Archives par mot-clé : chasse

Renard : Alerte à la désinformation

C’était en « une » du Berry républicain le vendredi 2 novembre. Ce quotidien régional est  systématiquement placé sur un présentoir dans tous les points de vente du département du Cher. Ainsi, sans même avoir à acheter le journal, chaque passant a pu enregistrer le message « Renard », « Maladie », « Danger », « Mortelle ». De plus, la photo sur-désignait le coupable. J’en ai parlé autour de moi et pas seulement à des écolos. Tout le monde avait enregistré qu’il y avait un « gros problème » avec le renard. Peu avait eu la curiosité de lire les deux petits paragraphes en « une » sous l’image et encore moins la totalité de l’article à l’intérieur du journal. On m’a rapporté la réaction d’une grand-mère catastrophée d’avoir été se promener en forêt la veille avec ses petits enfants : elle était convaincue de les avoir exposé à un grand danger. Cette « une » choc, cela s’appelle de la désinformation voire de la manipulation! ☞ lire la suite

Natures mortes

Namibie 2009 © David Chancellor / InstitutePolka Magazine publie « Nature morte », un reportage qui fait froid dans le dos. Le photographe David Chancellor en est l’auteur. Cet anglais vivant en Afrique du Sud voulait comprendre ce qui animait les chasseurs de trophées. Ils sont plus de 18 000 étrangers à concrétiser leur folie dans les plaines d’Afrique. David Chancellor dit avoir commencé avec un a-priori négatif. Dans la vidéo en prime sur le site du magazine, il s’annonce comme végétarien. Il semble finalement être entrer dans une certaine forme de fascination. « Il faut comprendre leur point de vue », argumente-il. Il juge les chasseurs intelligents. Ce sont des gens qui ont réussi professionnellement – pardi au prix de la partie de chasse : de 9 000 à 20 000 € ! Et ils ont un souci écologique – ah oui vraiment ? Et comme d’habitude, l’aspect économique l’emporte sur toute morale : ils apportent des devises au pays. Et, générosité suprême, ils ne gardent que la tête pour leur collection macabre et offre le reste de l’animal aux villageois qui peuvent ainsi manger de la viande! L’effet poule au pot de Henri IV a la vie dure! ☞ lire la suite

Bonne nouvelle chez les ours

Le tribunal administratif de Toulouse a tranché sur la requête en référé déposé par le Comité écologique ariégeois début septembre : les battues sont suspendues en Ariège. Le juge des référés invite le préfet à « prendre des mesures de protection de l’ours en ce qui concerne la chasse en battue, dans un délai d’un mois »,  ce qui signifie que la chasse au lagopède alpin et au grand tétras est suspendue.

« Je trouve dommage qu’on ait du en arriver là, a commenté Jean-Pierre Delorme, le président du Comité écologique ariégeois dans la Dépêche. Il aurait été plus intelligent de parvenir à en discuter dans les instances départementales consacrées à la chasse et qu’on entende notre point de vue. Mais les chasseurs n’acceptent aucune limitation aux droits de chasse. Et c’est un groupe de pression très efficace ». Ça on en est sûr d’ailleurs, la réaction de la fédération de chasse en est une nouvelle preuve : « Nous n’en resterons pas là : cette histoire va aller jusqu’au conseil d’Etat s’il le faut. » N’empêche cela fait une respiration pour l’ours, le lagopède alpin et le grand tétras.

A noter : le dernier numéro de la Salamandre est consacré à l’Ours.

Vive la chasse ! Grrrr !

Non je n’ai rien contre la chasse mais quand même force est de reconnaître qu’il y a de quoi s’énerver… A peine ouverte, voilà les premiers accidents. Le 12 septembre dans la Drôme, deux promeneurs, un père et son fils ont été blessés par un tir à plomb. Le chasseur qui tirait un faisan ne les avait pas vu. Le père a été touché à la joue et à l’œil et son fils au niveau du dos. Le lendemain, dans le Tarn et Garonne, un participant à une battue au sanglier a tué un cheval. Il dit l’avoir pris pour un sanglier à travers les fourrés !!!Et puis cette aberration, la chasse aux cervidés a débuté le 13 septembre juste lorsque commence la période du brame. Les mâles sont alors complètement concentrés sur la conquête des femelles. Ils ne mangent quasiment plus et surtout se cachent à peine. Ils sont donc beaucoup plus faciles à localiser et à tirer. Quel fair-play messieurs les chasseurs ! En plus, c’est la période où les amoureux de nature s’aventurent en forêt pour les observer. Attention, amis promeneurs, vous risquez d’être pris pour du gros gibier !

La satisfaction est donc d’autant plus grande à l’annonce que Mr Marqueze, le chasseur qui a abattu en novembre 2004 Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne, a été reconnu entièrement responsable de sa mort. En avril 2008, le Tribunal correctionnel de Pau l’avait relaxé. C’était sans compter sur la détermination des associations de protection de la nature. Les procédures juridiques ont été laborieuses mais ont fini par payées. N’hésitez pas à adhérer à une de ces associations. Votre cotisation sert à payer notamment les frais juridiques. Vous pouvez aussi signer la pétition pour l’arrêt de la chasse le dimanche ☞ ici  juste histoire de pouvoir profiter de la nature le week-end.

VSD se paye la peau de l’ours…

Les populations d’ours dans les pays de l’Est, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie, Sibérie… se portent plutôt bien. Mais on vient du monde entier et on paye très cher pour tirer ce grand mammifère. Et on rit pour l’éternité sur un cliché souvenir le pied sur la bête! Cela vous rappelle quelque chose? Oui… les photos de chasse coloniale au tigre!  Avec ce commerce lucratif et non régulé, les ours pourraient bien avoir des soucis à se faire. D’autant que cette pratique qui dure depuis des années s’intensifie. L’argent est maître du monde. Encore une fois l’adage est vérifié!

Le magazine VSD vient de publier un reportage sur une chasse à l’ours en Sibérie avec témoignage d’une agence belge qui les commercialise à 8500 € minimum – mais peut-on parler de témoignage lorsque la dite agence reste anonyme! Cette même agence décrit ses clients comme « des gens qui ont des moyens à la recherche de sensations fortes« … comme c’est pudiquement dit!  « Des dizaines de compagnies vous promettent l’excitation de la vie sauvage ». En France, selon le magazine, trois agences au moins se sont spécialisés dans ces safaris juteux!

Comment ne pas être encore plus révolté lorsqu’on apprend que ces chasses sont effectuées pendant la période d’hibernation de l’ours. « La traque et la chasse proprement dite ne durent que deux jours. Une fois repérées, les bêtes, profondément endormies dans leur tanière, doivent être délogées. Les rabatteurs commencent par les titiller avec des bâtons pour les réveiller. » Quelle aventure! Quel courage! Autre perle du texte de VSD: « L’animal gisant dans la neige, c’est alors la fête pour les chasseurs, ravis d’avoir échappé aux griffes du féroce mammifère… » Vraiment! Mais de qui se moque-t-on? Et encore une dernière: « Seul hic : s’ils tuent une femelle, les éventuels oursons seront abandonnés, une pratique dénoncée par les associations de défense des animaux. » Un simple hic? Tiens si on demandait à Jean-Jacques Annaud ce qu’il en pense!

Et c’est un magazine qui nous enjoint régulièrement de respecter l’environnement et de nous convertir au développement durable qui publie un tel reportage! Écœurant!  N’hésitez pas à manifester votre réprobation en envoyant un message au rédacteur en chef délégué,  Olivier Cabréra, à l’adresse suivante : ocabrera@vsd.fr

N.B.: Toutes les citations en italique sont extraites de l’article signé Antoine Dreyfus paru dans VSD ☞ voir l’article