Archives de catégorie : Agricultures

On arrête tout et on réfléchit avec Jacques Caplat sur l’agriculture industrielle

« On arrête tout et on réfléchit », tel est le nom de cette collection qui invite à faire le point et donc réfléchir sur un sujet qui impacte notre quotidien. Jacques Caplat fait l’exercice sur l’agriculture industrielle avec la grande précision qui caractérise cet agronome et ethnologue, fils de paysan comme il aime à le rappeler. « Cet ouvrage ne fait pas le procès du monde agricole, mais vient au contraire le défendre face à la machine agro-industrielle qui l’écrase » précise-t-il à la fin de son introduction.

La main mise sur l’agriculture par des « sachants » remonte au XVIIIème siècle avec la création des premières académies. Celle d’agriculture a été créée en 1761. Cette vision élitiste des savoirs sensée éclairer les paysans supposés ignares a eu pour conséquence la désastreuse perte des savoirs paysans qui reposaient sur l’observation et le bon sens. Jacques Caplat explique de manière très argumentée comment on est arrivé non seulement à la crise actuelle du milieu agricole mais aussi aux crises environnementale et de la biodiversité.

Labour profond, engrais minéraux, pesticides, élevage industriel, loi des marchés… imposés par l’industrie capitaliste ont laminé profondément le monde paysan. Mais Jacques Caplat ne s’arrête pas à ce constat pessimiste. Il donne « des clefs pour demain » et propose « un caléidoscope de moyens d’action » s’appuyant sur ces autres agricultures – cultures associées, biologique, agroforesterie, semences paysannes, etc. – qui ont fait la preuve qu’on peut sortir du système industriel. Un livre à lire absolument pour acquérir les bases d’une argumentation solide face à tous ceux qui pensent qu’on ne peut pas faire autrement à commencer par nos gouvernants.

Éditions Rue de l’échiquier, 144 pages, 13,90 € www.ruedelechiquier.net

Inès Léraud, Léandre Mandard et Pierre Van Hove révèlent l’histoire du remembrement

La journaliste Inès Léraud et le dessinateur Pierre Van Hove , le duo très remarqué de « Algues vertes.» réitèrent sur le sujet du remembrement. Cette gigantesque redistribution des terres effectuée dans les années 1950 – 1970 avait pour but de soumettre l’agriculture à l’industrie sous prétexte de modernité et de rendement. Fini l’agriculture vivrière et l’autonomie paysanne, place aux machines et aux producteurs de matières premières pour l’industrie et consommateurs de produits manufacturés dont les engrais et autres produits phytosanitaires. Nombre de petits paysans ont disparus. C’est à l’histoire de ces perdants que se sont intéressés les auteurs accompagnés de Léandre Mandard, doctorant en histoire, préparant une thèse sur le sujet.
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C’est confirmé : manger bio est meilleur pour la santé

paniers de légumes bioLes légumes de mon jardin cultivé en bio, mon assurance santé !

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Ah voilà un article qui fait chaud au cœur et dont je vous recommande la lecture. Paru ce jour sur Reporter, il présente les résultats de la plus importante étude réalisée jusqu’ici sur les conséquences d’une alimentation bio sur la santé confirme des bénéfices significatifs pour les consommateurs. Personnellement, je mange bio depuis 1980 et ne cesse de me féliciter de cette décision prise alors que mon budget était vraiment très faible.

Le constat de l’étude Nutrinet-Santé qui suit depuis plus de dix ans les habitudes alimentaires de dizaines de milliers de Français pousserait à revoir au plus vite les seuils de pesticides actuellement tolérés dans l’agriculture conventionnelle. Mais comme le fait remarquer la conclusion de l’article sur le fait que les pouvoirs publics tardent à réagir. «  Récemment, la France avait l’occasion d’orienter les très conséquentes subventions européennes de la Politique agricole commune pour soutenir l’agriculture bio et les pratiques agricoles diminuant l’utilisation des pesticides. Le ministère a préféré le statu quo, alors que la consommation de pesticides a tendance à augmenter en France, et reste encouragée par les aides publiques. »

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Le pari fou du bio par Claude Aubert

Claude AubertEn ces heures anxiogènes, voilà un livre qui nous remettra les idées au clair et qui nous indiquera le chemin à suivre pour l’après Covid-19. Il y a soixante ans, lorsque l’agriculture biologique a fait son apparition en France, elle ne suscita guère de réactions dans l’univers de l’agriculture conventionnelle : on est en pleine révolution verte. Claude Aubert, ingénieur agronome diplômé depuis peu de l’Agro (actuel AgroParisTech) la découvre en 1965 sur le quai d’une gare. Cela ne s’invente pas ! Un jeune ingénieur croisé par hasard lui demande s’il connaît l’agriculture biologique puis lui explique cette façon de cultiver sans apport d’engrais et de pesticides chimiques sans pour autant être en rien un retour en arrière. La curiosité piquée à vif, Claude Aubert rencontre quelques semaines plus tard Roland Chevrier, futur président de l’Association Nature et Progrès. Ensuite les rencontres les plus diverses succèdent aux rencontres et Claude finit par être convaincu que cette agriculture là est l’avenir. Et il devint maraîcher bio. En 1969, il écrit son premier livre : « L’Agriculture biologique, pourquoi et comment la pratiquer ? ». Cinquante ans plus tard, il raconte cette fois toute l’aventure du bio depuis ses origines, la création d’une charte, de l’organisme de certification Nature et Progrès, du salon Marjolaine et la fondation de Terre Vivante qui fête, cette année, ses quarante ans. ☞ lire la suite

Planète Nièvre : La méthanisation, usine à gaz ou bonne pratique ?

Transition énergétique oblige, la méthanisation a le vent en poupe. Comment cela fonctionne ? Imaginez une grosse marmite. A l’intérieur de la matière organique, lisier, fumier, résidus de l’industrie agroalimentaire, déchets d’abattoir, cultures intermédiaires, paille… et des bactéries qui travaillent à la transformation de toute cette matière. A la sortie : du biogaz et du digestat. Le biogaz est soit épuré et injecté dans les réseaux de gaz naturel, soit il est converti en électricité par un moteur relié à un générateur et l’eau de refroidissement du moteur alimente un réseau de chauffage. C’est ce qu’on appelle de la cogénération. Le digestat, lui, est répandu dans les champs en tant qu’engrais.

Le principe du méthaniseur à la ferme remonte aux années 1950. Le paysan valorisait son fumier et gagnait en autonomie énergétique. Mais la méthanisation étant aujourd’hui fortement subventionnée, donc favorisée par les politiques, les industriels s’en mêlent. Or, un méthaniseur, il faut le nourrir 24 heures sur 24. Plus il est gros, plus la quantité d’intrants augmente. D’où proviennent les déchets organiques, que contiennent-ils ? C’est d’autant plus important qu’au final le digestat est répandu sur les sols agricoles. Le développement des cultures intermédiaires destinées à nourrir le digesteur pourrait bien prendre la place des cultures nourricières. Enfin, quel devient l’intérêt de la méthanisation, si des dizaines de camions parcourent des centaines de kilomètres pour l’approvisionner. Le bilan carbone du gaz « vert » pourrait bien être inversé.

Avec la participation de Philippe Abrahamse, directeur de la Ferme de l’Abbaye de la Pierre qui vire à Saint-Léger Vauban (89), Fabrice Berger, vice-président de Nevers agglomération en charge notamment de l’efficacité énergétique et du plan Climat Énergie Territorial
, Frédéric Maillault éleveur à Devay et, des élus, Philippe Perrette de DualMétha, cofondateur de Helioprod et porteur du projet d’un gros méthaniseur à Prémery, Gérard Voisine, Vice-Président à la communauté de communes Les Bertranges, en charge de l’économie

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