Archives par mot-clé : Traités internationaux

CETA, pas pour moi !

L’analyse du vote est intéressante. Sur les 577 députés que compte l’Assemblée nationale, seulement 24 députés se sont esquivés, c’est dire si le CETA a mobilisé. Au finish, le traité a été adopté à 266 voix pour et 213 contre mais il y avait 74 abstentions. Ainsi si l’on additionne ceux qui ont voté contre et ceux qui se sont abstenus, cela fait 287 députés qui n’ont pas voulu voter pour, soit 51,9 % des votants. Et si on affine encore, 52 députés LRM sur les 304 membres du groupe se sont abstenus soit en gros, un député LRM sur 6. Lorsqu’on appartient à un groupe, il est d’usage de ne pas voter contre (9 ont pourtant osé le faire), on peut donc considérer que ces 52 députés étaient contre. Mais le fait est là, par la faute des ces imbéciles, nous voilà engagés encore davantage dans une voie qui ne va dans le bon sens et qui s’accompagne d’un insupportable déni démocratique. Rappelons que deux français sur trois étaient contre ce traité.

Alors que faire ? Pour ce qui me concerne, c’est une évidence. C’est un traité commercial or pour que le commerce marche, il faut des acheteurs. Donc, n’achetez plus dans les circuits de la grande distribution qui nous impose notre manière de vivre et de consommer. Côté alimentation, évitez tous les produits transformés, bourrés d’additifs qui nous empoisonnent. Achetez bio, local et de saison. En cas de doute, choisissez la certification Demeter. La biodynamie, c’est très compliqué. Ceux qui la pratiquent le font vraiment par conviction et non uniquement pour gagner de l’argent. L’idéal est de se fournir directement auprès des producteurs dont on connaît le travail et l’engagement. Même dans les grandes villes, c’est possible notamment via le système des AMAP. Moi, c’est ce que je fais. Je me suis convertie au bio en 1980 et petit à petit tout est devenu bio chez moi, y compris les produits ménagers, les lessives, mes crèmes de soin, etc.  Et pourtant, j’ai un petit budget. Comme j’ai quitté Paris pour m’installer à la campagne avec le but d’être un maximum autonome au niveau alimentaire, je cultive un potager, j’ai planté un verger et j’ai des poules. Je ne vais jamais dans les supermarchés préfèrant fréquenter les marchés où viennent les producteurs bio.

Je ne me pose pas comme un modèle à suivre, je suis juste la preuve qu’on peut faire autrement et je connais plein de gens qui font autrement aussi, chacun à sa manière, dans son contexte. C’est juste une question de priorité dans sa vie. Vaut-il mieux avoir un budget alimentation un peu plus élevé et garder son vieux portable ou manger des choses pas chères mais douteuses et avoir toujours le dernier smartphone.? Voilà une des multiples questions que chacun peut et devrait se poser. Nos gouvernants ont opté et vont encore opté pour les traités de libre-échanges qui sont climaticides, biodiversiticides et liberticides, mais nous ne sommes pas obligés de les suivre dans leur délire rétrograde. En tout cas, c’est mon point de vue de consommatrice responsable, très très sobre, qui a toujours préféré la qualité à la quantité.

Quel traité pour demain ?

Alors que, finalement, le CETA va être signé donnant encore plus de pouvoir aux entreprises, un autre traité est en préparation à Genève. Le but de ce dernier est de mettre fin à l’impunité des multinationales notamment suite à des catastrophes comme celles de Bhopal ou du Rana Plaza en construisant un « instrument international juridiquement contraignant ». Mais, évidemment, les pays du Nord, où siègent 85 % des multinationales, bloquent le processus.

Pour entrer définitivement en vigueur, le CETA devra être approuvé par les différents Parlements nationaux et régionaux de l’Union européenne. Cette procédure peut prendre un temps certain, voire plusieurs années. Il n’est pas vain de rester mobilisé notamment parce que le CETA est, d’une certaine manière, un test pour le TAFTA (Accord de libre échange avec les États Unis).

Quel traité voulons nous pour demain? Le poids citoyen doit peser pour infléchir les tenants de l’oligarchie qui nous gouvernent.

☞ à propos du traité en discussion à Genève, lire l’article d’Émilie Massemin sur Reporterre.

CETA : le non wallon, une excellente nouvelle

C’est un moment important pour la démocratie : malgré les pressions et les coups bas, le Parlement wallon a rejeté l’ultimatum européen et refusé d’accepter l’accord entre l’Union européenne et le Canada en l’état. La Belgique n’est donc pas en mesure de signer le CETA, dont l’avenir est incertain. C’est une victoire importante pour la société civile qui se mobilise contre cet accord depuis des années. Faire échouer le CETA, c’est aussi œuvrer contre le TAFTA, autre accord en préparation, avec les États-Unis cette fois.

Dans le même temps, une pétition de soutien à Paul Magnette, le ministre-président de la Wallonie qui a osé dire non à cet accord de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada, a été lancée. L’encourager à tenir bon n’est pas vain face aux pressions de l’Europe menées par Mr Juncker, Mr Tusk ou par le Canada via Mr Trudeau et Mme Freeland.

☞ lire l’article de Maxime Combes sur Bastamag
accéder à la pétition
☞ (re)lire sur ce blog : Dire non au TAFTA -TTIP, un engagement citoyen

Tafta, un traité opaque

Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis se discute dans une grande opacité. A force d’insistance, il a été obtenu que les députés puissent consulter les comptes-rendus de négociation. Dans une salle sécurisée, en présence d’un surveillant et avec interdiction de recopier des passages. Tiffany Blandin de Reporterre a suivi la procédure avec le député Noël Mamère. Vous découvrirez comme moi, que, finalement, il existe deux versions des compte-rendu, une pour les salles de lecture, l’autre pour les négociateurs. Bonjour la transparence!
voir l’article

Comment TAFTA pourrait laminer l’agriculture européenne

Quelles seraient les conséquences sur le secteur agricole de la signature de l’accord de libre-échange Tafta, actuellement en cours de négociation entre l’Europe et les États-Unis ? Au-delà des impacts sanitaires – OGM, rinçage chimique des volailles ou utilisation des hormones de croissance dans l’élevage porcin –, le TAFTA provoquerait une augmentation des importations et une chute de revenu conséquente pour les agriculteurs européens. Au point de bouleverser complétement le visage de l’agriculture européenne. Explication par Olivier Peitjean et Sophie Chapelle  à lire sur www.bastamag.net.

À propos du TAFTA, lire aussi sur le blog de Maxime Combes : TAFTA : cinq premiers enseignement des documents révélés par Greenpeace Pays-Bas le 2 mai 2016.