Mi-septembre, le niveau de la rivière Indre a baissé de 60 centimètres en 48 heures — un phénomène rarissime dû à l’extrême sécheresse. 2.500 km de rivières sont quasiment à sec. Et même si la pluie est de retour, la situation reste grave : « C’est toute la biologie de la rivière qui est en train de s’effondrer. » Je suis allée à Châteauroux, à la rencontre de Christian Toussaint, responsable eau et milieux aquatiques à l’association Indre Nature. J’ai également interviewé Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et professeure attachée à l’École Normale Supérieure (ENS). Mon article est paru aujourd’hui dans Reporterre. Je vous invite à le lire ☞ ici
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Archives de catégorie : Agricultures
Planète Nièvre : Mauboux, espace protégé menacé
Un jeune agriculteur a fait une demande de retournement de 55 hectares de prairies permanentes sensibles classées Natura 2000 accordée par la préfète de la Nièvre. Le Val d’Allier est reconnu comme étant une zone humide d’importance internationale par la richesse de ses milieux et son importance pour les oiseaux et à Mauboux, la présence de la tortue Cistude d’Europe, une espèce menacée, est avérée. Sept associations réunies au sein d’un collectif autour de l’association Allier-Sauvage ont déposé un recours gracieux resté sans réponse. Un recours a donc été déposé auprès du Tribunal administratif d’Autun qui a abouti à la suspension de l’arrêté.
« Il existe un doute sérieux sur le respect des prescriptions imposées pour ce site Natura 2000 », peut-on lire dans le jugement. Nous avons donc décidé de mener l’enquête en rencontrant les différents protagonistes et en donnant la parole à Luc Jeannot, l’exploitant et à François Crutain, président du Collectif nivernais pour une agriculture durable et ancien maraîcher en biodynamie.
Luc Jeannot, ingénieur agronome de 27 ans, souhaite mener son exploitation en agriculture régénérative biologique. C’est une technique de sol vivant toujours recouvert. Il envisage d’avoir des bovins perpétuant ainsi le modèle élevage polyculture traditionnellement pratiqué dans le Val d’Allier mais plutôt que la race charolaise, il préfère des races anciennes type Aubrac.
Le projet est agronomiquement très intéressant mais le vrai débat, de fait, est ailleurs. Aujourd’hui, on peut légitimement se demander quelle valeur a un processus de protection de la nature si il est remis en question par des dérogations trop largement et facilement attribuées qui le rendent totalement inefficace. La biodiversité bat de l’aile. Il ne faut pas détruire ce qui reste. La défense de la biodiversité est un devoir élémentaire et ce devoir nous oblige tous. Des espaces sensibles ont été classés sur des critères bien précis. Plus que jamais, ils doivent rester protégés. C’est pourquoi, l’application stricte de la charte Natura 2000 qui interdit le retournement des prairies permanente, à notre avis, doit être appliquée à Mauboux.
Planète Nièvre – Paysans de nature
Paysans de nature » est un réseau de paysans né en Vendée, à l’initiative de la Ligue de protection des oiseaux (LPO-Vendée). Il regroupe des éleveurs, des paludiers, des arboriculteurs, des vignerons, des paysans-boulanger, des maraîchers… qui ont choisi de préserver et de favoriser la biodiversité sauvage donc, de faire de leur exploitation une réserve naturelle. Pour cette émission nous avons rencontré Frédéric Signoret, vice-président de la LPO Pays de la Loire et paysan et fondateur du réseau « Paysans de nature ». Il était venu au Carrouège, écolieu au carrefour de Vauclaix (58), pour présenter le réseau. Nous avons rencontré également, sur leur ferme, Marion Baranton et Jérôme Boulanger, éleveurs à La Rochemillay dans le Morvan.
Planète Nièvre – Abattoir de Corbigny, vers un autre modèle ?
C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur parce qu’il concerne à la fois l’alimentation et le bien être animal. Le monde industriel s’est emparé de tout le vivant, y compris nous, en nous manipulant pour faire de nous de parfaits consommateurs. Face à la décision de Sicarev qui ne souhaite plus exploiter l’abattoir mucipal de Corbigny, la mairie, la communauté de communes, les éleveurs, les bouchers gèrent ensemble cette situation délicate. Un comité de pilotage a été constitué, un bureau d’étude a été nommé et la solution la plus viable apparaît devoir être locale avec une réorientation de l’élevage de proximité.
Par ailleurs, depuis quelques temps déjà, des éleveurs s’interrogent pour éviter à leurs animaux la souffrance de cette dernière étape. Nous avons assisté à un colloque sur l’abattage à la ferme à Tracy Saint-Loup en Saône et Loire organisé par Bio Bourgogne. La loi agriculture alimentation a prévu dans son article 73, la mise en place d’expérimentations d’abattoirs mobiles sur le territoire français, une très bonne nouvelle. Nous sommes incontestablement à un moment où, la prise de conscience citoyenne aidant, les changements de paradigmes sont en cours. C’est le sujet de cette émission.
Un manifeste pour la forêt
Environ 2000 personnes ont participé à la marche pour la forêt initiée par l’intersyndicale de l’ONF (Office National des Forêts). Pendant un mois, les agents de l’ONF ont parcouru la France en suivant quatre chemins, depuis Mulhouse, Perpignan, Strasbourg et Valence. A chaque étape, des citoyens les ont accompagnés, hébergés. Ce fut aussi l’occasion d’organiser des projections du Temps des forêts de François-Xavier Drouet ou de Menaces sur la forêt, un documentaire de Benoit Grimont qui alertent sur l’industrialisation de la forêt. Les projections étaient suivies de débats toujours passionnants. Le public a ainsi pris conscience de cette réalité pour le moins inquiétante. Le rassemblement pour la forêt, une journée festive pour clôturer cette marche, a eu lieu à Saint-Bonnet-de-Tronçais jeudi 25 octobre. Le lieu est symbolique car au cœur d’un des plus belles chênaies d’Europe, créée par Colbert et, qui plus est, la patrie de François Terrasson, écologue, chercheur du Muséum National d’Histoire Naturelle qui nous a quitté en 2006, auteur entre autres, de La peur de la nature. 1500 personnes étaient présentes. Nombreux étaient les gardes de l’ONF, ce qui montre leur engagement. C’est bien que l’institution soit remise en question au sein d’elle-même, par ses membres, eux mêmes suivis par les citoyens. La journée s’est achevée avec la lecture et la signature d’un manifeste pour la forêt. ☞ lire la suite