Mi-septembre, le niveau de la rivière Indre a baissé de 60 centimètres en 48 heures — un phénomène rarissime dû à l’extrême sécheresse. 2.500 km de rivières sont quasiment à sec. Et même si la pluie est de retour, la situation reste grave : « C’est toute la biologie de la rivière qui est en train de s’effondrer. » Je suis allée à Châteauroux, à la rencontre de Christian Toussaint, responsable eau et milieux aquatiques à l’association Indre Nature. J’ai également interviewé Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et professeure attachée à l’École Normale Supérieure (ENS). Mon article est paru aujourd’hui dans Reporterre. Je vous invite à le lire ☞ ici
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Archives par mot-clé : changement climatique
Planète Nièvre : marches pour le climat, le réveil citoyen
On parle beaucoup d’urgence climatique et sociale, de marches citoyennes et solidaires, de convergence des luttes et même d’actions juridiques pour inaction climatique contre l’État. Le mouvement est international. À Planète Nièvre, nous nous sommes questionnés : pourquoi et comment le climat est-il fédérateur de ce réveil citoyen ? Nous avons rencontré Émilie Chamoux, militante politique, syndicaliste et associative et François Crutain, président du Collectif nivernais pour une agriculture durable (CNAD). Tous les deux sont membres du collectif 58 pour le climat.
En fait, tout le monde, à un niveau individuel, est concerné par le dérèglement climatique. Les batailles climatiques sont, au départ, des luttes pour les conditions de vie mais la conscience commune d’une menace planétaire commune se diffuse rapidement. L’urgence est absolue pourtant, malgré les alertes scientifiques, les COP, les diverses déclarations, aucune décision digne de ce nom n’est prise. Au contraire, les États continuent à signer des accords comme le CETA qui donnent au commerce internationel le plein pouvoir pour s’accaparer des richesses naturelles, nos biens communs, et détruire la planète.
Face au blocage de la situation dans le monde politique et dans le monde économique, de plus en plus de citoyens réalisent que c’est à eux maintenant de faire des propositions et de se prendre en main. Greta Thunberg, la jeune suédoise, est devenue une icône en quelques semaines. Son franc parler est sans appel : « si les solution au sein du système sont si impossibes à trouver, nous devrions peut-être changer le système lui-même ». Dans la Nièvre, associations, mouvements politiques, syndicats et simples citoyens se sont rassemblés dans le Collectif 58 pour le climat. La prochaine est prévue pour le 16 mars – départ à 9h45 de la gare.
Ça chauffe pour la planète – 60 dessins de presse
On ne sait pas si on doit rire ou pleurer ! Rire bien sûr au talent des dessinateurs qui traitent du réchauffement climatique. Humour souvent caustique comme ce dessin du regretté Tignous « On va manquer d’eau » – « Faut la garder pour la vigne ! » ou celui de Mix et Remis « On est en retard sur le programme » – « Tu veux dire : en avance sur la fin du monde ?! » Et là, je ne donne que les textes !
Dans la préface, Yann Arthus-Bertrand emprunte le ton provocateur des écolos-anarchistes des années 1970 pour faire l’histoire des lanceurs d’alerte. Il cite 1972, année de la parution de la Gueule ouverte, « le journal qui annonce la fin du monde » soutenu par le Professeur Choron ainsi que d’un numéro spécial du Nouvel Obs tiré à 200 000 exemplaires, « La dernière chance de la Terre ». Mais le constat est là ! Depuis 46 ans, personne n’a jamais voulu les entendre. « Si Reiser, le Professeur Choron, Gébé, Tignous, Wolinski, Cabu, Honoré ou Charb étaient encore là, ils nous engueuleraient » conclue Yann Arthus-Bertrand. Et ils auraient raison.
On doit ce livre qui rassemble 60 dessins de presse internationaux à « Cartooning for Peace », un réseau de 162 dessinateurs du monde entier engagés à promouvoir la liberté d’expression, les droits de l’homme et le respect mutuel entre des population de différentes cultures ou croyance par le langage universel du dessin de presse. Créé en 2006 par Plantu, il a pour président d’honneur Kofi Annan, prix Nobel de la paix et ancien secrétaire général des Nations Unies.
Éditions Gallimard, Collection Cartooning for peace, 120 pages, 10 €
L’ampleur des inondations est amplifiée par les mauvaises pratiques agricoles
Les inondations, la faute à la pluie qui n’en finissait plus de tomber ? Pas seulement, des années de mauvaises pratiques agricoles fragilisent les sols qui ne sont plus capables d’absorber l’eau. Marie Astier et Émilie Massemin ont interviewé Ghislain de Marsily, hydrologue, Jacques Caplat, agronome, Lydia Bourguignon, agronome et fondatrice du Laboratoire d’analyse microbiologiques des sols, Gérard Michat, agriculteur bio. Une enquête édifiante.
☞ Lire leur article sur Reporterre.
☞ A lire et écouter également, À sols maltraités, inondations très trempées, une chronique de Marie Astier, toujours sur Reporterre.
Salade printanière d’automne!
En voyant une foultitude de pissenlits jaillir dans ma prairie avec cet air tout frais qu’ils arborent au printemps, cela m’a donné envie de tester une salade. En commençant ma cueillette, j’ai découvert des tas de rosettes de pâquerettes elles aussi toute neuve. Je suis donc allée voir si, par hasard, je trouverai aussi des feuilles de coucous. Ainsi, je me suis retrouvée avec trois des composantes principales de mes salades printanières. C’était amusant d’y associer des fleurs de l’été: capucines, soucis et bourraches et du maïs doux qui arrive à maturité en septembre. Simplement accompagné d’une gousse d’ail, d’huile d’olive et de vinaigre de cidre parfumé aux fleurs de sureau, cette salade 100% made in « mon jardin » était juste délicieuse.
De fait, avec la sécheresse de l’été, les plantes soumises à la chaleur et au stress hydrique ont ralenti leur végétation. Elles ont, d’une certaine manière, été en dormance comme en hiver. La prairie, entièrement desséchée, était devenue une paillasse. Il est donc normal, qu’avec le retour de la pluie, elles réapparaissent, toute tendre, comme au printemps. J’ai également testé avec succès la soupe d’ortie. Si je me réjouis de ces saveurs inattendues à cette saison, je m’interroge aussi sur le choc subi par les plantes. Certes leur résilience est incroyable, mais jusqu’à où ? A quelques semaines de la COP 21, le changement climatique est déjà dans nos assiettes pour le meilleur dans cette salade printanière d’automne mais aussi pour le pire comme en témoigne la famine en Afrique ou cette sécheresse qui perdure depuis quatre ans en Californie où les habitants peignent leur pelouse en vert pour tenter de se remonter le moral!