatif à la prolongation de la vénerie sous terre du blaireau pour 2021-2022. L’ASPAS avait déposer un dossier en soutien à notre recours.

Le 20 juin, l’arrêté relatif à la campagne 2023-2024 qui avait été suspendu par le tribunal le 16 mai dernier à la demande de One Voice a été annulé le 20 juin. Nature 18 et 0ne Voice avaient déposés des recours contre cet arrêté. Peu après, nous avons appris que le préfet renonçait à l’arrêté relatif à la prolongation de la vénerie sous terre de l’espèce blaireau pour la campagne 2024-2025 dans le département du Cher. Les blaireaux ne seront donc pas détérrés jusqu’au 30 septembre 2024 ni du 15 mai au 30 juin 2025. Le déterrage étant autorisé pendant la période de chasse, le blaireau n’aura donc que quelques mois de répit.

Il existe une association de vétérinaires constituée spécialement pour limiter la « douleur animale ». C’est CAP douleur.  La LPO lui a demandé une expertise sur ce que ressentent les blaireaux lors des opérations de déterrage. Le rapport est formel : les blaireaux ressentent de façon absolument certaine de la douleur au cours des opérations de déterrage et subissent des conséquences gravement dommageable pour leur intégrité physique ☞ voir le rapport.

Ce rapport qui vient d’être publié nous conforte dans notre objectif : nous voulons donc l’abolition de cette chasse horrible et faire classer le blaireau en espèce protégée. Nous allons continuer notre lutte pour y parvenir,

Un plan loup à contre courant

C’est comme si plus les signes du dérèglement climatique et de la baisse de la biodiversité sont visibles, plus nos gouvernants prennent des décisions suicidaires. Récemment nous avons dépasser la limite planétaire du cycle de l’eau, celle qui coule dans les cours d’eau, les lacs, les nappes phréatiques. La notion de limite planétaire est développée depuis 2009 par le Stocholm Resilient Center.  Neuf grands processus biophysiques et biochimiques dont la perturbation par les activités humaines menace la stabilité et la résilience du « système Terre » ont ainsi été répertoriés. Nous venons donc de dépasser le 6ème. Les hydrogéologues tirent les sonnettes d’alarme sur le fait que les nappes phréatiques ne sont plus remplies pendant l’hiver. Mais nos gouvernants et leurs partenaires économiques continuent à promouvoir les mégabassines au prétexte justement de l’abondance d’eau de l’hiver, de l’eau perdue disent-ils ! Ce n’est même plus une solution à court terme, c’est une fuite en avant et, plus grave, du vol organisé d’un bien commun vital, l’eau !

Aujourd’hui, mais ce n’est pas nouveau, le complot est contre le loup, bouc émissaire qui cache le lamentable état de l’élevage d’ovins en France avec ses troupeaux toujours plus grands, abandonnés à eux mêmes, qui surpâturent les estives déjà mises à mal par la sécheresse et la canicule. Donc l’État vient de rendre public le plan d’action national loup 2024-2029, un document scandaleux. « Les points d’engagement de l’État concernent la modification du statut du loup et son déclassement d’espèce strictement protégée, la facilitation des autorisations et modalités de tirs, aboutissant à une augmentation des destructions de loups à proximité d’élevages subissant très peu d’attaques. Alors que ce PNA (plan national d’action) devrait garantir la bonne conservation de l’espèce en France tout en assurant le soutien et l’accompagnement du pastoralisme, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et pas des bénéfices qu’elle apporte, notamment pour la régulation des populations de grands ongulés nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes forestiers. En outre, ce plan contient de nombreuses inexactitudes et des affirmations mensongères, en particulier sur l’état de conservation de l’espèce en France et sur le bilan des dommages. »

Je comprends et soutiens donc les 6 organisations de protection de la nature (dont je viens de citer un extrait de leur communiqué de presse), WWF, LPO, FNE, FERUS, ASPAS, Humanité & Biodiversité, représentées au Groupe National Loup  qui ont décidé leur retrait de cette instance consultative. Force est de constater que tous les efforts de dialogue des défenseurs de la vie sur terre, et cela dans toutes les instances administratives, tout comme la voix de la population à travers les enquêtes publiques, sont sans cesse bafoués. Mais, du coup, se pose la question de comment agir maintenant ? Face au constat de l’absence totale de démocratie au profit du système oligarchique du moi d’abord, peut-on échapper à la radicalisation des luttes ?

La dissolution des soulèvements de la terre

En octobre 2021, paraissait Qui veut la peau des écolos ? le livre que j’ai co-écrit avec Marc Giraud. Depuis, les exemples d’écolobashing se multiplient. La dissolution des soulèvements de la terre, en est un nouvel acte. Tout simplement, écœurant !

Je vous renvoie à Macron déteste la jeunesse, l’excellent édito de Hervé Kempf  paru ce jour sur Reporterre.

« Il faudrait donc se taire et accepter des autoroutes absurdes. Il faudrait se taire et accepter l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie. Il faudrait se taire et accepter la bétonisation généralisée. Se taire et accepter le doublement du trafic aérien. Se taire et admirer les milliardaires Musk, Arnault et Bezos. Se taire et accepter qu’il faille s’adapter à +4 °C de réchauffement sans que soit sérieusement engagée la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Se taire, se taire, se taire. »

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Blaireaux : le combat continue


Isabelle Vaissade Maillet, présidente de Nature 18, a lu le texte de la lettre remise au préfet lui demandant de ne pas autoriser la période complémentaire de vénerie sous terre demandée par les chasseurs. Ce rassemblement organisé dans le cadre de la journée mondiale du blaireau initiée par l’Aspas est une étape dans le long combat pour protéger le vivant mené notamment par les associations de protection de la nature. Hélas, si les mentalités évoluent – de plus en plus de gens prennent conscience de la dramatique disparition des espèces et prennent parti pour les mal-aimés, le blaireau mais aussi le renard – dans les faits, rien ne bouge. Ainsi, notre mobilisation doit continuer.

voir l’article de France Bleu